Nom : Haitatsu
Prénom : Hayai
Genre : Masculin
Année de naissance : En hiver de l'année - 21. 23 ans.
Signe particulier : Garde toujours ces lunettes que lui a fabriqué Seido dans leur enfance. Est surnommé "l'acolyte" du fait d'être souvent avec Ryomen Shiro.
Pouvoir : Kangai

Réservé/Mystérieux

Hayai n’aimait pas attirer l’attention. Ni parler de lui, ou même parler beaucoup tout court. Il était plutôt le genre de personne patiente qui savait écouter sans juger, prendre sur lui aussi. Il pouvait rapidement se sentir mal à l’aise lorsqu’il était entouré d’étrangers s’il devenait le centre de l’attention, en temps normal, il était capable de se fondre dans n’importe quelle masse et faire presque oublier sa présence.

Il n'était pas vraiment timide ou sauvage, les gens ne l’intimidaient pas du tout, juste, il ne ressentait pas le besoin d’avoir plus de liens sociaux que ceux qu’il avait déjà avec Shiro et Seido. Et lorsqu’il est invisible aux yeux du monde, il ne pouvait plus se livrer à son exercice favori : observer le monde tel qu’il était vraiment.

Ce trait de caractère lui donnait un côté mystérieux parfois, désagréable d'autres fois. Les seules relations qu’il nourrissait étaient en général pour les affaires, plus de force que de bon grès.

Intelligent/Analyste

Sa mère le lui avait toujours dit durant leur temps passé ensemble, il avait une intelligence enviable, une capacité d’adaptation. Hayai se souvenait de la fierté qu’elle lui avait communiquée quand il avait appris à lire, écrire, puis compter tout seul à force d’espionner les gens. De cette satisfaction aussi qu’il avait éprouvé en transmettant son nouveau savoir au mieux à Seido bien plus tard.

Il avait cette aisance, cette chance, de vite assimiler et comprendre les choses pour ensuite les reproduire dans un premier temps, se les approprier ensuite et finir par les sublimer quand il en avait l’envie. D'avoir différents niveau de compréhension et d'élocution pour s'adapter à son interlocuteur et se faire le mieux possible comprendre, mais aussi le comprendre.

C’était surement grâce à son caractère calme et posé qu’il arrivait aussi bien à observer le monde et l’analyser. Qu’il avait aussi bonne mémoire. On le pensait souvent rêveur quand il était perdu dans ses pensées, mais la réalité était qu’il ne s’arrêtait jamais de réfléchir. Tout et n’importe quoi lui donneraient matière à réflexion. Parfois, il avait des petits éclairs de génie qui survenaient dans son esprit sans même que lui-même ne soit en mesure de comprendre le mécanisme. Hayai n’aimait pas se contenter d’une réalité, il aimait toutes les explorer, les méditer et peser tout ce qu’il disait ou devait garder ou non.

Altruiste/Généreux

Il avait cette empathie en lui depuis toujours, même bien avant la découverte de son don qui l’amplifiait.

Il n’avait pas vraiment besoin de mots pour comprendre les émotions des autres et toujours, au fond de lui, il éprouvait ce besoin de rire avec eux quand ils étaient heureux pour les encourager à garder le sourire. Ou de faire de son mieux pour effacer la tristesse qui rongeaient leur cœur.  Cela avait commencé avec sa mère et c’était peut-être sa culpabilité qui le poussait à se montrer aussi avenant qu’il aurait voulu l'être avec elle.

Cela ne changeait rien à sa dévotion pour aider les autres sans rien attendre en retour.  Il ne s’était jamais forcé à le faire, c’était naturel chez lui.

Loyal/Fidèle

Sa dévotion était sans faille. Une fois sa confiance offerte, Hayai était prêt à se rendre en enfer et vendre son âme au diable pour aider ou sauver l’un des siens. On pouvait lui demander n'importe quoi lorsqu’on faisait partie de son cercle intime. Qu’importe les erreurs et les trahisons, il était du genre à se montrer compréhensif, à encaisser et retenter la chance.

Pour lui une personne ne pouvait pas se juger à un seul acte, bon ou mauvais, mais à tout leur ensemble. Il n’attendait pas la perfection de qui que ce soit, encore moins la sienne. Comment pourrait-il faire autrement que de s’aveugler volontairement sur une réalité dérangeante si c’était pour rester auprès d’un des siens ?
Il était prêt à tout par loyauté. Il serait dangereux (pour les autres) de tester cette dernière.

Seido était toujours tout excité quand il revenait de là-bas. c’était dans des moments comme celui-ci qu’Hayai souriait bêtement sans s’en rendre compte. Quand Seido était heureux comme ça, il l’était aussi, c’était quelque chose qui ne s’expliquait pas. On commençait enfin à reconnaître le talent de son ami et il en était aussi fier que lui. Le brun aurait pu ainsi, l’écouter en parler pendant des heures. Il aimait voir le chasseur s’émoustillait de tout et de rien en racontant les récits de ses chasses, mais aussi et surtout de ses échanges avec le clan.

C’était pour cela que pour la première fois, Hayai s'intéressait à ces derniers.

Comme à son habitude, il avait laissé ses oreilles traînées, essayait de comprendre avec qui son frère traînait la plupart de son temps maintenant. C’était fâcheux, mais parfois, Hayai avait comme l’impression que progressivement, ils ne feraient plus partie du même monde et cela lui faisait terriblement peur : cette idée d’être séparé de Seido ou de Shiro.

Quelqu’un de censé aurait admis qu’il faudrait bien s’y résoudre un jour, mais malgré toute l’intelligence qu’on connaissait à Hayai, il refusait d’accepter cette possible finalité. Alors oui, cela avait été une véritable aubaine quand Shiro les avait embarqués dans son commerce, surtout lui en fait en y repensant de plus près. Cependant, chaque jour, il s’était senti inquiet en devenant l’intermédiaire livrant les prises du chasseur au commerçant, mais c’était comme-ci Shiro avait lu en lui cette inquiétude. Alors qu’en fait, il n’avait s’agit une fois de plus, qu’un coup du destin bien orchestré.

Quand l’homme de glace lui avait fait part de son adhésion au Shinnin, son angoisse jusque là tenue secrète s'était amplifiée.

Lui aussi ?...

Bien que donnant le change, le jeune Haitatsu s’était senti mis sur la touche, non pas par ses deux compères, à la bienveillance exacerbée à son égard, mais plutôt par la vie qui avait décidé d’éloigner leurs chemins du sien.

Et cela, il ne pouvait pas l’accepter.

Il cherchait alors longtemps un moyen de lui aussi les rejoindre, afin que le trio ne soit jamais menacé d’une quelconque disparition. Ainsi, il avait accumulé beaucoup d’informations, mais était passé pendant longtemps devant la plus simple et concrète de toute : Les élus avaient leur passe pour chaque clan, ils les traquaient peut-être même pour les recruter depuis l'apparition du "chakra".

Quand il l’avait enfin saisit la simplicité de la chose et sa propre condition par la même occasion, il avait fallu décider comment les approcher et là encore, le cheminement allait lui être facilité. Il n’avait eu alors qu’à parler de son don à Shiro, lui qui de bons conseils et bonnes intentions (sûrement) lui avait proposé son aide, une qu’il acceptait sans rechigner. Il ne lui avait resté plus qu’à en parler à Seido, qui sans surprise allait également l’aider à s’intégrer.

Mais au-delà même de son don si spécifique, c’était sa capacité à se fondre et tout entendre qui avait plus à ses recruteurs et cela, Hayai ne savait toujours pas trop quoi en penser, mais il faisait avec. Il était prêt à tout pour sauvegarder leur vieux trio. Cela, il en était certain.  





Il y avait ceux sur la colline pour contempler les étoiles de plus près, leurs soucis lui semblaient bien moindres en comparaison de ceux du peuple dont les trois quarts mourraient de faim.  Il y avait aussi ceux qui paraissaient altruistes en offrant des soins notamment, mais une part Hayai n'arrivait pas à se défaire de l’idée qu’il trouvait chez les plus démunies, des cobayes gratuits et coopératifs.

Puis il y avait tous les autres dont il faisait partie, un peu comme des rebuts d’une société qui se donnait un genre sous le couvert de leur côté commerçant.

À la base, aucun clan fondateur ne l’avait jamais tenté, il avait certes bien des qualités à citer pour chacun d’entre eux, mais aussi tout autant de défauts, voir plus. Pendant très longtemps, il n’avait pas voulu prendre de partie et même s’il ne cautionnait pas tout ce que les trois clans faisaient, Hayai pouvait comprendre ce qui les poussait à agir ainsi. Chacun protégeait ses acquis, les siens. C’était naturel, lui-même fonctionnait ainsi, comment aurait-il blâmé d’autres de le faire.

Pour autant, il s’assurait toujours au mieux de les approcher le moins possible, juste ce qu’il fallait pour le commerce, même s’il espionnait leurs petites affaires, il ne s’en mêlait jamais. Enfin, autant qu’il le pouvait du moins. C’était assez paradoxal de savoir tout cela, quand on savait les efforts qu’il avait mis pour rejoindre le Shinnin.

En sommes, pour lui, aucun ne valait mieux que l’autre, mais il avait offert sa loyauté à celui qui avait su séduire ses frères. Cela se résumait simplement à cela.






Il avait entendu sa mère hurlait à l’extérieur de leur taudis. Ça l’avait réveillé. Frottant ses yeux avec ses mains d’enfant, Hayai avait essayé d’ajuster sa vision. À travers les fissures dans le bois qui composait les murs de leur abri, il n’avait distingué que des ombres. Trop peureux, trop lâche, il avait préféré se cacher dans un coin sombre plutôt que d’aller voir ce qu’il se passait.

Il allait le regretter durant toute son existence. Même s’il savait au fond de lui, qu’il n’aurait rien pu y changer.

Au matin, maman n’était plus là. Il ne l’avait jamais plus revue et n’avait pas osé poser de questions. Simplement, son père lui avait dit qu’elle était partie sans eux. Au fond de lui, il avait toujours su que c’était à la fois une vérité factuelle, mais aussi une vérité en cachant une autre plus sombre. Le mensonge par omission. Elle lui avait alors tellement manqué… et il s’en était tellement voulu.

Mais maintenant, il ne se rappelait plus, même vaguement, les traits de son faciès.

La vie d’après, sans elle, avait été si rude. Papa était de plus en plus imbibé d’alcool, de jour, quand il dormait, comme de nuit, quand il rentrait. Parfois, il pensait à nourrir Hayai, lui jetant quelques restes ou autre. Leur manque de richesse avait fait de cet enfant, un mangeur accommodant.  D'autrefois, il l’abandonnait là-dedans, enfermé, plusieurs jours d’affiliés.

Alors le garçon avait dépéri. Il était maigrichon, il peinait à grandir. Il faisait sombre ici, toutes les sorties avaient été barricadées pour que maman ne tente plus de s’enfuir comme elle l’avait déjà fait. Maintenant c’était la prison d’Hayai. À part méditer, écouter, deviner ce qu’il se passait autour, là où la vie continuait, le jeune enfant n’avait aucune occupation. Il était épuisé, il ne voulait pas bouger, il ne voulait pas mourir non plus, il voulait être là aussi quand maman rentrerait.

Au début, chaque fois que des bruits de pas s’approchaient, il espérait que cela soit elle. Puis avec le temps, il avait été capable de tous les reconnaître. Le voisin, sa femme, leur fils, l’ami et l’ami de l’ami. Son père. Etc.

Il apprenait alors la désillusion. Elle qui naissait quand l’espoir mourait doucement, mais sûrement.

Il n’était qu’un frêle morpion… un qui n’osait même pas rêver de pousser son père quand la porte serait ouverte,  de faire preuve de courage et de folie pour retrouver celle qui lui manquait tant. Elle qui avait sûrement besoin d’aide. Ou au moins de réconfort… tout comme lui.

Il s’était maudit. Puis résolu.

C’était sûrement ici et maintenant, peut-être à jamais que son caractère d’adulte s’était créé sur des traumatismes d’enfance.

Très vite, la notion du temps lui avait échappé. Une chose était sûre, il avait de moins en moins de force, même en s’économisant. Hayai avait toujours pensé alors qu’il serait heureux de retrouver l’extérieur, de sentir le soleil sur sa peau, le froid mordant, le vent simplement. Toutes ces choses simples qu’il avait négligées jusqu’ici. Mais ce n’était pas vraiment l’effet escompté qui s’était produit lorsque son père l’avait traîné dehors. Le sol avait écorché son corps quand son tortionnaire l’avait tiré derrière lui, comme un déchet dont il devait se débarrasser. Le soleil avait agressé ses yeux, il l’avait aveuglé, glissait une douleur terrible dans sa tête. L’air ambiant était plus étouffant qu’à l’intérieur pourri de ma maison natale. Hayai avait du mal à prendre son air dans ses poumons. Non, il avait mal tout court.

_ “ C’est quoi ça ? Tu te fous de ma gueule ? Tu veux que je fasse quoi de ce déchet humain ? !! Il ne tient même pas sur ses pieds ! ça ne vaut pas un sou, c’est ton dernier délai pour régler ta dette. Je t’avais prévenu. Tu savais ce qui t'attendait.  “

Le ton menaçant, la voix portante l’avait réveillé. Il avait reconnu celle de son père aussi, des hommes semblaient se disputer. Des cris terribles, des rires sadiques, encore des voix… Puis des inconnus avaient parlé de son sort. L’un d’eux avait ordonné de s’en débarrasser dans un coin discret dehors. Quand Hayai avait repris connaissance, il avait mal, froid, faim, peur, il était incapable de s’arrêter de trembler ou de sangloter.

Il l’avait alors rencontré, dans cet état pitoyable,  pour la première fois, la première personne bienveillante depuis maman.

Il répétait son nom. Lui c’était Seido. Même si Hayai l’avait compris, il était incapable de lui répondre, mais qu’importe, son jeune ami était patient.  Prévenant, rassurant. En quelques jours, le jeune garçon perdu aurait pu lui trouver des milliers de qualités, Seido était quelqu’un de bon et talentueux déjà enfant. Il lui avait même fabriqué des lunettes pour préserver ses yeux, du soleil qui semblait faire la misère d’Hayai.

Elles qu’il chérissait tant désormais. Il se l’était juré, plus jamais, il ne serait aussi pitoyable que le jour où Seido l’avait adopté. Ses lunettes qui ne le quittaient jamais, seraient le symbole et le rappel à la fois de cet engagement, mais aussi, de tout ce qu’il devait à son frère de cœur les lui ayant confectionnés et offert de bon cœur. Elles étaient une sorte de relique secrète lui permettant de prendre en assurance ou de se rassurer quand il les posait sur son nez.



À partir de leur rencontre, ils ne s’étaient pratiquement jamais plus quittés. Seido était le débrouillard, le protecteur. Celui qui prenait soin de lui, qui s’occuper toujours de tout régler, de les préserver chaque jour. Hayai marchait dans son ombre, la plupart du temps, on ne le remarquait qu’à peine ou pas du tout. Quand Seido chassait ou travailler et qu’il ne pouvait pas l’emmener, Hayai errait sans but. Pour passer le temps, il se livrait à son activité de toujours : se poser, observer, écouter, faire partie du décor et tout assimiler des scènes qui se succédaient.

Malgré tout, son temps n’était pas gaspillé pour autant, même si Hayai avait mis longtemps à le comprendre, il avait développé un véritable atout avec ses capacités de récoltes d’informations de toutes sortes. Il était lambda, insignifiant, invisible. Chaque jour, il nourrissait un peu plus son système de défense contre la cruauté du monde. Il était comme inexistant aux yeux des autres, une vraie bénédiction en y repensant.

Cela avait souvent été bien utile à Seido, toutes ces petites choses qu’il était capable de lui rapporter. Parallèlement, le hasard avait bien fait les choses, luttant naturellement contre le côté réservé et méfiant d’Hayai. Des concours de circonstances lui avaient donné des contacts au fils des années. Des gens aussi discrets que lui aimant s’échangeaient quelques informations, contre d’autres ou des valeurs plus variées. Hayai avait toujours un bon tuyau pour se faire un peu d'argent.

Ils avaient alors rencontré Shiro. Un gamin semblable à eux qui cherchait un moyen de survis. Ils l'avaient comme adopté. Survivre étant difficile, à plusieurs, c'était toujours mieux et Seido, comme Hayai avaient en eux, cette bienveillance innée. Sans le savoir, au détour d'une chasse du jeune Seido, Hayai leur avait dévoilé un "filon" comme on l’appelait dans le métier.

C'était le début d'un rouage particulièrement efficace qui s'était alors mis en place...

Hayai faisait de son mieux pour épauler ses camarades, mais inébranlablement, Seido restait le pilier de l'ancien duo. Cela avait tendance à frustrer le jeune Hayai, mais que pouvait-il y faire ?

Aujourd'hui encore, devenu des jeunes hommes, il restait dépendant de son ami d’enfance. Ce dernier qui endossait toujours les côtés les plus difficiles de leur métier, en chassant toutes sortes de proies. Seido avait un rêve, Hayai voulait rêver avec lui. Il voulait le voir accomplir son but, il y pensait souvent durant les livraisons qu’il faisait pour le compte de son acolyte. Il réfléchissait à comment l’aider, puis petit à petit,avec Shiro grâce à son rôle d’intermédiaire pour les livraisons et autres tâches ingrates, il avait trouvé lui aussi un rêve derrière lequel courir.  Voir plusieurs.

Le temps avait alors posé les pavés de son chemin, de fils en aiguilles, à force de converser timidement au début, mais plus passionnément avec la force de l’habitude, Hayai avait fini par apprendre le métier. Il considérait Shiro comme un ami précieux pur bien des raisons, dont celle-là. Encore quelqu’un à qui il voudrait ressembler, quelqu’un à qui il devait l’amélioration de sa pitoyable existence. L’homme de glace l’avait sauvé à sa façon lui aussi bien des années après Seido. Il prenait soin de lui également, lui enseigner de nouvelles choses, le rassurer sur son utilité. Grâce à Shiro, il était un peu moins un boulet accroché aux pieds de son bienfaiteur d’enfance. Son frère de coeur.

Tous ses efforts, Shiro avait su les reconnaître, il lui avait donné sa chance de sortir de la misère de la ceinture noire. Regardez donc ce gamin pitoyable du début de l’histoire, le même qui était aujourd’hui le second des 1000 poissons.  “L'acolyte” du Boss Shiro, comme les gens l’avaient surnommé. Hayai aimait cette appellation, sa nouvelle condition et le fait que le duo d’antan était devenu un trio gagnant.

Il s’était même découvert de l’ambition, celle de devenir le gérant des 1000 poissons par exemple…

Tout en continuant de toujours épauler au mieux ses sauveurs.

Ainsi, s’il était à la hauteur pour gérer les 1000 poissons,  il offrait plus de temps à Shiro pour mener à bien ses autres projets.

Il pourrait aussi essayer de rendre un peu la pareille à Seido qui l’avait assumé depuis presque toujours.

Pour toutes ces choses-là, il espérait leur ressembler, être aussi fort que ces deux-là. Car actuellement, son meilleur talent était de n’être qu’une ombre, la leur et il n’avait pas d’intentions pour faire changer cela, bien au contraire. Hayai avait toujours été discret, solitaire. On le connaissait à peine de nom, ou plutôt par le biais de Shiro ou Seido à qui il était associés. En personne, il ne payait pas de mine et il était d’une banalité sidérante. Et c’était parfait comme ça.





Il était posé sur un muret, adossé contre le mur adjacent, calmement, Hayai profitait des quelques rayons de soleil perçant jusqu’à lui. Il aimait ces moments-là, eux qu’à un moment dans sa vie, il avait eu peur de ne jamais plus retrouver. Cela lui donnait souvent le sourire de repenser aussi qu’il les avait maudits en hiver quand il fallait dormir dehors dans le froid.  Son regard bleu nuit s’était posé sur un groupe d’enfants, il était évident qu’ils préparaient quelque chose. Probablement une combine pour survivre. Il s’était alors demandé quel genre d’avenir les attendrait. Un comme le sien ? Incertain. La pensée avait terni sa quiétude, sa mâchoire s’était serrée malgré lui, il avait alors machinalement glissé une main dans sa poche pour leur jeter la maigre bourse qui constituait toute sa richesse.

Et sans surprise, ils s'étaient jetés dessus comme des charognards sur une carcasse sans vie.

Le brun les avait ainsi observés silencieusement tandis qu’ils se battaient presque pour s’attribuer le butin. Ils avaient de l’union dans ce groupe entre certains, beaucoup d’égoïsme de la part d’autres. Hayai cherchait dans sa mémoire, il ne se souvenait pas avoir vécu un jour cela avec Seido et Shiro. Il eut alors le sentiment que son coeur s'était chargé tantôt de tristesse, tantôt de colère. La mémoire de la douleur d’avoir été trahie s’était alors réveillé en lui en observant un des garçonnets, mais elle était écrasée par une fureur inconnue, il avait l’impression de faire bien plus que voir l’émotion inscrite sur le visage de la petite fille, son empathie était exacerbée.

[ Vous n’avez pas le droit de faire ça, on s’était juré de rester ensemble ]

C’était ce qu’il lisait en elle, déception, trahison, tristesse, détresse  et c’était terriblement oppressant tandis que cela se confondait avec toutes les divergences de tous les protagonistes. Sans même s’en rendre compte, il pleurait, tout comme elle. Le goût salé venu réveiller ses papilles l’avait alerté. Hayai ne comprenait pas vraiment, il essuyait sa joue en récoltant le liquide de tristesse sur le dos de sa main. Depuis quand c’était-il résolu de ne plus pleurer ?

Perplexe, il les regardait jusqu’à ce qu’ils disparaissent de la portée de sa vue et avec eux, le chaos lui donnant ses états d’âme.

Un long soupire s’était échappé de sa bouche et sa tête était devenue lourde, il l’avait posé contre le mur avant de lever les yeux vers un ciel qui n’offrait aucun réconfort. Hayai se sentait à la fois chanceux, mais aussi très désolé pour eux après avoir créé cet éclatement du groupe. Comment une bonne intention avait-elle pu tourner si mal ? Et surtout, depuis quand est-ce que le monde autour de lui l'atteignant autant. Était-ce parce qu’il avait eu la bêtise de s’identifier à ses enfants ? Le soleil mourant l’éblouissait encore pour quelques minutes. C’était un peu ce qu’il avait toujours essayé de faire qui s’était produit, une analyse d’un individu à son paroxysme. Pour lui, il n’y avait jamais eu de gens bons ou mauvais. Juste des individus qui n’étaient pas logés à la même enseigne.

Il aurait pu tenter de philosopher sur la nature humaine ou repenser à ce qu’il aurait pu y faire, mais à la place, las ou épuisé, il s’était simplement assoupi. Ce n’était pas très prudent pour le commun des mortels par ici, mais Hayai était en dehors de certaines normes, ce don pour se placer en si grande évidence, que personne au final ne le remarquer. Comme un élément inerte du décor. Il ne faisait même pas exprès, c’était dans sa nature.

C'était encore grâce à Seido, en cherchant des informations sur ce qui lui était arrivé lorsqu'il avait éveillé son don, que Hayai avait compris aussi qu'il en possédait un. Il avait mis longtemps à comprendre qu’il s’agissait là d’un don inespéré, mais aussi à double tranchant qu’il avait mis en pratique ce jour-là.

Et bien plus de temps encore pour l'apprivoiser.







De l’argent ? Il n’en avait jamais vraiment eu, même pas un peu et à vrai dire, Hayai pensait que c’était mieux ainsi quand il observait comment il pouvait rendre les êtres humains. Il ne désirait pas plus qu’un toit où s’abriter les jours de pluie. Un feu où se réchauffer du froid mordant.  Un repas à partager avec ses frères de coeur.

Le brun en était persuadé, il n’avait pas besoin de plus. Il prenait soin d’une toilette modeste, parce que les affaires l’y obligeaient un peu, question de respect et de crédibilité envers les clients que de soigner un minimum son image. Au-delà de ça, Hayai ne possédait rien et ne convoitait rien non plus. Quand ses labeurs lui offraient de la monnaie à gaspiller, il la redistribuait aux plus démunis qu’il croisait ou qu’il connaissait à force. Il n’était pas particulièrement sociable, ni réellement avenant puisqu’il évitait au mieux le contact avec les autres, mais en revanche, nul n’aurait osé douter de son altruisme. Il était peut-être même généreux sans le savoir.

Il n’y avait pas d’entourloupes dans ses actions ni de mauvais escients. Hayai ne cherchait rien en retour, il n’attendait pas les remerciements, à vrai dire, cela le mettait mal à l’aise, il filait toujours avant, comme une ombre, tant qu’on pouvait douter sur son existence réelle.

C’était tout ce qu’il pouvait faire concernant la triste situation, parfois il se surprenait à rêver qu’un magot lui donnerait plus de moyens, qu’il offrirait un toit et une famille à tous ses gamins qui comme lui avant, avaient été livrés à leur sort. Il avait eu la chance de rencontre Seido lui, puis Shiro.

Peut-être qu’il voulait être le Seido ou le Shiro de tous ses petits lui reflétant sa propre image passée.

Cela l’amusait toujours autant de lire la méfiance chez ceux qu’il voulait aider. En même temps, il la comprenait tellement, ce monde, surtout par ici était particulièrement pourri. Rien n’était réellement gratuit, même pas ses actions à lui au final, ils participaient en quelque sorte, à la guérison de ses blessures d’enfant. Hayai essayait toujours de s'efforcer de ne juger personne, il croyait dur comme fer, que toutes les actions avaient leur cause, qu’elles soient bonnes, comme mauvaises. Quand on aurait parlé de choix de punition, il serait du genre à réfléchir à une assistance adéquate.

On aurait pu le penser naïf ou stupide, mais bien au contraire, il avait longuement réfléchi à la question, méditer son jugement comme toujours sur chaque partie qu’il prenait. Un problème ne venait jamais que d’un sens, tous à leur échelle étaient responsables du bon, comme du mauvais de chacun.

Hayai refusait simplement de fuir ses responsabilités.

C’était ainsi qu’il voyait les choses. Il ne se justifiait jamais, il n’en éprouvait pas le besoin, car au fond, ce n’était pas important qu’on le comprenne ou non. Il n’avait en tout cas, sur ce point-là, jamais eu besoin de soutien. Peut-être était-ce son don empathique qui avait accentué son caractère. La question étant, était-ce une bonne chose ?

Chacun aurait une réponse différente, c'était cette diversité qu'il aimait le plus observer.




1. Devenir le gérant des 1000 poissons afin que son ami Shiro puisse étendre ses idées de commerce.
2. Devenir plus fort pour espérer atteindre la force de ses 2 amis
3. Trouver un moyen d'offrir un toit et une famille à tous les orphelins qu'il rencontre.





Il avait rarement fait cette erreur dans sa vie, mais cette fois, c’était arrivé. Hayai avait pensé que tout allait bien se passer, comme quand il était avec Seido et qu’ils faisaient la même chose. Alors, naïvement cette fois, pris par un excès de confiance, il s’était rapproché d’un groupe d’enfants à peine plus âgés que lui. Il pensait s’y faire de nouveaux “amis” comme Seido avait essayé de lui apprendre, comme Shiro savait le faire à la perfection. Il voulait juste essayer d’être un peu plus comme eux pour les rendre fiers.

Au lieu de ça…

Il se retrouvait la face ensanglantée contre le sol souillé.

Ses larmes n’étaient pas emplies de tristesse, mais de rage, leurs perles ramassaient sur leur passage son liquide de vie, avant de l’emporter avec elle par terre. Il toussait un instant, un crachat pourpre s’étalait devant lui. Ses poings étaient serrés, son amour propre avait si mal, sa raison lui dictait de ne pas bouger, mais sa folie lui ordonnait de se relever et y retourner, même quitte à y mourir.

Ce qu’il fit dans un cri de rage en prenant de l’élan pour sauter à la gorge du garnement qui lui avait arraché les lunettes offertes par Seido. Comme dans une frénésie inarrêtable, ses yeux infusés de sang étaient exorbités, machinalement, il avait tapé de toute sa force rendue  dans ses petits poings. Sa transe de fureur était telle, qu’il avait oublié la douleur qui le clouait au sol l’instant d’avant. Non, il ne le permettrait pas, non il ne le pouvait pas. Il préférait mourir que de perdre cette relique-là.

La peur s’était évaporée, son inconscient avait le dessus sur tout et même s’ils y étaient mis à plusieurs pour le massacrer en représailles, recroquevillé sur lui, contre son torse, entre ses mains, Hayai avait serré de toutes ses forces l’objet du délit.  Ses agresseurs avaient dû se résoudre à partir sans elles, car il ne les abandonnerait pas.

Qui sait ce qui l’avait sauvé ce jour-là, il n’avait pas été de taille à se défendre, il avait pris la raclée de sa vie, mais ils l’avaient abandonné tout de même là victorieux. Il était déjà tard quand il s’était réveillé au milieu du sol terni par son sang, dans ce coin isolé, même si on l’avait vu, on l’aurait ignoré par ici. Son corps était si endolori qu’il n’était pas parvenu à se relever pour retrouver ses frères. Est-ce qu’il allait finir ici, tout seul, comme ça ?

Certes, la question lui avait traversé l’esprit, mais même là, ses actes avaient valu le coup. Il les serrait fort, si fort, même longtemps après que Shiro ne l’ai retrouvé et rassuré. Hayai lui avait alors offert un sourire timide, mais heureux, il était serein jusqu’à lors seulement parce qu’il savait qu’il finirait par venir, Shiro, comme Seido.

Jamais il ne leur avait avoué la vérité. Ils se seraient surement fâchés ou moqués de tout ce tapage pour une simple paire de lunettes. Mais pour lui, elles n’étaient pas que cela et il n’aurait su ou plutôt il ne voulait pas leur faire comprendre. Si c’était à refaire, il le referait. Au lieu de cela, il s’était excusé de leur causer du souci, il avait omis des bouts de l’histoire, arrondi les angles pour les apaiser et les dissuader de représailles.

Puis simplement il s’en était remis, en se rappelant pour toujours qu’une fois au moins, il avait été capable de se lever et se défendre tout seul.

Origine de votre avatar ? Gareki de Karneval
Comment avez-vous connu le forum ? top site
Quel est le nom de votre parrain ? RYOMEN SHIRO
Est-ce un changement de personnage ? Nope
Est-ce un deuxième ou triple compte ? Nope
Connaissez-vous l'univers de Naruto ? Oui
Est-ce votre premier forum RPG ? Nope
Autre chose à ajouter ? Le forum et son contexte déchirent ! J'ai hâte de pouvoir rp

Je ne vais pas te mentir, j'ai redouté le moment de lire ta fiche vu sa longueur. Mais ça valait largement le coup. Ça se lit magnifiquement bien, et malgré les quelques fautes qui ont pu parfois me sortir de la lecture, j'ai apprécié la présentation de ton personnage. Déjà, je te remercie de la part de Shiro, qui complète son trio avec brio (hehe) ; mais surtout parce Hayai va apporter l'élément manquant à son projet. Il n'y a pas d'ombre sans lumière, et si Shiro couve de noires idées, il est évident que Hayai est celui qui le fait rester du bon côté de l'humanité. J'aurais aimé te donner un rang ou un grade supplémentaire pour la qualité de ta fiche, mais ton personnage ne présente pas tellement une influence ou une puissance adéquates. Mais sache que je surveillerai ton évolution de près !

Mention spéciale pour la façon dont tu as joué l'apparition de ton pouvoir, qui colle parfaitement à l'idée de ce qu'on faisait de ces bénédictions apparaissant dans la vie de certaines personnes. Un vrai bouleversement.

Vis-à-vis de tes axes de développement, je t'invite surtout à contacter @Tomoe Mirai qui tient un orphelinat dans la Ceinture Noire – ce pourrait être l’un des tes modèles, comme Shiro et Seido. Et sinon, il y a tout plein de gamins des rues que tu peux connaître, comme @Masui, @Seijaku (bon il a quelques années de plus...), ou moi-même.



Sur ce, nous avons le plaisir de te déclarer 的屋 Tekiya de rang C.
Étape importante avant de pouvoir débuter ton aventure, nous t’invitons à créer un sujet dans la partie Réputation.
N'hésite pas à rejoindre le Discord du forum, ou à Demander un RP pour commencer ton aventure !
Ta fiche technique et ta couleur te seront bientôt attribuées. Bon jeu à toi !