Riku l’avait appris et intégré dès qu’il était sorti de sa phase délirante suite à ce que l’on pourrait appeler sa maladie. De maladie en réalité, il n’y en avait aucune. Le gaillard, pour ne pas changer, avait été sujet à des blessures quasi impossible à guérir au regard des moyens du village. S’il n’avait pas été élu, et vraisemblablement, si le sang des Kobayashi n’avait pas coulé dans ses veines, Riku aurait succombé il y a longtemps. Comme après l’épisode du Jizen Ichi et la vilaine blessure qu’il y avait contractée, le Lion Écarlate avait frôlé la mort de près et subi des blessures internes inimaginables après avoir osé affronté de près, un tigre, un monstre d’une vingtaine de mètres. Le résultat de son acte de folie avait été sans appel. Des cotes brisées, de même que ses jambes.
Les douleurs de la cicatrisation et de la re-formation des os avait fait succéder les jours bien plus lentement qu’il ne l’aurait cru. Il parvenait difficilement à s’endormir et difficilement il se nourrissait. Se laver était également un véritable parcours du combattant à telle enseigne que son état, à ses propres yeux, équivalaient à un chemin de croix. S’il n’y avait pas eu son tigre, Essamaye, le lion blanc de Miko no Sato… Qui sait ce que serait devenu Riku ? Car autant les gens s’inquiétaient et s’étonnaient à la fois de voir le lion lui aussi comme rongé par la douleur et les blessures, autant ils s’étonnaient de voir Riku guérir bien plus vite que la normale. Ce combat, le Kobayashi l’avait mené seul et pourtant, les pots cassés étaient payés par lui et son âme-liée : le lion blanc.
Dans la maisonnée, seul son petit frère, Ante, celui-là même qui lui servait de secrétaire, avait pu comprendre. Si Riku ou Ante avait été un kuchiyose, probablement qu’ils seraient âme-liée l’un et l’autre. De tous ceux de la maison, Ante était le plus proche d’Essayame le lion blanc comme par écho à sa relation privilégie avec son grand frère Riku. C’est presque instinctivement qu’il avait compris que l’un souffrait ce que l’autre endurait. Dès lors, Ante s’occupait aussi bien de son aîné que du lion conscient que le plein rétablissement de l'un rimait avec celui de l'autre. Le monde était plein de mystères et ce nouveau mystère, le petit Kobayashi l’acceptait pleinement.
Les Kobayashi étaient, comme tous les asatsuyujins, au fait de cette nouvelle maladie qui s’était emparée du village. Le père de famille, avait même croisé, au gré de ses sorties, une de ces âmes en peine, en pleine errance dans les rues du village comme possédée, comme absente de sa propre enveloppe charnelle. Il avait vu également l’intervention de la Brigade Kai et cette âme en peine que l’on acheminait vers la ceinture noire… Une banlieue entière en quarantaine. Nul n’en sortait et n’y entraient désormais que les "forces de l’ordre" et les contaminés qui s’ajoutaient aux contaminés.
Riku n’avait pas pu suivre tous les débats animés chaque soir, au dîner, ainsi que dans la journée à chaque fois que l’occasion le permettait, autour de ce sujet d’actualité plus que brûlant. Il se disait que peu étaient au fait du réel mode de contamination de cette maladie, mais que la maladie était présente dans tout le village excepté les zones les plus hautes et les plus basses. Il se disait également que les membres de la Brigade Kai recherchaient activement des élus capables de sensorialité afin de leur enseigner les techniques de détection de la maladie. Quoi qu’il en soit, la priorité numéro 1 du chef de famille fut de protéger tous les membres de sa maison. Dès lors, sans qu’on le lui suggère, il imposa un régime stricte de limitation de déplacements. Le « restons chez nous » était devenu de mise face à cette maladie curieuse dont quasiment tout était à découvrir. Dès lors, Riku ne devait recevoir aucune visite et l’alimentation qu’il recevait, eut égard à son état, devait être cuisiné à part dans des conditions de propreté extrêmes afin d'éviter que par inadvertance, Riku encore affaibli, ne sois exposé. Pourtant, quel que soit notre degré d’engagement, parfois, le destin, nous déroute par ses décisions sans appels et sans effet d’annonce.
Un jour, un matin, alors que tout semblait bien et que la maisonnée s’activait dans ses tâches usuelles du matin, l’un des plus jeunes de la maison, un frère à Riku, Esta tomba malade de ce mal. Esta, ces derniers jours, avait été souvent en contact avec Riku lui apportant souvent à manger et à boire. Le père en était sûr Riku, encore alité, n'en aurait plus pour longtemps. La mort dans l'âme, il fit donc appeler les membres de la Brigade et se prépara à voir son propre fils être évacué dans la ceinture noire. Que pouvait-il faire d'autre ? Cette séparation était pour lui un déchirement, seulement un choix cornélien s'imposait à lui. Sacrifier son enfant malade ou les membres sains de sa famille ? Le choix était vite fait, d'autant plus qu'Etsa, un adolescent en pleine force de l'âge, fuguait régulièrement les nuit afin de fumer en compagnie de ses amis... C'était certainement pour avoir enfreint le règlement mis en place par le paternel que le fils payait. Dès lors, aucune pitié ne pouvait être admise.
Les douleurs de la cicatrisation et de la re-formation des os avait fait succéder les jours bien plus lentement qu’il ne l’aurait cru. Il parvenait difficilement à s’endormir et difficilement il se nourrissait. Se laver était également un véritable parcours du combattant à telle enseigne que son état, à ses propres yeux, équivalaient à un chemin de croix. S’il n’y avait pas eu son tigre, Essamaye, le lion blanc de Miko no Sato… Qui sait ce que serait devenu Riku ? Car autant les gens s’inquiétaient et s’étonnaient à la fois de voir le lion lui aussi comme rongé par la douleur et les blessures, autant ils s’étonnaient de voir Riku guérir bien plus vite que la normale. Ce combat, le Kobayashi l’avait mené seul et pourtant, les pots cassés étaient payés par lui et son âme-liée : le lion blanc.
Dans la maisonnée, seul son petit frère, Ante, celui-là même qui lui servait de secrétaire, avait pu comprendre. Si Riku ou Ante avait été un kuchiyose, probablement qu’ils seraient âme-liée l’un et l’autre. De tous ceux de la maison, Ante était le plus proche d’Essayame le lion blanc comme par écho à sa relation privilégie avec son grand frère Riku. C’est presque instinctivement qu’il avait compris que l’un souffrait ce que l’autre endurait. Dès lors, Ante s’occupait aussi bien de son aîné que du lion conscient que le plein rétablissement de l'un rimait avec celui de l'autre. Le monde était plein de mystères et ce nouveau mystère, le petit Kobayashi l’acceptait pleinement.
Les Kobayashi étaient, comme tous les asatsuyujins, au fait de cette nouvelle maladie qui s’était emparée du village. Le père de famille, avait même croisé, au gré de ses sorties, une de ces âmes en peine, en pleine errance dans les rues du village comme possédée, comme absente de sa propre enveloppe charnelle. Il avait vu également l’intervention de la Brigade Kai et cette âme en peine que l’on acheminait vers la ceinture noire… Une banlieue entière en quarantaine. Nul n’en sortait et n’y entraient désormais que les "forces de l’ordre" et les contaminés qui s’ajoutaient aux contaminés.
Riku n’avait pas pu suivre tous les débats animés chaque soir, au dîner, ainsi que dans la journée à chaque fois que l’occasion le permettait, autour de ce sujet d’actualité plus que brûlant. Il se disait que peu étaient au fait du réel mode de contamination de cette maladie, mais que la maladie était présente dans tout le village excepté les zones les plus hautes et les plus basses. Il se disait également que les membres de la Brigade Kai recherchaient activement des élus capables de sensorialité afin de leur enseigner les techniques de détection de la maladie. Quoi qu’il en soit, la priorité numéro 1 du chef de famille fut de protéger tous les membres de sa maison. Dès lors, sans qu’on le lui suggère, il imposa un régime stricte de limitation de déplacements. Le « restons chez nous » était devenu de mise face à cette maladie curieuse dont quasiment tout était à découvrir. Dès lors, Riku ne devait recevoir aucune visite et l’alimentation qu’il recevait, eut égard à son état, devait être cuisiné à part dans des conditions de propreté extrêmes afin d'éviter que par inadvertance, Riku encore affaibli, ne sois exposé. Pourtant, quel que soit notre degré d’engagement, parfois, le destin, nous déroute par ses décisions sans appels et sans effet d’annonce.
Un jour, un matin, alors que tout semblait bien et que la maisonnée s’activait dans ses tâches usuelles du matin, l’un des plus jeunes de la maison, un frère à Riku, Esta tomba malade de ce mal. Esta, ces derniers jours, avait été souvent en contact avec Riku lui apportant souvent à manger et à boire. Le père en était sûr Riku, encore alité, n'en aurait plus pour longtemps. La mort dans l'âme, il fit donc appeler les membres de la Brigade et se prépara à voir son propre fils être évacué dans la ceinture noire. Que pouvait-il faire d'autre ? Cette séparation était pour lui un déchirement, seulement un choix cornélien s'imposait à lui. Sacrifier son enfant malade ou les membres sains de sa famille ? Le choix était vite fait, d'autant plus qu'Etsa, un adolescent en pleine force de l'âge, fuguait régulièrement les nuit afin de fumer en compagnie de ses amis... C'était certainement pour avoir enfreint le règlement mis en place par le paternel que le fils payait. Dès lors, aucune pitié ne pouvait être admise.