Spoiler:

Qu’est-ce que le courage ? Voilà une question pour laquelle réponse aisée et satisfaisante ne peut être apportée par beaucoup, du moins pas spontanément. Dans ses rêves les plus fous, jamais le Kobayashi n'aurait imaginé avoir le cran, un jour, de faire face à pareille situation. Des rêves pourtant, il en avait fait plusieurs, dont la grandeur plus ou moins folle répondait avec certitude au changement majeur qui était apparu dans sa vie; depuis qu’il s’était découvert élu, un de ces « chanceux » devenus subitement du jour ou lendemain un être supérieur. Pour son cas, il était passé d’un simple membre de la tribu, un forgeron comme un autre, chasseur comme ses frères, ceux de sa caste d’âge, à un membre important des Kobayashi, si ce n’était le plus important. Au-dessus de tous grâce à la seule apparition de seul pouvoir.

Il courrait en observant bien plus le tigre titanesque que le reste de son environnement immédiat, pour autant, cela ne signifiait pas qu’il était totalement fermé à ce qui se passait autour de lui. Il avait bien vu la mante religieuse géante qui fauchait tout sur son passage, à une vitesse hallucinante. Toutes les troupes de l’avant-garde, celles qu’il dirigeait, décimée. Il ne restait que peu de survivants, une poignée dont cet artiste qui désormais avait perdu un bras. Riku ne put rien pour tous ces gens qui tombaient telles des mouches tout autour de lui. Il prenait pourtant conscience, seconde après seconde de la folie de cet affrontement. Seulement, son combat seul contre ce super prédateur avait de l’importance : le tigre. Ce dernier s’amusait désormais de façon ostensible, à massacrer les « siens » comme s’il souhaitait seul s’amuser contre les hommes d'Asatsuyu.

Refusant de céder à la peur, refusant de laisser le doute s’introduire dans son esprit, Riku avait décoché sa flèche aussi puissamment que ses forces le lui avaient permis. L’œil gauche était visé. Le chasseur était adroit, si le tigre baissait la garde ne serait que légèrement, l’équivalent de ce cure-dent se logerait dans on œil irrémédiablement. Une sensation désagréable qui réduirait certainement ses capacités. C’était ce qu’avait espéré le Kobayashi. Il avait tout faux. A l’instant même où la flèche s’était fichée dans l’œil du prédateur, Riku avait pu constater à nouveau combien le tigre demeurait véloce malgré son immense taille. Sa patte immédiatement vint se placer au-dessus de lui, sans qu’il n’ait la moindre occasion de tenter ne serait-ce qu’une esquive. Elle était bien trop grande ! Large, celle-ci faisait un peu plus de cinq fois la taille de Riku en longueur et trois fois en largeur environ. Le Kobayashi ne put placer que ses bras vers l’avant au tout dernier moment comme pour parer l’inévitable. Ce mouvement instinctif était peut-être ce qui lui avait sauvé la vie, évitant que sa tête et sa colonne vertébrale soit tout de suite détruire par le poids de la patte qui s’était abattue sur lui. Le Lion Rouge s’était enfoncé dans le sol sur le coup, laissant le buste au-dessus de la surface du sol, au beau milieu du cratère qu’il s’était créé. Ce buste et cette crinière rouge, le seul vestige de son existence. Il faut croire qu’il était fait de pierre pour survivre à pareille attaque…

Pour autant, le forgeron s’était évanoui sur le champ. La brutalité de l’attaque avait poussé son cerveau à se déconnecter face à tant de signaux alarmistes que son corps lui renvoyait en un instant. Balck-out. Il était détruit. Ses côtes n’étaient plus. Elles avaient soutenu un poids qu’elles n’auraient jamais dû pouvoir encaisser. Par miracle sa colonne vertébrale et sa tête demeuraient intactes, mais quelle importance vu la situation ? Ses jambes également brisées à de multiples endroits. Et son bassin ? Est-il nécessaire de savoir...

Lorsque le tremblement de terre eut lieu et que la terre se craquela au point d’engloutir plusieurs hommes, en plus de prendre au piège plusieurs supers prédateurs, le corps du Kobayashi glissa tout seul vers la faille sous ses pieds. Son destin était scellé. Il allait mourir sans même s’en rendre compte…

Et pourtant, ce n’est pas la fin. Curieusement, il fut sauvé in extremis, si l’on peut le considérer ainsi, parce celui-là même qui venait de lui occasionner les pires blessures de son existence. Une queue vint s’enrouler autour du corps en lambeaux du Kobayashi. L’instant d’après, c’était une gueule énorme qui s’ouvrait sur son corps pour le happer en un coup curieusement, sans lui sectionner les jambes.

On pourra raconter ce qu’on veut, Riku aura été particulièrement chanceux en ce jour. Quoi qu’il arrive. Que ce jour soit le dernier, ou le premier de sa nouvelle vie. Ce fut au final une odeur particulière qui réveilla le Kobayashi malgré lui, celle de l'haleine parfumée du tigre. Ouvrant petit à petit les yeux, en deux temps. Sa vision floue commença à s’éclaircir en même temps que l’espèce de bourdonnement à ses oreilles s’estompait. Riku essaya de comprendre ce qui s'était passé, tandis que les sensations renvoyées par son corps arrivaient tout doucement, mais surement. Il ne se souvenait que de l’œil du tigre touché, puis de ce "bâtiment" qui lui était tombé dessus. Au bout d’à peine une poignée de secondes, la douleur, la vraie, celle que son cerveau avait refusé de lui faire subir en une fois, était arrivée, pleine, totale, au summum de ce qu’il avait jamais expérimenté au cours de sa jeune existence. La blessure récoltée lors du Jizen ichi, un trait d’arbalète dans le ventre, c’était de doux chatouillements par rapport à ce qu’il ressentait à ce moment-là. D’ailleurs, cette blessure s’était rouverte, il le sentait, légèrement, car elle n’était rien comparé à ce qu’il avait subi dans les côtes. C’est simple, il lui semblait qu’elles n’existaient plus pas plus que ses jambes et ces bien ces parties de ce corps qui le faisaient le plus souffrir.

Respirant comme il le pouvait, chaque bouffée d’air était un calvaire. Les larmes lui montèrent aux yeux. Des larmes de douleur surtout, même si la certitude de la mort se faisait omniprésente dans son esprit. Oui le Kobayashi était un homme, du moins un élu, un super-homme, mais il venait de rencontrer ses limites. La chaîne alimentaire dans ce monde implacable venait de dicter sa loi. Au-dessus des hommes, les élus, mais au-dessus de ces élus : le tigre et sa clique. Il serait impossible de vaincre cet animal. Impossible…

Le Kobayashi eut pendant un instant, un sentiment de regret. Pourquoi se battait-il ? Pour cette ville ? En valait-elle la peine ? Avait-il eut besoin de risquer sa vie aussi sottement pour si peu ? Qu’était Asatsuyu au final maintenant qu’il allait mourir ? Un amoncellement de pierre, des factions rivales, des batailles politiques, des luttes d’influence. Seul ce fléau contre lequel il avait cru pouvoir se dresser les avait tirés de leur train-train quotidien. Ce sacrifice était-il nécessaire ? Asatsuyu se serait probablement déchirée d'elle-même sans aucune intervention extérieure. C'est écrit.

Riku avait échoué. Lamentablement. Il revit tous les hommes qui n’avaient pas hésité à le suivre un seul instant, bravant la certitude de la mort pour des actions futiles. Il les avait mené à une mort certaine sans avoir la moindre idée de ce qu'il leur faisait prendre comme risque. Désormais, c'était à son tour d'assumer le poids de ses erreurs. Il était dur dans son jugement, dur avec lui-même. Il ne s’en rendait pas compte. La douleur omniprésente l’obligeait à ne quasiment pas bouger pour respirer et pourtant, les mouvements du tigre et de sa langue sur laquelle il reposait le faisaient bouger malgré lui, accroissant ses souffrances. Il ferma les yeux.

Aussitôt l’image de son jeune frère lui apparut, puis celles de ses petits cousins. C’était avec eux qu’il était au Jizen Ichi, leur panique avait été grande lorsqu’ils avaient découvert Riku à terre laissé pour mort; la honte du Kobayashi sans limite lorsqu’il dut plonger son regard vers ses frères et parents. Le Kobayashi n’était guère invincible finalement, lui Riku. Il ne pourrait supporter pareille honte à nouveau. Non, cela n’était pas envisageable. Autant laisser une belle image de lui et tout donner, tout, jusqu’au bout. Un baroud d’honneur qui signerait la fin de ce tigre titanesque. Il mourrait mais il emporterait cet animal avec lui. Il ne pouvait y avoir d’autre issues à ce face à face ! Foi de Kobayashi !

Le lion Écarlate ne se redressa pas. Il ne le pouvait guère, il se contenta uniquement de ramener ses bras l’un vers l’autre afin que ses mains se touchent. Tels que les moines le lui avaient enseigné, Riku exécuta les mudra. Son moral était remonté en flèche et malgré la douleur, il puisa dans son être profond la volonté nécessaire pour faire face. Les larmes continuaient de couler, mais ce n’était plus des larmes de douleur, de honte ou de peur. Il s’agissait désormais de larmes de courage. Etre conscient de sa peur, la ressentir pleinement mais la transcender voilà la vraie signification du mot courage. Le courage, voilà ce qui l’avait poussé lors du Jizen Ichi à s’interposer sans arme devant le « terroriste » lui intimant l’ordre de stopper le massacre. Le courage, c’était cette motivation qui l’avait amené à se libérer de la peur orchestrée par l’Invaincu, lorsqu’il sonna du cor dans les ruelles de la Porte d’Or. Le courage c’était cette force qui l’avait poussé en première ligne afin de dévier ce qu’il pensait être une horde d’animaux apeurés. Maintenant c’était cette même force qui s’était emparée de son être et qui le poussait à aller de l’avant : Pour les Kobayashi !

*Aussi grand soit-il… Celle-là il n’y échappera pas.* Avait-il pensé tandis que le voile du sommeil s’emparait à nouveau de son être faisant disparaître ce qui était peut-être la dernière scène qui lui était donnée de voir de son vivant : ce nuage de poison prenant forme progressivement dans la gorge de l’animal.

Bonus:

Riku utilise un nuage de poison sur le tigre, directement dans sa gueule ! Il est HS après cela. A vous les studios !

Technique :

bnuage paralysantSurchargesantonninjutsu

Alors qu'il est aux portes de la mort, Riku, puise dans ses ressources et sa force combative pour tenter un dernier mouvement. Il compose alors des mudra et expulse de sa bouche un nuage de poison entraînant une paralysie totale pour quiconque l'inhale. La vitesse de la technique est humaine, pour une grande portée. Après avoir exécuté cette technique, Riku tombe dans les pommes.

Spoiler:

Ainsi était la situation derrière les portes. Il n’y avait aucun élu et il n’y avait que l’inconnu. Les informations ne transitaient pas vers Uken et ses troupes. Ainsi, personne ne savait ici bas que le tigre géant éliminait lui-même les autres super prédateurs, que ces derniers massacraient les troupes et que ces mêmes élus les éliminaient en retour.

On va faire sans élu alors, mais recules tes troupes. Je t’emprunte deux hommes Uken, je reviens vite.

Du coin de l’oeil, Seido aperçoit des flèches de feu être tirées, signe que c’est prêt, et signe que le commandant d’archerie n’en fait qu’à sa tête. A présent, l’instinct de chasseur lui murmure que le tigre se méfiera. Grimaçant, l’orphelin réquisitionne deux hommes ayant pu entendre leur échange, leur demandant de le conduire au bar le plus proche. Seido ne connaissait pas le quartier, il avait besoin d’eux pour le guider et n’était pas contre un peu d’aide pour porter leur trouvaille. Ni une ni deux, les trois hommes partaient en furie. Dans une ruelle, une charrette à bras était rangée près d’une boutique d’artisan. Ils la prirent.

Arrivé au bar, ils se précipitaient au comptoir, saisissant le tapis du salon pour venir basculer les bouteilles à l’intérieur. Le soulevant ensemble, ils bennaient le contenu dans la charrette, réitérant l’opération jusqu’à ce qu’elle soit remplie. Puis à nouveau, ils la tiraient et la poussaient, afin de la mener aux portes d’or. Seido était prêt à les menacer en cas de révolte, en lançant un des ses couteaux de chasseur, à la taille adapté pour des monstres, pour faire office de démonstration. Peut-être que la confiance qu’il dégageait les avait convaincu. Ou du moins son aplomb. Revenant sur le champ de bataille, la priorité était à la distribution. Saisissant deux bouteilles, Seido s’en alla vers Uken avant de lui en tendre une.

Avec vos troupes, visez les flancs du tigre, les archers devraient atteindre les zones inflammables. Lancez en même temps.

Il n’y avait pas de problème quant à ce qu’un archer, aussi mauvais soit-il, atteigne une cible d’une telle taille. Ce que le chasseur s’apprêtait à faire demandait une précision tout autre. Posant son Nagamaki sur ses épaules, puis derrière son dos, il tenait le long manche à deux main. Puis attendait, stable sur ses appuis, un talon décollé du sol. Dans une détonation sourde et puissante, les portes d’or se font dépecer. Seido court vers le tigre, ajustant sa position, prenant en compte la hauteur de sa cible. Puis, d’un mouvement de jambe, de hanche, de dos, d’épaule et de bras, propulse son arme vers l’oeil à demi-clos du tigre. Reprenant sa course, la chasseur se place sur le flanc du tigre, lançant sa bouteille au signal d’Uken, dont il garde un contact visuel.

Résumé:

« MERDE!MERDE!MERDE!!!! »

« Ah... bah merde. »

Il était prêt à faire ce pourquoi on l'avait appelé en premier lieu.

Résumé:

Dans le feux de l’action, l’oeil expert du chasseur a relever le fait que le tigre géant n’avait subi presque aucun dégât. Plus par réflexe que par une longue réflexion, Seido avait saisit l’opportunité d’exploiter le seul handicap qui s’offrait à lui : un oeil défaillant. Comment en vouloir aux hommes qui avaient fait front face à la horde des superprédateurs. Ce n’était pas leur rôle. La contre-attaque se passait ici, à l’intérieur des murs d’Asatsuyu. Le membre des griffes de l’aube s’en veut, il vient de planter l’arcade du tigre, il souhaitait l’oeil pour donner un avantage certain aux troupes au sol.

Tout s’enchaine vite. Les flèches de feu fusent, immolant le puissant animal, une explosion surgit, les filet sont dressés pour le ligoter. Si tout se coordonne bien, le magnifique félin sera à terre, comme un rouage bien ficelé. Trop.

Le feu se retourne contre Asatsuyu. Plusieurs gerbes de feu frôlent Seido, toujours en mouvement même minime, tentant de rejoindre Uken. A ses côtés, il dresse son bouclier d’os devant lui, subissant alors l’inévitable. Le feu percute de plein fouet sa position. Poussant sur ses bras, le coeur du brasier ne se laisse pas faire. Comme l’eau qui contourne ce qu’elle ne peut détruire et s’infiltre ce qu’elle ne peut engouffrer, le feu lèche progressivement les bords du bouclier, puis chaque côté du corps. Seido laisse échapper un court râle de douleur, à gorge déployée, avant de serrer les dents, la chaleur séchant les larmes naissantes. Il n’est jamais agréable de se faire ronger la chair par le feu. Des plaques se forment aux niveaux des épaules et des côtes, ainsi que le latéral des cuisses et des mollets.

En baissant son bouclier, l’orphelin constate avec angoisse la boule de feu trônant au-dessus de la gueule du tigre. Celle-ci amorce sa descente, quand le corps du titan se bloque, laissant figé le petit soleil. Le grand gaillard se demande s’il pourra encaisser ça, en empoignant son bouclier à deux mains.

Tout s’enchaine vite. Une patte se voit faiblir, amorçant la chute du grand félin, tandis qu’un homme qui en est à l’origine se fait projeter au loin. Une ombre surgit et découpe le front. Mais ce qui suit ne ressemble à rien que Seido ait pu voir. Un cri s'élève, et celui-ci semble porter à lui seul l’énorme poing qui se hisse vers le menton de la créature. D’un uppercut à couper le souffle, la mâchoire du tigre se décroche dans un craquement atypique, puis le choc remonte jusque dans le crâne, levant et retournant l’animal. Le membre des griffes de l’aube reconnaît cet éclat sonore : c’en est fini. Allant récupérer son arme, l’arrachant à l’arcade du monstre, pleine de sang, Seido aperçoit le corps du général au long cheveux roux. Voyant son état, il ne donne pas cher de sa peau, mais par acquis de conscience, vérifie si son poul bat encore. Si c’est le cas, il procédera aux premiers secours avec de l’aide, mais si cet homme est vivant, il ne combattra plus.

Pauvre fou. Pourquoi être allé si loin. Tu t'en tirais bien.

Seido l’avait vu lorsqu’il se tenait sur les murs. Ses défenses étaient excellentes, pourquoi n’avait-il pas couru sur le côté afin d’éviter la charge de la horde, pour rejoindre les troupes à l’intérieur des murs. En se retournant vers les portes, il constate qu’aucun autre superprédateur n’est en vie, tous en charpie. L’Invaincu leur a adressé la parole pendant que le chasseur récupérait ses armes et s’inquiétait du Lion flamboyant. Après que d’autres compagnons lui posait des questions, il intervint, renforçant la présence de ceux qui, plus tôt, lui avaient adressés la parole :

Qui t’es Vraiment Invaincu. Ton apparition et tes paroles soulèvent d’étonnantes questions. Ca s’rait pas ton intention d’nous les dire ?

Spoiler:

Spoiler:

Le néant. Voilà l’endroit où se trouvait Riku lorsqu’il fut progressivement tiré de sa torpeur. Le tout était sombre, inodore, un espace où ni le temps ni la lumière ne semblaient avoir droit de cité. Même la conscience du Kobayashi semblait désactivée et pourtant, paradoxalement, ce ne fut que lorsque des événements, des faits extérieurs virent rappeler à son enveloppe charnelle qu’il était encore du monde des vivants que le bonhomme eut conscience de cette « dimension » dans laquelle il était enfermé. Il s’était endormi. Oui probablement… Endormi ? Alors que… Le souvenirs de la batailles, ou plutôt ses sensations remontaient doucement dans son esprit groggy. Son corps cependant, plus rapidement, lui rappelait son état alarmant. Ses cotes… La difficulté à respirer… L’impossibilité de bouger sans subir sur le champ un foudroiement de douleur tel qu’il n’en avait jamais ressenti… Et puis ses jambes…

Son œil, le droit d’abord, puis l’autre des secondes plus tard, s’ouvrit en deux temps comme une lampe qui clignote avant de totalement s’allumer. Le froid qui mordait son visage, ses bras et ses hanches augmentait rapidement sa prise de conscience totale sur sa situation et son environnement. Comme par miracle, les souvenirs apparurent en même temps dans son esprit tandis que son regard lui offrait un spectacle qui ne pouvait être pour lui qu’hallucination. L’Invaincu assis sur une montagne aux formes… QUOI ? LE TIGRE ??? Oui telle était donc l’information manquante… Il était dans la gueule du tigre et ce dernier s’apprêtait à lâcher les flammes de l’enfer directement par sa gueule. Riku lui avait lâché sa plus puissante technique. Un nuage paralysant… Était-ce donc l’Invaincu qui l’avait achevé ? On dirait bien… Mais alors et ces gens qui apparaissaient de nulle part ? Riku ferma les yeux. Il devait délirer, tout ceci n’avait aucun sens. Pourtant à bien y réfléchir… L’apparition de l’Invaincu dans son esprit, puis la charge des bêtes sauvages et ensuite l’apparition du tigre et des autres super prédateurs…

Riku ouvrit à nouveau les yeux pour se convaincre qu’il ne rêvait pas. C’est alors qu’il vit arriver vers lui une silhouette mais surtout des shoes. Rien dans le style vestimentaire qui fasse penser que ce soit quelqu’un d’Asatsuyu. La femme s’accroupit alors et sembla tender les vers le Kobayashi. Tout de suite, ce dernier ressentit alors une curieuse sensation de bien-être au niveau des côtes. C’est chaud, doux, apaisant mais à la fois… légèrement douloureux. Il lui sembla respirer de mieux en mieux tout en devinant, en étant à l’écoute de son corps, que ses cotes étaient réparées. Alors que l’action de la jeune femme avait cessé, le Lion Écarlate entendit distinctement alors les paroles de la femme. Un gage de bonne foi ? N’ayant pas entendu les discours précédent, Riku ne pouvait tout comprendre. Il savait cependant que ces gens-là venaient de l’extérieur, tout comme l’Invaincu. Ils souhaitaient certainement se dédouaner de l’acte de l’Invaincu. N’était-ce pas lui après tout qui avait déchaîné les enfers sur Asatsuyu ?

Écoutant son corps, Riku eut le sentiment qu’il pouvait se redresser. Il le tenta, mais une douleur cachée se réveilla aussitôt, l’obligeant à lâcher un râle. Ses jambes était brisées à cause de l’action du tigre lorsque ce dernier avait tenté de l’écraser. Ses cotes, malgré l'action de la femme, étaient toujours en piteux état. Il ne put donc se redresser comme il le souhaitait. Il remarqua cependant un visage inconnu à ses côtés –Seido-. Était-il de ces étrangers ? Non. Il avait plutôt l’air d’un Asatsuyujin.

Observant l’environnement autour de lui, le Kobayashi pu remarquer que le tigre à terre ne bougeant pas. Ça c’était donc vraiment fait. Riku remarqua progressivement les autres autour de lui. L’homme aigle qui parlementait avec les étrangers, le connard d’artiste qui pourtant avait eu le cran de combattre en première ligne et de donner sa vie pour le village… Il avait d’ailleurs perdu un bras… Et aussi cet homme sorti de nulle part. L’air d’un guerrier, il s’attribuait sans vergogne les mérites de la mort du tigre. Cela eut le don de faire froisser les sourcils du Kobayashi. Cela dit, il ne pouvait savoir si l’individu avait vraiment porté le coup fatal et comment il s’était débrouillé. Du coup les pensées du Kobayashi allèrent ailleurs.

*Où est Dodo ?* Avait pensé Riku. Il le vit… Il était vivant… Ouf !

Cette entrée en matière. Seido connaissait le danger, il le côtoyait depuis qu’il était orphelin, sans toit et famille. Chasseur par défaut, chasseur pour survivre dont l’imprudence garantissait un lendemain. Pour recommencer, à chaque nouveau soleil. Il bravait la mort depuis enfant, et les dangers qu’ils affrontaient aujourd’hui n’allaient qu’en grandissant. Des animaux, des monstres, toujours plus gros, plus vifs, plus résistant, plus fort. Toujours plus dangereux. Mais aujourd’hui, les monstres n’avaient pas que l’allure sauvage, bestiale ou surnaturelle. Aujourd’hui : ils étaient aussi humains.

Les hostilités commencent. L’invaincu réclame son dû, son combat. Aussitôt, le chasseur de monstre se fige dans les premiers soins du Lion Flamboyant. Il se ressaisit de son arme, à mi-chemin entre long katana et Naginata, moitié de lame et moitié de manche. Apparaît un caméléon, transportant dans sa gueule une petite escouade, équipé d’armure. Le lézard disparaît aussi vite qu’il est apparu. Les trois hommes de l’escouade semblent saluer les combattants. La situation se calme.

Incompréhensible. L’orphelin est hésitant, il sent la tension. Elle peut éclater à tout moment. Même s’il semble comprendre la situation, il n’arrive pas à saisir ce qui se passe réellement : ce qu’on ne leur dit pas. Et même ce qu’on semble vouloir leur dire. Samourai. Shinobi. Toît du Monde. Kage. Qu’est-ce que tout ce dialecte signifie. La seule chose qu’il semble avoir compris, c’est que ce puissant groupuscule vient d’ailleurs. Au-delà des montagnes, d’un autre ciel, peut-être même d’un autre monde.

La Kunoichi marche vers les deux élus. Instinctivement, Seido place sa lame entre elle et le corps de Riku. Comme une louve se placerait entre une menace et ses petits. Le chasseur se sent démuni, il sait ce qu’il va se passer. Le champ de bataille s’en remet à peine et la démonstration de l’Invaincu ne présageait rien de bon. Et pourtant, les corps sont précieux à Asatsuyu. La vie y est saluée, vénérée. Sans connaître les intentions de la femme, il est prit entre deux étaux. D’une détermination chancelante :

S'tu lui fais du m-

Des bandelettes surgissent. Par pur réflexe, la main de Seido agit d’elle-même, attrapant l’un des bandages, qui selon lui, était trop près du cou du général suicidaire.

Prenez cet acte comme un gage de notre bonne foi. Son état est stabilisé, il faudra juste le soigner.

Le regard de Seido se plonge dans celui de la femme, moins alerte au détail de l’ensemble de son corps. Il relâche le bandage qui revient progressivement prendre sa place. Elle ne semble pas être hostile. L’orphelin, jusqu’ici sur le qui-vive, ressent à présent les brûlures à chaque mouvement. Il n’est pas vraiment à plaindre s’il regarde autour de lui. Le grand gaillard à l’habitude d’être blessé, coupé, embroché, parfois même empoisonné ou infecté. Cette fois-ci, c’est une douleur différente.

Annonçant leur participation au tournoi, car leur requête semblait valide par défaut, Seido se rappelait qu’il avait souvent voulu remporter le tournoi pour piquer à vif la fierté des Tsukuri. Mais l'Invaincu se dressait toujours au bout, rendant la victoire insaisissable. Désormais, tout prenait sens. L’invaincu était-il seulement un Tsukuri.. Il en doutait. La femme connaissait sa position dominante, au point d’affirmer un libre-passer d’un sens unique si accord conclu il y avait. Elle tenait tête à un village entier. La vérité, c’est qu’elle n’était pas intouchable. Loin de là. Mais tous savaient à présent, que des forces similaires se tenaient prête en cas de représaille. Les dirigeants allaient devoir la jouer fine.

Rengainant son Nagamaki, l’essuyant antérieurement contre ses habits, Seido plaça Riku en position assise avant de lui sortir sa gourde et de lui en proposer le contenu. Ils étaient rares, ces moments ou l’orphelin respectait le clan vaniteux. Mais s’il considérait une chose, c’était leur force. Les esprits s’échauffaient de nouveaux, se plaignaient à juste titre et parlementaient. Le membre des Yoaketsume se redressait après avoir fait boire le blessé, tout en s’adressant à lui.

Merci d’pas les avoir envoyé sur la ceinture. Et désolé du r’tard.

Un chasseur de monstre en retard lorsqu’une invasion comme celle-ci pointe le bout de son nez. Le destin se foutait éperdument de l’orphelin. Le saoulard enivré d’orgueil commençait à taper sur le système de Seido. Et par extension, certainement sur les “invités”. Marchant en leur direction, il comptait bien accéder à leur requête. Quelque chose de grand semblait être joué. Quelque chose qui le dépassait.

Ajitsuke Seido. J’vais vous conduire dans un lieu ou l’dirigeants s’ront rassemblés. Ca prendra un peu d’temps, mais ça vous va ? Par contre, faudra expliquer vos histoires d’shinobi, d’samourai, d’kage, d’toit du monde, tout ça là. On comprend rien à c’que tu dis.

Se tournant vers Aoki Katataka :

T’peux réunir la triade au Théatre d’la Demi-Lune ? On va essayer d'faire passer le message.

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