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Aujourd'hui, Riku reprenait les entraînements. Il se sentait mieux depuis sa blessure récoltée lors du Jizen Ichi au quartier du Kiosque. Une sale blessure qui l'avait laissé sur la touche pendant trois longues semaines. Fort heureusement pour lui, le Kobayashi était doté d'une constitution forte malgré les apparences. Il était solide, possiblement aussi à cause du métier qu'il exerçait : forgeron. D'ailleurs il avait dû s'extraire de son atelier, là où il avait repris les "exercices" ou plutôt le dur labeur pour diversifier un peu ses activités. Il en avait besoin. Il avait besoin d'expérimenter des sensations presque oubliées : celles du combat.

Le Kobayashi s'était alors dirigé vers le Stade de l’Épreuve. Un magnifique bijou d'art destiné à tout ce qui était pugilat et autres exercices du corps. C'était aussi là que s'exerçait le fameux jeu du Bokusoumari voyant la participation d'illustres personnages tels que l'Invaincu. Riku, à chaque fois qu'il était venu ici, s'était limité à une visite des gradins. Il prenait le parti d'une petite pause au travail après plusieurs jours d'affilée d'habitude pour venir se changer les idées en observant des entraînements de l'équipe des Oni ou alors des combats d'élus. En vérité, jamais il n'était venu ici pour s'entraîner. La forge suffisait amplement pour le maintenir en forme à son avis, jusqu'au fameux épisode du Kiosque.

Arrivé dans le stade, il ignora les combattants présent, se trouvant un petit coin où il pourrait s'exercer sans trop être gêné. Il trouva l'endroit parfait, aménagé pour un entrainement à distance. Des hommes de pailles étaient dressés à des distances plus ou moins importantes les uns des autres et une ligne de tir au loin offrait la possibilité de s'exercer au tir à l'arc. Voilà qui était satisfaisant.

S'étant posté sur la ligne en question, le Kobayashi prit son arc. Il avait par chance apporté quelques flèches en plus d'un carquois aux flèches dont le bout était plat, pour l'entrainement. Ce fut cependant les vraies flèches qu'il tendit et décochaient les unes après les autres sur les hommes de paille. Ses premiers tirs étaient ratés. Normal... L'archer avait besoin de se refaire la main après ce long moment de convalescence. Cependant, à mesure qu'il poursuivait son exercice, ses tirs se faisaient plus précis. Riku était un bon archer. Il était normal qu'il reprenne du poil de la bête vite et bien quand bien même il ne parvenait pas, pour l'heure, à ajuster ses cibles tel que souhaité. Le cœur imaginaire de ses cibles qu'il visait était difficilement atteint quand bien même les flèches percutaient toujours cibles de paille.

*L'effort fait les forts !* pensa t'il en retournant chercher ses flèches après une énième session de tirs.

Riku continuait à s’entraîner sans relâche. En ce jour de reprise, il voulait parvenir à retrouver la main coûte que coûte. Était-ce illusoire ? Allez savoir ! Toujours est-il que le bonhomme s’obstinait à la tâche, tirant son lot de flèche puis allant les récupérer une à une après avoir examiné à chaque fois s’il avait pu frapper en plein dans le mille. La réponse était bien entendu négative. Ses tirs faisaient mouche certes, mais ils frappaient l’équivalent du plexus solaire du bonhomme de paille – une zone mortelle certes pour un tir à l’arc – ou tout autour de ce qui pourrait être la zone du cœur mais sans impacter celle-ci. Prenant son temps pour examiner à chaque les marionnettes, Riku mettait de plus en plus de temps a revenir sur la ligne de tir. Entre temps, il repensait également à sa manière de tirer et à la trajectoire de la flèche. Peut-être qu’en changeant légèrement de posture, en baissant un iota le coude par exemple…

Alors qu’il avait tendu l’arc et qu’il s’apprêtait à tirer, une voix à ses côtés de déconcentra totalement le faisant tirer à côté. La flèche passa entre les aisselles du mannequin visé et alla se ficher dans le sol. Quelque peu frustré, Riku s’était tourné vers l’individu qui venait de lui faire perdre quelques moments précieux. Le Kobayashi avait entendu les mots du quidam, mais ceux-ci n’avaient pas été totalement rapportés à son esprit, l’information avait été stocké quelque part dans son cerveau, un laps de temps, histoire que ses émotions soient évacuées. Ce laps de temps servit au Kobayashi à se tourner, à faire face au trouble-fête et à la dévisager. Riku n’était pas dans le genre impoli, mais il n’appréciait pas beaucoup que n’importe qui ose lui donner des leçons de tir à l’arc. Cet art, il le pratiquait depuis sa tendre enfance. Il se savait bon archer. Une façon pour lui de ne pas vouloir se rendre à l'évidence. Il devait réapprendre à devenir l'archer qu'il était après ce temps de convalescence.

_ Tu dis ? Avait lâché le Kobayashi, sourcils froncés visiblement agacé par la présence de l’intrus. C’est à ce moment-là que son cerveau lui apporta l’information que ses oreilles avaient cueillies une poignée de secondes auparavant. Il hocha alors de la tête gardant son air circonspect.

_ Tu es archer ? Continua-t-il sur son ton plutôt dur. Ces mots étaient prononcés comme pour dire : ne me fais pas perdre mon temps. Quoi qu’il en soit, en observant bien, Riku eut la nette sensation qu’il avait déjà vu cet homme du moins, cette carrure car le visage de l’homme était caché sous une capuche.

Sans plus attendre, Riku tendit son arc à l’inconnu et lui donna une flèche en attendant de lui qu’il fasse mieux que le Kobayashi. Pour pouvoir donner des leçons, encore faut-il prouver que l’on sait réellement faire mieux. N’est-ce pas ?

L’individu avait retiré sa capuche laissant apparaître ses cheveux. Un blondinet avec cette carrure-là ? Non il n’y avait pas de doute, même si le Kobayashi n’avait été en présence de cet homme que peu de temps, ce temps passé ensemble était trop important pour qu’il zappe, qu’il oublie. Il avait failli crever lors du funeste épisode du Jizen Ichi. Cet homme était intervenu pour l’épauler. Il avait tenté de lui venir en aide, RIku s’en souvenait parfaitement. Lui ayant remis l’arc, le Kobayashi sut parfaitement que le blondinet allait réussir ses tirs. Après tout, il est vrai qu’il manipulait lui aussi un arc, quoique un arc de chakra plutôt… Non ce n’était pas un arc véritable. Cela ferait-il une différence ? Au final non. Trois tentatives toutes réussies de la part de l’archer blond. Riku respira un bon coup. L’énervement s’était volatilisé.

_ Voilà de quoi me faire ravaler ma fierté… Avait-il dit en reprenant son arme. Je vois… C’est un peu pareil pour nombre d’entre nous quoiqu’avec des pouvoirs différents j’imagine… Avait encore lâché le Kobayashi en réponse au fait que Tengen s'était découvert des pouvoirs du jour au lendemain comme ça, sans raison apparente.

_ Kobayashi Riku, Forgeron. Je travaille pour les Tsuruki. Enchanté Tengen… Avait dit Riku en tendant une main à son interlocuteur. Cette main tendue visant à une salutation guerrière, main sur bras, signifiait que le forgeron reconnaissait désormais Tengen comme un ami ni plus ni moins.

_ Oh… Ça va beaucoup mieux. Je retrouve toutes mes sensations. Cette saleté m’a immobilisé trois semaines quand même… Une histoire de fou… Son regard s’était perdu vers les mannequins de paille. Il marcha pour retirer ses flèches et revint à sa place. Ce n’était pas facile à dire pour un bonhomme comme lui, mais il devait le faire et reconnaître encore une fois sa faiblesse : Merci beaucoup pour ton aide Tengen… Sans toi…

Il ne continua pas. La suite était évidente. Il aurait été six pieds sous terre à l’heure qu’il est.

_ Et cet archer, tu lui as fait la peau finalement ? A-t-on pu savoir ce qui a motivé ce bordel ? J’ai juste entendu des rumeurs de kidnapping personnellement. Mais à part ça…

Une discussion avec cet élu était l’occasion rêvée de pouvoir obtenir des informations sur ce qui s’était passé durant le Jizen Ichi. Riku essayait de mettre ensemble des pièces du puzzle afin d’avoir une idée d’ensemble plus claire. Jusque là, seul Dodo avait pu satisfaire sa curiosité, mais ce dernier n’avait pu apporter la lumière qu’à une partie de l’histoire, celle ayant trait à l’arbre de cristal.

L’échange avec Tengen était fort intéressant. Il ne savait pourquoi ni comment, mais l’individu lui semblait sympathique. Ce dernier avait rapidement rétorqué au Kobayashi qu’il ne lui avait guère été utile dans la mesure où il n’avait su le préserver d’une blessure grave. Riku hocha la tête. Il était étonné que son vis-à-vis voient les choses autrement. Autant qu’il se souvienne, Tengen avait pris en chasse l’archer évitant ainsi au Kobayashi une deuxième attaque qui lui aurait été fatale. Cela dit, la chose qui semblait bizarre, c’est que l’Ameyuri n’ait aucune idée de la suite des événements du Jizen Ichi, dans la mesure où, de ses propres mots, il avait fini sur une table d’opération auprès des Kodama. Incroyable…

_ C’est une histoire de fou cette kermesse… Avait lâché Riku convaincu de ses paroles. Rien n’avait eut de sens ce jour-là. Pas même le kidnapping de l’organisateur de la Kermesse. Il s’agissait probablement d’une lutte d’influence dans les hautes sphères, dans la mesure où la majeure partie des habitants du village n’avait aucune idée de ce qui s’était passé réellement. Riku jusqu’ici n’avait pas croisé beaucoup de monde ayant une idée des tenants et des aboutissants de cette affaire.

_ Mettre à l’épreuve ? Avec plaisir ! Au sortir de ce combat, montre-moi cela dit l’endroit où tu as été soigné. Je ne connais bien que les quartiers Tsuruki… Le quartier des arts… Avait lâché le Kobayashi.

S’étant débarrassé de ses armes létales, flèches et son marteau d’armes, Riku posa le tout près d’un amoncellement de caisses ayant servi à acheminer du matériel d’entraînement. Il ne lui restait que ses armes en bois : un sabre en bois spécifique à l’entrainement, son arc mais avec des flèches dont le bout était en bois plat afin de minimiser les blessures qu’il pourrait occasionner à un partenaire éventuel. Le Kobayashi scella une des caisses, via une technique fuinjutsu puis se retournant vers son vis-à-vis lui dit :

_ Le combat a démarré ! Tout sourire… C’était ça, ou commencer en crachant sur Tengen…

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Tout s'était bien passé du moins en théorie. Le Kobayashi avait fini par arriver au corps à corps vis à vis de son adversaire. Il y était parvenu sans que ce dernier n'ait l'occasion de lui décocher une flèche. Si cela était arrivé, le Kobayashi aurait été bien embêté car sa course aurait été inévitablement stoppée ou du moins freinée. Par chance, rien de cela n'était arrivé au contraire. Riku avait pu placer son attaque tel qu'il l'avait souhaité. Seulement au lieu de faire relâcher un cri de douleur par son adversaire à l'impact, ce dernier avait encaissé l'attaque en se protégeant de manière inédite. On aurait dit qu'une protection de la même nature que son arc avait apparut à l'endroit où son épée de bois devait rencontrer la chair de l'Ameyuri.

Alors qu'il constatait son échec, Riku vit son adversaire fuir à nouveau le contact en mettant de la distance entre eux. Ce dernier avoua que l'action du Kobayashi était bonne même s'il avait su trouver une parade adéquate pour y faire face. En position les mains de l'Ameyuri posées sur une flèche apparue de nulle part tel l'arc au début indiquaient clairement un assaut imminent. Pourtant Riku chargea à nouveau courant vers son adversaire afin de réduire à nouveau ma distance entre eux et lorsque ce dernier décocha la flèche qui lui était destinée il l'a dévia à l'aide de son arme d'un mouvement de la droite vers la gauche avant de finir sa course à hauteur de l'archer en se mettant à composer des mudra. Un fin filet de salive jailli alors de sa bouche en direction de l'Ameyuri. C'était le torse qui était visé. Son épée en bois fusa alors pour frapper un peu plus bas que l'endroit où la salive avait touché soit cette fois ci dans la zone au dessus du nombril de son adversaire.

Et cette fois ci ? Comment se débrouillerait l'Ameyuri ? Le Kobayashi avait hâte de le savoir. Il ne doutait guère du fait qu'il devrait faire face à nouveau à la même défense que celle qu'il avait vu apparaître tantôt. L'information qu'il recevrait serait différente cela dit dans la mesure où ce n'était pas une zone mais deux zones distinctes qui étaient visées.

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