Résumé:

Riku se tenait dans sa forge. Martelant le fer il s’affairait à répondre aux demandes de clients de plus en plus nombreuses. Oh, il ne ployait pas encore sous le poids des commandes, mais il lui arrivait déjà de ne plus pouvoir se reposer entre deux commandes tellement les délais se suivaient. Un coup on lui demandait une armure, un autre coup une arme, un katana de préférence, les articles demandés étaient toujours réduit à l’unité. Pas le gros flot de commandes pour l’instant. Alors qu’il s’affairait torse nu, comme à son habitude, l’affin au chakra ressenti quelque chose d’assez curieux. Il lui sembla que son cœur s’était mis à battre la chamade et qu’il avait un mauvais pressentiment. Pire, en observant certaines réactions de son corps, il pu constater que les poils de son corps commençaient à se hérisser.

Arrêtant son mouvement, le Kobayashi laissa tomber son marteau au sol. Il fit arrêter le soufflet et jetant un coup d’œil au travail qu’il était en train de réaliser, il marcha vers la sortie. Quelque chose n’allait pas. Pire, le mauvais pressentiment en lui allait grandissant, s’amplifiant déraisonnablement. En passant devant la porte de son atelier, Riku choppa sa broigne. Il l’enfila avant de prendre le haut de son vêtement et de le mettre par-dessus. Récupérant son arme qu’il venait de forger, Riku passa de l’atelier à la maison par la porte qui le permettait.

_ Restez chez vous ! J’ai un très mauvais pressentiment… Il va se passer quelque chose. Avait lâché Riku l’air solennel aux membres de sa famille. Bien entendu, il s’était adressé à ses parents. Tous les Kobayashi présents l’observèrent en arrêtant leurs diverses activités, tandis que les aînés fronçaient les sourcils. D’ordinaire Riku ne sortait jamais de son atelier avant certaines heures, du moins il le faisait difficilement ces derniers temps. De plus sa dernière mésaventure poussait tout le monde à prendre au sérieux ses mises en gardes.

_ Ok fils. Où comptes-tu aller ? Avait demandé le père, une pointe d’inquiétude dans la voix.
_ Aux portes d’or voir ce qui se passe. Désormais, Riku ne ressentait plus de mauvais pressentiment. Il était désormais comme étouffé par une sorte de pression psychologique qui en venait presque à le clouer au sol. En portant son regard vers son père, Riku pu remarquer que les non affins commençaient également à ressentir ce que lui ressentait. Il n’était plus besoin de discuter.

Riku couru prendre son arc. Il sortit en trombe de chez lui, terminant de s’armer en courant. Les portes d’or, voilà le lieu qu’il devait atteindre au plus vite.

Riku comment tout le monde ressentait cette désagréable sensation de peur. Seulement il ne voulait pas se laisser abattre par elle. Jusqu’il y a peu, il était encore un élu fier, sûr de lui-même et de sa force. Le Jizen Ichi et la blessure qu’il en avait retiré l’avait amené curieusement à douter. Le doute voilà l’ennemi de l’homme, la principale cause de la léthargie dans bien des cas notamment dans ceux où l’homme est transit de peur. Riku voyait ce visage, ce visage ne lui était guère inconnu. Comme quasiment tout le village, il savait à qui il appartenait : l’Invaincu en personne !

Le Kobayashi avait posé un pas vers l’arrière comme dans un mouvement de recul voire un début de fuite. Incroyable, impensable. Les Kobayashi sont des forgerons, maîtres du feu, l’ayant dompté depuis des âges, grands combattants et hommes et femmes sans peur. Riku n’avait que très peu souvent connu ce goût amer de la crainte. Il ne pouvait laisser ce sentiment dominer en lui, encore moins depuis qu’il était devenu un élu ! Un nouveau pas en arrière fut pourtant posé tandis que la sueur commençait à dégoulinait de son front en direction de son cou. Il avait peur, réellement, une de ces peur de fou qui glace d’effroi et vous cloue au sol. Il était nécessaire de faire preuve d’une grande force intérieure pour la surmonter, mais comment le faire avec ces visions, ces sensations, ces gens qui courraient partout cherchant à se protéger de quelque chose qu’il serait difficile d’éviter ? Riku fut heurté, percuté de plein fouet par un soldat en fuite. Le choc le fit reculer de deux nouveaux pas, tandis que la violence du coup, venait de lui couper le souffle. Le soldat était à terre. Riku, pris de douleur reprenait ses esprits. Son regard dur se porta sur le garde à terre. Il remarqua ce cor sur le quidam transit de peur. Sans ménagement, le Kobayashi l’arracha.

_ Nous devons faire face ! NOUS DEVONS FAIRE FACE ! DEBOUT !!!

Puissamment, le Kobayashi souffla dans le cor. Il avait déjà utilisé cet objet lorsqu’il combattait dans Kusa no Kuni les clans ennemis qui avaient croisé la route des Kobayashi. Il souffla à nouveau une seconde fois, puis une troisième fois. Le son fracassait les oreilles de tous ceux à proximité à plus mètres à la ronde, envoyant son écho se répercuter sur les murs du village. Beaucoup l’entendraient. Un cor de guerre à l’œuvre. Peut-être donnerait-il du baume au cœur aux combattants.

Sachant qu’il était désormais remarqué par les hommes et femmes combattants ou non près de lui, le Kobayashi en profita :

_ Les archers !!! Sur les remparts !!! Les guerriers au sol près des portes !!! Fermez-les dès que l’ennemi sera proche !!! Laissez le maximum de gens entrer dans la ville !!!

Il fit sonner à nouveau du cor. Puis donnant la main au soldat à terre, il remarqua que ce dernier reprenait des couleurs. Une nouvelle secousse se fit sentir, la terre tremblait, à chaque fois plus violemment que jamais. Etait-ce possible ?

_ Va chercher le seigneur Kurogane ainsi Tsuruki Jojiro. Ils doivent réunir les troupes et organiser la défense. Nous ferons de notre mieux ici avec ceux qui nous écouterons. Va, fais toi léger et cours le plus vite possible !

Riku s’en était immédiatement allé vers les remparts montant les escaliers à vive allure et renvoyant tous les soldats qu’il croisait vers le haut des remparts afin qu’ils tiennent leur poste. Si certains le suivaient probablement à cause d’une conscience professionnelle, il était clair que les défections étaient de mise également. L’avenir du village se jouait là maintenant, plus que jamais. Pour il ne savait quelle raison encore, Riku donnerait tout pour ce havre de paix qui lui avait été si gracieusement permis d'intégrer.

De tout là haut, Riku comprend que le combat sera rude. Près d'un millier de têtes ennemies sinon plus... Il ne restait plus qu'à espérer que tous ne seraient pas d'un niveau proche de l'Invaincu, autrement les carottes seraient cuites.

Spoiler:

Riku avait remarqué l’apparition de cet homme à ses côtés. Il n’était pas de la garde cela se voyait au premier coup d’œil. Il ne portait pas l’uniforme des soldats même s’il avait vraiment l’air d’un guerrier. Plutôt jeune, l’air déterminé, il s’était mis à composer des mudra puis automatiquement ses yeux avaient changé. Ses pupilles étaient devenues différentes. On aurait dit celui d’un animal… Cela faisait froid dans le dos. Sans l’interrompre, comprenant qu’il avait évidemment affaire à un élu, Riku attendit qu’il termine sa manœuvre. Tout autour du Kobayashi cependant, les gardes, archers se massaient, prêts à jouer leur rôle visiblement dès que Riku en donnerait l’ordre. Riku relâcha sa respiration. Il était tendu. C’était la toute première fois qu’il avait à conduire des hommes pour la guerre.

L’homme à ses côtés avait terminé sa manœuvre au bout d’un moment. Il avait tout de suite donné l’information. Ce qui arrivait sur eux n’était pas des humains en quête de siège. Non. C’était plutôt le contraire : un tas d’animaux sauvage, une myriade fuyant quelque chose ou plutôt quelqu’un ? L’Invaincu à lui seul pouvait-il causer autant de crainte tant sur la faune que sur les humains ? Pouvait-on être aussi puissant que cela ? Le cerveau du Kobayashi se mit à réfléchir à cent à l’heure. Si ce qui fonçait sur le village n’était pas doté de raison, du moins pas à un niveau similaire à celui de l’homme, la donne était différente. Tout de suite, le Kobayashi repensa à ses heures de chasses. Il ne le savait que trop bien : un animal fuit lorsqu’il est sûr et certain que sa seule meilleure option. Lorsqu’une catastrophe d’ampleur surgit alors cette fuite se fait automatique sans qu’aucune autre option ne soit envisageable. Bien souvent, c’était le feu qui faisait fuir les animaux sans distinctions aucune. Oui, il l’avait vu par le passé, le feu faisait fuir tous les animaux, les prédateurs comme les proies tous ensemble le temps de sauver sa peau.

_ Il nous faut les faire dévier ! Il nous faut absolument éviter qu’ils arrivent jusqu’ici ! L’impact serait désastreux ! Le feu… le bruit et des pièges !!! Voilà les armes qu’il nous faut ! Dit Riku en parlant avec conviction. Un général parle toujours avec conviction, sinon comment convaincre l’autre que son idée est la bonne ? Le Kobayash monta carrément sur le rempart, le précipice derrière lui. Il n’en avait cure, probablement à cause de l’adrénaline et de l’immédiateté du danger. Y a-t-il des manipulateurs du feu parmi vous ? Il y en a qui manipulent le fer ? Le son ? Il nous faut créer un incendie qui nous servira de barrière et poser derrière des pièges, des pieux de fers sur lesquels les plus téméraires ou ceux qui n’auront pas réussi à dévier leur course viendront s’empaler. Il nous faut également pouvoir causer un énorme vacarme afin de les faire dévier. Pouvons-nous y arriver ? Pouvons-nous le faire ?

A la suite de ses questions, ceux qui voyaient en lui un leader lâchèrent plusieurs OUAIS qui du haut des remparts sonna comme un WAAAA. Voilà qui venait marquer leur accord aux idées du Kobayashi.

_ Qui manipule le feu ? Plusieurs hommes et femmes levèrent la main. Ils étaient d’âges divers, mais la détermination se lisait sur leur visage. Riku poursuivit : Qui manipule le fer ? De nouvelles mains se levèrent toujours volontaires. Qui manipule le « bruit » ? D’autres mains se levèrent moins nombreuses. Riku poursuivit : le feu par ici, le fer par là le bruit par là-bas. On se rejoint en bas des remparts fit-il en indiquant l’endroit où il escomptait voir ces hommes se rassembler. S’étant tourné vers l’homme aux pupilles bizarre il le Kobayashi lui dit :

_ Si tu as d’autres idées, manifestes les. Apparemment tu as vu des choses bien précises peut-être tes idées seront-elles aussi affûtées que ton regard ? Puis il attendit. Lorsque Katataka expliqua son plan Riku lui apposa la main sur l’épaule et lâcha : nous appliquerons toutes nos idées en ce cas. Force à toi. Si tu vas jusqu’à la masse animale et que ton plan échoue, retire-toi avec tes hommes sur le flanc est. Puis s’étant tourné vers un quidam –oui il choisit au pif selon la tronche du mec et un peu selon son uniforme- toi là bas, dirige les archers. Envoyez la sauce, tout ce que vous pouvez, si nous ne parvenons pas à enrayer la vague animale. Force à vous ! Pensez à vos familles si le mur tombe ! Et il ne doit pas tomber ! JAMAIS !

Riku descendit au pas de course et fila rejoindre les trois groupes qui l’attendaient en bas. Chacun devait jouer sa partition. Ayant demandé à ses ouailles de le suivre, il courut avec eux en direction de la porte l’air plus que déterminé. Ils allaient au suicide, mais y avait-il une autre solution ? A ses yeux non. Si le plan de l’homme aux yeux de faucon ne marchait pas, ils seraient dans la merde.

_ Dodo, l’autre là-bas à une idée avait lâché Riku lorsqu’il arriva auprès de Dodo, Osonae Fumiaki et de la foule d’élus et de combattants avec eux, tous ceux qui attendaient au sol l’ennemi. Je prends avec moi tous ceux qui manipulent le feu, le fer et le bruit. Les animaux n’aiment ni le feu, ni un bruit qui leur fou les chocottes et vu qu’ils sont déjà apeurés, il nous faut les faire dévier. S’ils sont pris entre deux feux, ils dévieront en évitant d'être pris entre le marteau et l'enclume. Nous ferons en sorte que ce soit vers l’ouest qu'ils fuient. Si vous avez des idées, mettez-les en pratique, l’addition de tous nos savoirs faire nous sauvera tous, le cas contraire nous mourront tous mais en ayant tenté quelque chose. C'est mieux que de mourir sans rien tenter...

Le feu, le fer, le bruit avec moi ! Puis Riku s’était élancé avec sa troupe par la Porte d’Or ré-ouverte pour sa sortie. Le Kobayashi avait détecté de potentiels leaders dans les trois groupes qu’il avait créé, c’est à eux qu’il confierait la tâche de l’organisation de la défense du village lorsque tous seraient dans la mêlée. Il leur fallait se séparer de 50m chacun. Les manipulateurs du feu créeraient le feu et s’emploieraient à le faire le plus énorme possible avant l’arrivée des animaux. Ensuite eux les manipulateurs du bruit se retrancheraient derrière les manipulateurs du fer qui entre-temps auront créé des pics de fer sortant de terre telles des haies mais orientées de façon oblique afin de permettre d’empaler les premières bêtes qui passeraient le mur du feu. Les manipulateurs du bruit appuieraient les manipulateurs du feu à créer des ondes sonores suffisamment désagréables pour dissuader les animaux de poursuivre leur progression vers le village ainsi que vers l’est.

Des pertes, il y en aurait. Riku en était certain. L’objectif maintenant était de les minimiser au maximum et d’éviter la destruction d’Aasatsuyu no sato. Dégainant son sabre, le Marteau d'armes, le Kobayashi était prêt à donner sa vie. Il était prêt à arrêter de ses bras la marée géante. Si les élus étaient capable de prouesses, il était temps qu’ils le manifestent.

Et ils le firent, les manipulateurs du feu étaient en réalité des manipulateur de lave. Leurs techniques terrifiantes brûlaient le sol et tout ce qui s’y trouvait commençant ainsi à élever un nuage de fumée vers le ciel et en augmentant la température environnante. Les manipulateurs du fer créèrent leurs pics de métal froid derrière les premiers cités leur laissant la latitude de pouvoir reculer une fois leur besogne faîte : un mini fleuve de lave long de plusieurs kilomètres terminant en arc de cercle vers l’est afin de dissuader les animaux d’aller par là. Bientôt, au signal du Kobayashi, les manipulateurs se mettraient en action. Lorsque les animaux seraient un peu plus proches. La combinaison de tout ce savoir faire devait normalement faire ses preuves. Il ne restait plus qu’à espérer que les idées de l’homme aux yeux de faucon (KataTaka) et ses ouailles ainsi que de Dodo et de ses hommes permettent de compléter celles perfectibles de Dodo.

Ce dernier, au-devant de la  fournaise attendait seul au monde l’impact, si jamais impact il devait y avoir. De toutes façons, il avait besoin de voir ce qui se passait au devant de la fournaise... Mais il n'était pas fou. Vous y avez cru ? Un chemin de terre lui avait été laissé, tout juste le nécessaire pour qu'il se replie derrière les manipulateurs de métal au moment où il donnerait le signal aux manipulateurs du son. Tout était prévu.

Spoiler:

Takeshi était seul, dans les quartiers de son précepteur, à s'entraîner à l'épée lorsqu'un frisson parcourut sa nuque. Une vague de chakra inconnue l'enveloppa tout d'un coup et paralysa son corps tout entier l'espace d'une seconde. Il n'avait jamais ressenti pareille sensation dans le passé, l’indescriptible sensation qu'une soudaine menace pesait sur la cité. Son entraînement allait être repoussé à plus tard. Son instinct lui intimait l'ordre de chercher l'origine de cette énergie démoniaque. Son esprit ne serait pas tranquille tant qu'il ne trouverait pas la chose qui était parvenue à créer un si grand effroi dans son être. Une fois son équipement rassemblé, le garçon s'élança avec un vif empressement en direction de la vieille ville.

Alors qu'il s'approchait de plus en plus des portes de la ville, un visage inconnu apparut sous ses yeux, la face d'une personne qui n'était pourtant pas visible autour de lui. La peur s'intensifia dans l'âme du jeune assassin qui attrapa par réflexe son épée afin de se protéger de cet ennemi invisible et lointain. Cet homme, qui hantait désormais son esprit, lui donna momentanément l'idée de fuir avant qu'il ne soit trop tard. Des perles de sueur se mirent à perler sur son front inquiet. Cependant, l'adolescent parvint à outrepasser sa crainte du mystérieux personnage qui l'effrayait tant, car il avait été formé à récupérer son sang-froid en toute circonstance. L'intrus l'intriguait. Il ne pouvait pas reculer avant d'avoir vu de ses propres yeux les traits du mortel qui était parvenu à le terrifier.

La progression de Takeshi ralentit légèrement face aux civils qui cherchaient à s'éloigner le plus loin possible du danger. Tout le monde ne semblait pas avoir la curiosité et l'audace de l'enfant aux yeux rouges qui essayait d'avancer tant bien que mal dans la foule fuyante. En dépit du terrible séisme qui secouait le sol, des cris de panique et des bousculades incessantes, l'initié entendit le son d'un cor, un puissant appel au rassemblement à ceux qui avaient réussi à garder leur calme. Des individus paraissaient bien déterminés à défendre la cité d'une attaque extérieure. Le gamin était arrivé avec du retard, car des forces s'étaient déjà formées et réunies pour faire face aux attaquants. Des ordres étaient lancés de tous les côtés. La situation semblait critique.

Des milliers d'animaux, de toute taille, cherchaient à se réfugier par tous les moyens dans la ville, quitte à tout détruire sur leur passage. Takeshi n'avait que son épée pour repousser cette horde sauvage. Aucune de ses compétences ne lui permettait de communiquer la faune. Par conséquent, il rejoignit les élus qui avaient pris position derrière les Portes d'or, là où il reconnut quelques visages familiers comme Watanabe Dodo ou Tsukuri Uken. Le jeune épéiste n'avait pas d'autres choix que de se tenir prêt. La bataille ne faisait que commencer.

Résumé :

30 minutes avant impact

20 minutes avant impact

5 minutes avant impact

C’était un véritable champ de bataille. Riku se surprenait à se retrouver là à l’avant-garde dirigeant cette partie de l’armée hétéroclite d’Asatsuyu. L’avant-garde… Un groupe de soldats volontaires, probablement pas très conscient de ce qui les attendait. Voilà ce que tous devaient avoir pensé, tout comme lui, lorsque l’arrivée de la masse animale fut assez proche pour que même derrière le rideau de fumée, ils les virent arriver. De loin, ce que le Kobayashi vit arriver et ce qu’il voyait désormais fondre sur eux était sans lien. De là-haut, lorsqu’il prenait ses décisions, alors perché sur les remparts, il avait d’abord cru à une invasion humaine. Puis, l’homme aux yeux de faucons lui avait révélé que c’était plutôt une masse animale qui arrivait sur Asatsuyu. Une masse animale… Les plans qu’il avait échafaudé coïncidait alors avec cette information pourtant cruciale qu’il avait reçue. En tant que chasseur, il avait alors mis son savoir ainsi que le savoir-faire de bon nombre d’élus courageux qui avaient risqué leur vie pour le suivre, en commun. Son savoir et leur savoir-faire additionnés, en plus de l’idée de l’homme faucon, censé parlementer avec ces animaux apeurés, plus celles de cet homme aux animaux d’encre… Toutes ces idées n’avaient eu qu’un seul et même but : dissuader la troupe animale d’aller de l’avant et bien évidemment d'éviter la confrontation. Ces animaux étaient tout simplement apeurés par le même être qui avait également plongé les humains dans l’effroi. A cette peur, d’après l’idée initiale du Kobayashi, il fallait adjoindre une autre peur afin que tous dévient vers l’ouest permettant ainsi à la ceinture noire et au village d’être épargnés et d’éviter quantité de morts inutile… Bien évidemment, les pièges mis en place par le Kobayashi avaient pour but de combattre au cas où les animaux refuseraient l'évidence.

Le plan initial avait finalement plutôt bien fonctionné. La majeure partie des animaux avaient dévié bifurquant vers l’ouest peu après que les archers aient tiré une première salve de flèches sur la troupe animale tandis que l’homme faucon et « ses hommes » avaient justement rejoint les animaux afin de les faire dévier. Une action désastreuse qui avait entraîné la mort de bon nombre d’animaux mais aussi d’élus. De plus, tel un projectile, l’homme aux yeux de faucon avait été changé en aigle puis catapulté tel un boulet de canon passant par-dessus la position tenue par le Kobayashi et « ses hommes ».

*Par tous les dieux…* Voilà ce qu’avait pensé le Kobayashi en voyant un aigle de grande taille voltiger malgré lui dans les airs tel une étoile filante, propulsé par une force externe à la sienne. Mais cette pensée était également générée par un danger bien plus grand qui se mouvait droit lui et ses combattants. Des animaux de toutes tailles, pour la plupart cependant titanesques filaient droit sur la ville. Voilà la raison principale des tremblements de terres ressentis tantôt.

La taille de certains animaux en comparaison:

*Put%&@ d’merde* Avait lâché le Kobayashi. Même de derrière la fumée, tous les voyaient, cette dizaine d’animaux et ce tigre ! Phénoménalement imposants. Comment face à pareil adversaires ne pas comprendre que son dernier jour était arrivé ? Même le plus vaillant des guerriers à ce moment-là est au minimum traversé par le doute, au pire foudroyé de peur sur le champ. Le plus imposant des bestiaux mesurait dans les 20m ! Pendant un instant, le Kobayashi fut résigné. Sa détermination était partie en fumée par la combinaison des événements qui se déroulaient devant lui, lui l’acteur principal d’un moment crucial dont l’entendement le dépassait largement. Ce qu’il voyait là sortait tout bonnement des contes et légendes de son enfance. Ceux-là même que l’on raconte aux enfants pour leur faire peur. Et pourtant… Ces animaux légendaires qu'on lui contait existaient vraiment.

Malgré le gros lot d’animal ayant dévié à l’ouest,  Riku voyait arriver cette meute d’animaux assoiffés de seul carnage. Il savait reconnaître un prédateur au premier coup d’œil. Ce n'était pas nécessairement une question de typologie animale, mais bien plus d'état d'esprit. Rikul savait reconnaître un animal ayant la volonté de tuer pour la seule nécessité de tuer. Sans raisons aucune. Sans raisons valables. Il savait aussi reconnaître un animal dominant à son comportement. Riku était un chasseur, de la tribu des Kobayashi. Les techniques usuelles pour faire peur aux animaux ne marcheraient pas sur ceux-ci. Non seulement ils étaient des prédateurs en quête de "jeu", mais leur avantage naturel était si important face à leurs proies du jour qu’ils ne risquaient à priori pas grand-chose. Même face aux murs et à ces archers indisciplinés, même face aux hommes de Dodo s’étant démultiplié et visiblement prêt à l’attaque.

Riku avait donné le signal. Le cor avait retenti tout de suite après qu’il se soit replié derrière la rivière de lave. Les manipulateurs du son étaient entrés en jeu. Le bruit eut surtout pour impact de déboussoler leurs cibles du jour n’empêchant malheureusement pas celles-ci de poursuivre leur avancée.

_ Ouvrez leur la voie !!!! Laissez les progresser et prenons les à revers !!! Avait hurlé le Kobayashi à droite et à gauche aux chefs d’escouade qu’il avait désigné tantôt. Chacun d’eux devra manœuvrer sa troupe désormais dans ce qu’il allait s’apparenter à une mêlée et qui pourtant n’en serait pas.  Beaucoup l’entendraient, notamment Dodo et ses hommes.

_ Le tigre colossal !!! C’est un alpha !!! Avait hurlé de toutes ses forces le Kobayashi. Dodo devait l’entendre ainsi que les meneurs des hommes de la première ligne, « ses hommes ». Déjà ils se faisaient submerger par le nombre. Les moins chanceux s’étaient fait balayer presque aussitôt tandis que ceux dont les jambes répondaient semblaient prendre la fuite en ouvrant la voie aux bestiaux vers le gros des troupes, vers l’endroit où le nombre d’humain serait assez considérable pour qu’ils satisfassent leur envie de sang, vers Asatsuyu donc et ses remparts.

Riku pour sa part n’avait pas d’autre choix que de donner l'ordre de laisser passer la vague puis tenter ce mouvement désespéré de punir les animaux qui fermaient la marche de cette troupe titanesque. Les élus qui auraient assez de courage pour continuer à combattre et ne pas poursuivre leur retraite indéfiniment, ceux-là offriraient peut-être une infime chance de victoire au peuple d’Asatsuyu. Pourtant, aussi curieux que cela puisse paraître, le Kobayashi n’avait pas exécuté l’ordre qu’il avait lui-même donné. Planté droit comme un I, il semblait qu’il défiait l’alpha qui avançait vers lui, vers Asatsuyu. Était-ce un duel en perspective ? David contre Goliath ? Ou était-ce plutôt une action suicide qui se terminerait de la manière la plus ridicule qui soit ? Allez savoir ! Seuls les dieux sont à même de pouvoir répondre à cette question. Il était également probable que les énormes bestiaux ne fassent même pas attention à cet homme seul. Toujours est-il que Riku s’était mis en action.

*Derrière moi se trouve ma famille, les gens que j’aime… Ces monstre ont une faille, autrement ils n’auraient pas été là devant moi…* Voilà ce qui poussait le Kobayashi à tenter quelque chose de fou.

Ayant prit son arc, il s’était mis en position et avait visé son objectif en bandant son arc. De ce seul mouvement qu’il allait tenter, allait dépendre sa vie à n’en pas douter. Ses muscles saillants, la corde de l’arc avait décrit un arc de cercle, pourtant semble t-il rigide, tendu jusqu’au niveau de ses tempes. Même pour un être aussi immense, toucher un point sensible pouvait s’avérer gênant, handicapant, voire totalement déroutant. Cette action était l’action de sa vie ! A cet instant précis, le Lion Rouge vit le film de sa vie défiler. Il se revit tout petit apprenant la chasse avec son père. Il revit le visage de sa mère lorsqu’elle l’avait corrigé pour la première fois. Il revit la fierté de ses parents lorsque Riku eut un petit frère. Cette même fierté qu’il avait lue sur le visage de ses parents lorsque ceux-ci apprirent qu’il était un élu. Il revit le temple, cet endroit même où il avait appris à maîtriser un pouvoir qu’il n’aurait finalement jamais vraiment l’occasion de développer. Il revit sa rencontre avec Shashutsuki et sa maison, celle qu’il lui avait offerte… Son havre de paix.

Son bras ne tremblerait pas.

Un cri puissant, empli de rage, de rancœur. Un mélange de colère, de peur qui sortaient de lui tandis que son arc relâchait puissamment la seule et l’unique flèche qui allait sceller son sort. Elle visait l’œil du super prédateur ; l’œil du tigre titanesque. La flèche partit tel un obus filant droit vers l’œil du Tigre colossal. Si le Kobayashi faisait mouche, et d’ailleurs il n’attendait pas de connaître le résultat de son action, ce dernier filerait en partant sur la droite du félin pour tenter d’atteindre ses pattes arrière, celles sur lesquelles le tigre se cabrerait probablement dans sa douleur. Alors, s’aidant de son arme, le marteau d’arme, il grimperait aussi vite qu’il le pourrait la bête et la perforant et en s’agrippant à ses poils. Son deuxième objectif serait d’atteindre le haut du corps de l’animal dans un premier temps. S’il survivait jusque là, il mettrait en application le dernier acte de son plan fou.

*Même les moustiques osent affronter les géants que nous sommes. Alors pourquoi pas moi face à lui ? Après tout, je demeure le chasseur et lui la proie.* voilà ce que pensait le Kobayashi tandis qu'il courait à perdre haleine. Son arc avait été remis sur son dos et désormais le marteau d'arme se tenait prêt à agir. Si le destin le lui permettrait, il ferait ressentir à cet alpha sa première défaite.

Spoiler:

Seido revenait d’une chasse pour un client. Un alchimiste du clan Kodoma qui souhaitait se fournir en organe de monstre. Une piste que l’orphelin avait déjà exploré, en vain par manque de connaissance. Il se rendait chez son commanditaire, proche du quartier Tsukuri. Une grimace déformait son visage lorsqu’il voyait les cimes des toits des ces pingres. Pendant que l’échange eu lieu, Seido ressentait une présence.. Dérangeante. Elle se situait vers le quartier déplaisant, cela ne le surprenait guère.

..

Un air surpris saisissait le bon vivant. Cela venait.. De bien plus loin. Coupant court aux bienséances, déjà limite du guerrier, il se précipitait vers les portes d’or. Sur le chemin, il voyait d’autres personnes faire comme lui, à moins que ce soit lui comme eux. Plus il s’approchait, plus le chakra semblait immense, plus des tremblements, faibles au départ, s’intensifie. Il mit quelque temps à traverser l’ensemble du quartier qu’il connaissait mal. Quand Seido arrive, une formation se dessine au sol, et des archers encohent leurs flèches, sans pour autant bander leur arc. Connaissant l’avantage tactique qu’apporte une nuée de flèche avant de rejoindre le combat au corps à corps, le chasseur dégaine son arc avant de monter sur les murs.

En y montant, il découvre des hommes d’Asatsuyu préparant des défenses. Et pour cause, une armée se dessine au loin. Les yeux du Shinnin se plissent : des animaux. Un type à la tignasse rouge semble bien gérer ses hommes. Seido voit clair à sa stratégie, faire dévier cette terrible horde pour ne pas se faire submerger. Il avait raison : c’est ce que lui aussi aurait fait s’il était arrivé plus tôt. S’il dévie la tête de la horde, le reste suivra. Tous les efforts devaient être employés en ce sens. Et c’est qu’Asatsuyu fit, certains maladroitement, d’autres excellemment, mais le résultat était au rendez-vous. La horde deviait.

Un goût de victoire animait les défenseurs de la cité. Pour mieux les pétrifier de terreur. Dans cette masse, un groupe se détachait : des monstres géants. Ils continuaient tout droit. Voilà la réelle menace qui fallait affronter.. Non, il y avait encore quelque chose.. Derrière eux. Les sens de Seido s’activent. Personne ne semble donner d’instruction sur les murailles. Il regarde les archers et s’adressent aux deux plus peureux.

Toi, toi, vos noms… Bougez vous ! Descendez des murs, prévenez les quartiers proches d’évacuer. Si j’apprends que vous avez pas fait correctement les choses, je reviendrai pour vous, parole de chasseur !

Il fallait organiser une contre-attaque massive. Il fallait les affronter à l’extérieur, éviter les dégâts collatéraux, mais comment arrêter de si majestueuse, inarrêtable et terrifiante créature. Les affins au chakra étaient réclamés partout. Mais il ne fallait pas se tromper, le plus gros des troupes n’en possédait pas, et se sentait pourtant inférieur. Si les chasseurs de monstres avaient raisonnés ainsi, la plupart aurait quitté le Yoaketsume. Soudain, Seido entends une bride d’ordre qui lui semble farfelue, et le bruit d’épaule venant s’appuyer contre les portes. Le chasseur y jette un coup d’oeil, son sang ne fait qu’un tour. Se saisissant d’un arc, il bande en direction des hommes en contrebas, tirant une flèche se figeant dans le sol, au pied d’un des hommes.

Bande d’idiots ! Vous voulez crevez sur le coup ! Allez plutôt chercher de l’alcool, de l’huile, tout ce qui crame ! Faites passer le message, je veux voir tout le monde avec une bouteille et une lance ! Balancez tout sur cette saloperie de tigre géant !

Les cris s’entremêlent bientôt. Un jeune vient monter, actualisant la situation. Son jeune âge joue peut-être contre lui. Quant à l’orphelin, il ne s’est même pas posé la question de la hiérarchie, mais l’orgueil du commandant à du en prendre un sacré coup quand ses deux plus lâches archers ont reçu les ordres d’un inconnu. S’approchant alors des deux hommes, ajustant son chapeau et son fourreau, il conforte les directives de l’adolescent :

Seido, chasseur de monstre. Si un de vous vous semble plus qualifié pour cette situation, qu’il ouvre sa grande gueule maintenant ou la ferme… Comme le jeune, préférez des tirs groupés sur les zones sensibles. Oeil, muqueuse du museau, moustache et conduit d’oreille si vous avez de la chance. Augmentez la survie de vos camarades qui risque la leur pour vous. Je prends le commandement un instant.

S’avançant vers les hommes qui constituaient les veilleurs du mur, il annonçait d’une voix assurée :

Préparez des foyer de feu pour des flèches enflammées. Je veux des archers en bas qui fasse de même ! Dispersez vous sur les murs, puis tirez sans feu pour couvrir vos camarades et décampez si on vous fonce dessus. On est pas des putains de brochette ! Quand le mur aura cédé..

Dégainant sa lame et la brandissant en l’air :
 

Revenez au combat, et tirez pour immoler ces saloperies ! Maintenant, j’ai d’autres lignes à organiser, suivez les ordres du petit ! C’est vous qui avez le plus de chance, alors foirez pas tout !

Passant une main sur l’épaule du jouvenceau, il lui demandait la chose suivante :

Lances une arme au sol côté village quand la horde des animaux géants ne pourra plus changer de cap. Tu seras mon signal.

Quittait les murailles, avec un objectifs bien en tête, Seido se ruait vers la position de Uken, au sol. Il avait croisé les différentes organisations et avait une vue d’ensemble, il devait en faire profiter. Interpellant l’un des quatres généraux improvisés de cette bataille, il se rendait à ses côtés :

Vous avez la voix nécessaire pour faire appel à des forces que j’aurai du mal à rassembler tout seul. Les portes vont tomber, chargées par des animaux géants. J’ai un homme sur le mur, il sera le signal. J’ai besoin d’un marécage côté village. L’impact du mur et du marécage devrait stopper la charge, les ralentir, les faire chuter, se piétiner, les rendres vulnérables. Rassemblez les utilisateurs du sol qui vous restent, faites appel à ceux qui peuvent faire de l’eau ou de la boue. L’épicentre sera une arme lancé de notre côté depuis les murs.

Résumé: