L’aura des flammes dansantes léchait le visage de Shinryo Yuugen – du moins, ce qu’il en restait.
Le « Petit Prince » était dans un état catastrophique. Son dos avait été rongé par la roche et la chaleur, le corps trainé comme un vulgaire sac de sable, une chaîne greffée au cou. Son faciès était méconnaissable, abîmé par la frappe du simialier pour l’assommer. Ses atours élégants ressemblaient dorénavant aux haillons du bas peuple de la Ceinture Noire – une insulte terrible pour un descendant de la Dynastie Kenchikuka.
Le nobliau avait été capturé par l’entité et sa monture, et conduit sur des lieues entières pour être enfermé dans une sorte de sous-sol, dont les parois rocheuses muselaient toute opportunité de liberté. À défaut de la fraicheur des cavernes, une chaleur asphyxiante occupait les environs, émergeant des nombreuses coulées de laves serpentant ça et là. Et pour cause, le Kusajin n'était pas cloîtré dans une salle précise. Au contraire ; sa dépouille était à la vue de tous, les membres antérieures accrochés ensemble en hauteur, condamnant ses poumons à souffrir sous l'effet de la pression, le souffle coupé à cause de la traction exercée par son seul poids sur son diaphragme. Devant lui, un puits de lave en constante effervescence agressait ses yeux pour le maintenir éveillé. Des paires d'yeux humanoïdes luisaient derrière des masques métalliques pour observer l'otage, sans aucune réaction. Mais parmi tous les spectateurs de sa torture, ce fut certainement la tête de démon sculptée sur la roche qui le dévisageait le plus.
« Mana, o'rmondan olingan namunalar. »
Dans l'angle mort de Yuugen avait point une voix caverneuse, mais familière. Celle du simialier. Pourtant, il n'était pas seul. Une présence massive, non pas en taille, mais en énergie spirituelle, dominait les parages.
« Ular rivojlanish bilan yakunlandi.
— U xohlaganidek. » gronda une sourde voix d'outre-tombe, semblant suinter de chaque parcelle du piton de la fournaise, qui faillit être l'origine de l'un des nombreux tremblements fustigeant le Shéol exhumé.
« Yaxshi fikrmi, bir ko'zli xudo ? »
Le dieu borgne ne donna aucun crédit aux doutes de son élite. Un silence pesant venait de suivre les secousses de sa réponse, submergeant le simialier dans un océan de questions. L'une d'entre elles méritait pourtant d'être soulignée – celle ayant justifié la prise d’otage, alors qu’un coup de grâce aurait été d’une efficacité extrême.
« U bilan nima qilamiz ?
— ... Osmonga ko'tarilish. »
La deuxième et dernière secousse suffit au simialier pour disperser les ténèbres de l'avenir. Alors, il s'installa en tailleur devant le Kusajin martyr ; et composa les prémices d'une longue série de signes incantatoires pour faire respecter Sa volonté. La conscience bien éveillée, Shinryo Yuugen put ainsi contempler, impuissant, une étrange chaîne éthérée poindre du buste de son agresseur pour venir pénétrer le sien.
L'homme ne ressentit aucune douleur ; mais cela n'était que le début d'un long processus.
Le « Petit Prince » était dans un état catastrophique. Son dos avait été rongé par la roche et la chaleur, le corps trainé comme un vulgaire sac de sable, une chaîne greffée au cou. Son faciès était méconnaissable, abîmé par la frappe du simialier pour l’assommer. Ses atours élégants ressemblaient dorénavant aux haillons du bas peuple de la Ceinture Noire – une insulte terrible pour un descendant de la Dynastie Kenchikuka.
Le nobliau avait été capturé par l’entité et sa monture, et conduit sur des lieues entières pour être enfermé dans une sorte de sous-sol, dont les parois rocheuses muselaient toute opportunité de liberté. À défaut de la fraicheur des cavernes, une chaleur asphyxiante occupait les environs, émergeant des nombreuses coulées de laves serpentant ça et là. Et pour cause, le Kusajin n'était pas cloîtré dans une salle précise. Au contraire ; sa dépouille était à la vue de tous, les membres antérieures accrochés ensemble en hauteur, condamnant ses poumons à souffrir sous l'effet de la pression, le souffle coupé à cause de la traction exercée par son seul poids sur son diaphragme. Devant lui, un puits de lave en constante effervescence agressait ses yeux pour le maintenir éveillé. Des paires d'yeux humanoïdes luisaient derrière des masques métalliques pour observer l'otage, sans aucune réaction. Mais parmi tous les spectateurs de sa torture, ce fut certainement la tête de démon sculptée sur la roche qui le dévisageait le plus.
« Mana, o'rmondan olingan namunalar. »
Dans l'angle mort de Yuugen avait point une voix caverneuse, mais familière. Celle du simialier. Pourtant, il n'était pas seul. Une présence massive, non pas en taille, mais en énergie spirituelle, dominait les parages.
« Ular rivojlanish bilan yakunlandi.
— U xohlaganidek. » gronda une sourde voix d'outre-tombe, semblant suinter de chaque parcelle du piton de la fournaise, qui faillit être l'origine de l'un des nombreux tremblements fustigeant le Shéol exhumé.
« Yaxshi fikrmi, bir ko'zli xudo ? »
Le dieu borgne ne donna aucun crédit aux doutes de son élite. Un silence pesant venait de suivre les secousses de sa réponse, submergeant le simialier dans un océan de questions. L'une d'entre elles méritait pourtant d'être soulignée – celle ayant justifié la prise d’otage, alors qu’un coup de grâce aurait été d’une efficacité extrême.
« U bilan nima qilamiz ?
— ... Osmonga ko'tarilish. »
La deuxième et dernière secousse suffit au simialier pour disperser les ténèbres de l'avenir. Alors, il s'installa en tailleur devant le Kusajin martyr ; et composa les prémices d'une longue série de signes incantatoires pour faire respecter Sa volonté. La conscience bien éveillée, Shinryo Yuugen put ainsi contempler, impuissant, une étrange chaîne éthérée poindre du buste de son agresseur pour venir pénétrer le sien.
L'homme ne ressentit aucune douleur ; mais cela n'était que le début d'un long processus.