L'air se rafraîchissant, il pleuvrait bientôt. La Vipère était vêtue d'une superbe houppelande à capuche tissée à la main. Un travail de qualité, loin de celui des habituels sabrenas qui traînaient en ville, çà et là. Ishida alla s'asseoir autour du feu et observa en silence les ombres danser autour de lui. Soudain, une présence se fit connaître. Elle était là, il l'avait trouvée!

« Bonsoir Sachiyo. Tout d'abord, sache que tu n'as rien à craindre de ma présence. Je suis Ishida Zaraki, un élu du clan Kodama. Je suis venu discuter avec toi... tout simplement. » Avança-t-il, établissant une connexion télépathique avec sa comparse. « La nuit ne me fait pas peur, j'y suis parfaitement à mon aise. » Sourire en coin, il retira son capuchon, dévoilant ainsi une longue chevelure dorée. « Ne te souviens-tu pas de notre rencontre? Nous étions de cette réunion officieuse entre élus. Tu sais... notre petit projet... l'Hypogée? » Il s'esclaffa. « Je suis du genre discret, comme tu as pu le remarquer... ou pas. Haha! »

Le bel homme muet aux traits fins, au visage osseux et à la peau matte, sans imperfection, prit un air sévère. « Dis-moi, Sachiyo, pourquoi restes-tu seule au milieu de cette jungle? Les environs sont dangereux, tu l'as dit toi-même. Ne crois-tu pas mériter mieux? » Zaraki tourna la tête, observa le campement de la jeune femme. « Ne crois-tu pas mériter le confort, tout du moins? »

Il se voulait calme, accueillant. Cette vie de solitude... lui aussi l'avait vécue.

Oh! Alors lorsqu'elle disait ne pas vouloir être touchée, c'était bien dans tous les sens du terme hen!? Se dit-il en constata l'énorme pression chakratique qui tentait de le repousser. Heureusement pour lui, le lien psychique se stabilisa. « Une bombe à retardement oui... » se dit-il en observant la jeune femme qui prenait place sous une épaisse cape.

Zaraki avait été naïf, cette jeune demoiselle n'était pas aussi innocente qu'elle en avait l'air. Il allait devoir trouver de meilleurs arguments s'il espérait la convaincre de rentrer dans les rangs. Le clan ne pouvait pas se permettre de laisser l'une des leurs au coeur de cette jungle dangereuse. De plus, quel genre de message cela envoyait-il au reste de la population? Un membre qui préfère vivre à l'écart de leur si beau village? Non, il devait remédier à la situation.

Cette sorcière, elle dramatisait beaucoup trop. « Comment veux-tu trouver une explication à ce qui t'arrive si tu n'as même pas le luxe de pouvoir de loger et te nourrir convenablement. Tu dois te rappeler que nous sommes les élus, ils n'ont pas avantage à faire du mal à l'un de leur VIP à défaut de se mettre à dos tous les autres. L'effet dominos, tu connais? » Prenant un air sérieux, il revint sur les premières paroles de son interlocutrice. « Vous n'êtes même pas capable d'empêcher quelqu'un d'entrer ici... Vous vivez dans une grotte. Que va-t-il se passer si par malchance quelqu'un venait à vous surprendre dans celle-ci? Le clan Kodama est en mesure de vous offrir un endroit qui convient à vos besoins spécifiques. C'est du donnant-donnant et vous fixer les termes. Ils vous laisseront complètement en paix, autonome. En échange, vous leur ferai part de vos observations et de vos questions afin que le clan puisse vous aider à maîtriser vos dons. Ils ne sont pas méchants ou tyrannique, il s'agit seulement d'une bande de scientifiques avides de curiosité. » Prenant un air plus doux, il pouffa. « Et sachez que je ne suis pas n'importe quel petit larbin, je suis en mesure d'accepter toutes vos conditions. Voyez-vous, on ne laisse jamais l'un des nôtres derrière. »

L'cul posé là, les mollets au chaud, il écoutait avec attention les excu... le discours de la sorcière. Aux yeux de l'alchimiste, il s'agissait davantage d'une gamine apeurée. Toutefois, elle toucha une corde sensible en mentionnant son trouble de la parole ou plutôt... son absence de parole. Ainsi, il préféra ne pas l'attaquer quant à son pouvoir. Il y reviendrait en temps et lieux.

« Oublieriez-vous qu'avec le système politique actuel, nous évoluons déjà dans ce cercle où la loi du plus fort domine sur tout l'reste. Regarder la situation des clans, regarder la situation de la Ceinture Noire. Humains et élus sont vecteurs du même mal. Nous sommes condamnés à répéter les mêmes erreurs, ce n'est qu'une question de temps. Ce qui compte réellement, c'est d'améliorer la situation, de développer de nouvelles manières de faire, de venir en aide à ceux dans l'besoin. Ce qui compte, c'est de donner d'sa personne. »

Zaraki prit un air sévère. « Vous avez raison, vous seriez plus utile en ville, mais aussi... moins dangereuse pour autrui. » Il ne se voulait pas méchant, mais comme il venait de lui mentionner, elle avait enlevé la vie de deux hommes au cours des derniers jours. « Ici, vous êtes un danger pour vous même et pour les autres. Vous parliez de contrôle, de garder les élus à l'oeil. N'êtes-vous pas en train de devenir ce dont vous craignez le plus? » Le beau blond reçu une goûte entre les deux yeux, il baissa la tête. Voilà un moment qu'il n'avait pas eut la chance de s'exprimer librement.

Le télépathe arrivait toutefois à comprendre la belle d'ivoire, cet endroit avait un petit quelque chose, un charme mystique, une énergie tranquille.