Zōn n'avait plus aucune notion du temps. Celui-ci semblait de distordre, plié par une force qu'il ne savait pas encore connaître. Recroquevillé sur lui-même, la tête entre les genoux, il avait abandonné l'idée d'explorer ces contrées infinies où résonnaient seulement le bruit de ses pas sur une eau aussi noire que son ciel ; tout se confondait. Il tremblait. Le grand Dragon de Tsukuri n'était plus que l'ombre de lui-même. Cet environnement froid, austère, vide, prenait petit à petit possession de son être.. Plus aucune facétie n'était faite ici - ni même pensée - pour laisser place à une détresse qu'il n'avait jamais ressenti. Et c'est au moment où la folie commençait à caresser son esprit mutilé, qu'il se révéla..

Cette sensation, il ne l'avait pas ressenti depuis son combat contre Azusa aux côté des autres champions de la Ceinture Noire. Inévitablement, de brèves images et autres sensations de cet affrontement lui apparurent dans de brèves réminiscences. Il Le revoyait apparaître, sublime, parfait. Le vrombissement assourdissant produit par Ses ailes qui le hantait depuis, le rassurait et le sortait peu à peu de sa torpeur. Sans qu'il ne le réalise, et à mesure qu'il ressassait ces souvenirs, une gangue violette apparaissait progressivement sur sa peau. Elle dansait au même rythme impétueux que celui d'une flamme, illuminant les ténèbres dans lesquelles il était terré d'une clarté toute aussi pure que Lui.

Puis, intrigué par un bruit qui se voulait de plus en plus distinct, contrastant avec le silence morbide qui régnait jusque-là dans sa prison, il releva la tête de ses jambes avec difficulté, le visage cerné et fatigué,. C'était comme si.. Comme si quelque chose, ou quelqu'un sortait petit à petit de l'eau. La lumière qui émanait de lui lui permit d'entrevoir ce qui se passait - non sans plisser les yeux. Une partie de la brume qui l'entourait était en train de se détacher de son unité pour venir former une colonne immense, surplombée d'un œil qui s'ouvrit brusquement à lui. Le visage de Zōn se tordit dans une horrible expression d'effroi.



Sa voix sépulcrale, malfaisante, le faisait frissonner d'effroi. Il était totalement à sa merci.. Une main se dégagea de la silhouette et avançait lentement vers lui. Zōn était paralysé. Des larmes s'écoulèrent d'elles-mêmes sans qu'il ne puisse les retenir. Il tenta maladroitement de reculer en posant ses mains une à une derrière lui - manquant de trébucher à chaque fois qu'il trouvait un appui - en vain. Mais il ne pouvait pas lui échapper. Ainsi lorsque la partie préhensile de cette ombre lui saisit l'avant-bras, il se tint la partie restante de son membre en se tordant de douleur..


▬ Gyaaaaaaaaah ! Hurla Zōn sous la douleur, en relevant brusquement son buste du lit en paille où il était allongé.

Ses muscles congestionnés faisaient trembler son corps, il avait le souffle court, était couvert de sueur. Ses yeux écarquillés balayaient sa chambre à la recherche de réponses.. Tout ça n'était donc qu'un rêve. Une partie de lui était rassuré, mais l'autre, restait méfiante. Il porta sa main à son crâne, pour le masser lentement en tentant de reprendre un rythme respiratoire normal. C'était sans compter une nouvelle vision d'effroi, et on ne peut plus réelle cette fois. Ses tremblements bissèrent. La quasi-totalité de son avant-bras était recouvert d'une marque rouge, comme si - à l'endroit exact où cette chose l'avait molesté dans ses songes - quelque chose l'avait consumé. Soudain, alors même qu'il tentait de comprendre ce qui était en train de se passer, une nouvelle voix apparut dans ses pensées. La douleur était telle qu'il se recroquevilla sur lui-même, en crispant ses mains autour de sa tête, en gémissant.


Si elle était plus humaine que celle qui avait hanté ses rêves, elle n'en restait pas moins familière.. Il était prêt à le parier de sa vie : cette voix appartenait à la même entité que celle qui lui avait fait ce stigmate sur son bras. Ce n'est que dans un second temps qu'il réalisa le contenu de son message, après en avoir digéré la forme.. Elle parlait de la Ceinture Noire, et de Bō Takeshi.. Venait-elle de lui prédire la situation politique du pays.. ? Mais comment.. ?! Toutes ses pensées s'entrechoquaient dans sa tête sans qu'il ne puisse les hiérarchisés et les analyser indépendamment. Trop de questions se bousculaient simultanément. Non.. Ce n'était pas possible.. Il devait y avoir une explication.. Cette Azusa, elle..

Mais avant qu'il n'aille plus loin, la porte de ses quartiers s'ouvrit dans un fracas assourdissant. Encore tendu par les récents événements, Zōn se saisit d'un de ses sabres près de son lit, prêt à trancher son assaillant..

▬ GHZŌŌŌN !! Aboya son jeune disciple, en larme, avant de reprendre, entre deux reniflements. J'ai fait un cauchemar ! C'était horrib' ! J'ai peur, je veux pas que ça se fait pour de vrai !

Zōn eut un soupir de soulagement, et se hâta de cacher son bras sous ses draps. Il plissa les yeux, interloqué par les propos de Nao.. Lui aussi serait sous son emprise ? Non, ce n'est pas possible, il n'était pas là lors de l'assaut d'Azusa. Et il ne se le pardonnerait jamais si lui aussi était pris du même maléfice, il s'en sentirait, étrangement, coupable..


▬ J'avais faim, mais y avait plus rien à manger ! Et après, quand y avait à manger, j'avais plus faim ! T'imagines ? Ne pas avoir faim ? Alors qu'y a du mangeeeer ! Hurla-t-il de plus belle en relançant une vague de larmes.

Un nouveau soupir soulagé, accompagné d'un faible sourire amusé. Le voilà rassurer. Il pouvait le hagar en bonne et due forme pour avoir fait irruption dans sa chambre sans y être invité maintenant.

▬ ET C'EST POUR CA QUE TU ME RÉVEILLES ABRUTI ?! Rugit-il en lui tapant la tête du bout de son fourreau à de nombreuses reprises, sans se lever de son lit.

Sans même réagir à sa correction, son disciple baissa les yeux sur un papier qu'il tenait entre les mains, en le lisant d'une tête ahurie dont il avait le secret, s'étonnant de l'avoir, alors qu'il était celui-là même qui l'avait apporté.

▬ Huh ? C'est quoi, déjà, la Ceinture Noire ?

Interloqué, Zōn se hâta de sortir de sa couche pour lui arracher la lettre des mains. Elle annonçait la situation actuelle à la Ceinture Noire.. Celle dont cette voix lui avait annoncée juste avant que cet insupportable oiseau pointe le bout de son nez.. Elle disait donc la vérité.. Zōn se mit de nouveau à trembler.. Mais d'excitation, cette fois-ci. Resté passif jusque-là, il était bien décidé à se mêler à cette histoire, et à comprendre ce qui lui arrivait.



Encore cette voix.. C'était comme si elle venait de comprendre sa détermination nouvelle.. Zōn grimaça légèrement ; il commençait à s'habituer à cette sensation. Elle le mettait au défi.. ?! Son faciès se renfrogna.


Sans dire mots, il se hâta de se préparer, enfilant son kimono, ses sabres à sa ceinture, et son haori d'apparat pour pouvoir cacher son avant-bras. Une fois fait, il prit la direction de la porte, mais s'arrêta juste avant, observer son disciple avec attention.. Puis lui frappa amicalement l'arrière de la tête de la paume de sa main.

▬ Suis moi gamin, j'aurais besoin de ton aide.

▬ Aïe.. Pourquoi tu m'as tapé ?! Eh mais t'es en train de partir ! S'étonna Nao en voyant son patron quitter la pièce. Pourquoi tu pars ? Où tu vas ?!


▬ Régler cette histoire une bonne fois pour toute. Répondit Zōn, déterminé, sans même se retourner.

Ils prirent la direction de l'Atelier, faisant une centaine de fois l'anamnèse de la situation dans sa tête. Il réunissait tous les indices, d'Azusa à ses rêves récents, en passant par sa prison onirique où il put Le voir surplomber les Mers d'Ocre. Mais il était à des lieux d’imaginer ce qui les attendait, une fois arrivés sur place.

Ils furent très vite accueilli par un des érudits de l'Atelier dont le collectif s'efforçait d'analyser, et de comprendre les traces qu'avait laissée Azusa afin de les détruire.

▬ Du coup... C’est vous les deux maîtres en fuinjutsu que l’on attend... C’est ça ? Non car vous ... Enfin vous... Laissez tomber. Ça doit être la fatigue. L’artefact n’a pas été stocké ici, vu que l’on est en pleine expérimentation... Enfin, vous devez déjà sûrement savoir de quoi il s’agit hein... N’est-ce pas ? Suivez moi.

Zōn, qui n'était pas très bon menteur, jeta un regard discret à son jeune acolyte, les yeux écarquillés et en esquissant une légère moue ; puis se retourna en direction du secrétaire.

▬ Hrem.. Mais oui bien sûr, le Fuinjutsu.. Grommela-t-il en prenant une voix grave, comme si celle-ci allait lui donner plus de crédit.

Il invita son jeune disciple d'un mouvement du menton à faire de même. L'homme qui les guidait les prenait vraisemblablement pour d'autres, et le confirmer dans cette idée ne pouvait que leur être favorable. Ils arrivèrent finalement devant une trappe où ils pénétrèrent, avant que le secrétaire ne prenne congé.

▬ Je vais devoir refermer derrière vous. N’oubliez pas que c’est très dangereux. Je vous déconseille de... On a déjà essayé de... Je suis sot. Vous connaissez votre métier mieux que moi. Navré. Bon courage messieurs. Puisse le destin nous ôter d’un tel poids.


Très sincèrement, Zōn n'était pas rassuré.. Si cet objet était empreint de la même force qui communiquait avec lui depuis la bataille de la Ceinture Noire, il ne savait pas comment il allait réagir. Mais d'un autre côté, si ce type serait resté là, il aurait vite fait de comprendre que le Kabuki, et bien plus encore le jeune Nao, n'avaient rien de spécialistes des sceaux et n'avaient aucune idée de ce qu'ils faisaient ou devaient faire ici.

Il s'engouffra alors dans cette petite pièce des plus austère, et vit la surprise dont il parlait : protégée par de nombreux sceaux et une cage en verre, une simple bague. Simple bague, mais qui émanait la même énergie qu'Azusa, la même énergie qui le retenait dans ces limbes interminables. Il se sentait attiré par lui, vers lui, dans son essence la plus profonde. Un gémissement de douleur. Son avant-bras recommençait à le brûler, et de façon bien plus intense que les fois précédentes.


Pour la première fois depuis son apparition dans les tréfonds de sa psyché, cette voix l'apaisait - même si, paradoxalement, elle renforçait ses douleurs cutanées. Zōn plaqua sa main libre sur son bras en grimaçant de douleur. « Ta vie en échange de ce piètre village.. » Qu'est-ce que ça signifiait ? Était-ce une force différente de celle qui avait possédée Azusa ? Ou essayait-il de le tromper ? Dans ce cas, est-ce qu'Azusa elle même avait été trompée et était empli de bonnes intentions avant de se faire posséder pleinement par des pouvoirs qui dépassaient son imagination ? Quelle est cette menace qui pèserait sur la cité ? Comment cette bague pourrait empêcher quoi que ce soit d'arriver ? Tout se mélangeait dans sa tête.. Et pendant qu'il réfléchissait, il avançait, lentement, très lentement vers la bague sans pouvoir la quitter du regard. Il était inexorablement attiré vers elle. Plus rien n'existait autour de lui..

Allait-il vraiment pouvoir résister et tenter de détruire cette chose ? Ou allait-il succomber et la revêtir, quitte à devenir une monstruosité similaire à ce qu'était devenue Azusa ?

Un long râle caverneux. Zōn ne pouvait plus s'arrêter ; ses pas étaient rythmés par ses pulsations cardiaques, résonnant en écho avec celles de l'anneau qui se trouvait face à lui. Tout se troublait.. Même son champ de vision vint se flouter, petit à petit, jusqu'à se distordre. Et lorsqu'il revint à la normal, il n'y avait ni frasques murales, ni disciple, ni anneau. Il se retrouvait dans un espace spatial qu'il ne savait définir, mais qu'il connaissait. C'était Son pays. Il le reconnaîtrait entre milles. Mais quelque chose vint le sortir brutalement de ses songes.. Quelque chose qui n'était pas là lors de son combat contre Azusa, berceau de ses possessions.

Son jeune disciple - qui, lui, n'était sujet à aucune de ces visions - lui tira le bras pour lui faire part d'une de ses analyses de la situation. Secouant vivement la tête, les idées encore brouillonnes il tentait de comprendre ce qu'il disait. Sa voix jusque-là étouffée par son état, devenait de plus en plus perceptible.

▬ [...] essin ? On dirait grave un néné ! POUAHAHAHAHAHA !! s'esclaffa Nao en pointant du doigt une des glyphes murales, avant de reprendre. Du coup c'est bon, on peut y aller ! Lâcha-t-il dans la plus grande insolence. À part si t'as autre chose à me montrer ? T'avais l'air super concentré quand j'suis venu te chercher juste maintenant, là...

Zōn cligna rapidement des yeux, balayant son regard sur le symbole sur le mur, puis sur son disciple, puis sur le mur, puis sur le..

▬ ESPÈCE D'ABRUTI ! rugit-il d'un coup, en frappant la tête de Nao du bout des phalanges. Tu crois vraiment que je t'aurais dit de me suivre, pour voir un simple dessin sur un mur ?! Et qui aurait l'idée de faire un.. un.. En observant l'endroit qui était pointé par son subordonné, le Kabuki se mit à bégayer, avant qu'un sourire grivois ne se dessine sur ses lèvres. Yoooyoï..

▬ Y a un autre néné là-bas ? Héhé...

Zōn n'écoutait plus. Sa tête se dodelinait de bas en haut pendant qu'il analysait le dessin au mur sous tous ses angles. Ce jeune demeuré venait sûrement de lui sauver la vie et aucun d'entre eux semblaient le comprendre. Ou du moins, le montrer, pour ce qui était de l'aîné. Et quand bien même il ne le comprenait pas, la réalité allait le rattraper.


De faibles cliquetis métalliques attirèrent son attention. Ils n'étaient pas seuls. Ils ne l'étaient plus. Un cadavre, tapis dans un recoin obscur de la pièce, qu'il n'avait vraisemblablement identifié uniquement la trace olfactive jusque là sans en comprendre la provenance, reprenait vie. Littéralement.


Zōn n'en revenait pas. Son corps se mit à trembler, à mesure que son esprit tentait d'accepter la possibilité du spectacle morbide qui se profilait sous ses yeux. Une fois relevé, couvert d'une énergie violette qu'il reconnaissait aussi distinctement que les Mers d'Ocres, le macchabée se mit à lui parler.

▬ Shukumei... Plus jamais.. Voilà donc l’Élu.  Je n’avais plus combattu depuis la conquête du Shéol. Ces divinités n’ont plus leur place dans notre monde.

Sans prévenir, il fusa dans la direction des deux hommes dans un mouvement si rapide que Zōn lui-même n'avait pu l'anticiper. Il porta machinalement la main à l'un de ses sabres qui pendaient à sa ceinture.. Trop tard. Son pied fût envoyé dans sa direction, et il n'avait le temps de l'esquiver. Zōn croisa alors machinalement ses avant-bras sur ce qu'il anticipa comme étant le point d'impact du mouvement. Le coup toucha, faisant plier Zōn et lui faisant échapper une grimace de douleur. Maintenant ! Une ouverture ! Non.. Ce n'en était pas une.. Vu sa position, il visait..

Sans réfléchir, il bondit à son tour dans la direction de son cadet, en dégainant l'un de ses sabres. Il avait raison, un nouveau coup fut envoyé dans la direction de Nao. Zōn plaqua le plat de son sabre sur l'avant-bras de leur ennemi pour stopper le coup - posant une main sur l'arme pour soutenir la force de sa défense - avant de poser l'une de ses getas sur le torse du macchabée dans un bond. Sa jambe jusque-là repliée, il la détendit brusquement, ayant pour effet de repousser l'ennemi et de se projeter, lui, dans le sens inverse grâce à l'inertie générée par son mouvement. Dans sa projection, il se saisit de son disciple par les côtes, des deux bras, et se réceptionna plus loin dans une agile roulade en s'engageant sur son épaule, et lâcha Nao une fois sur pied.

▬ Ce corps est resté trop longtemps statique. Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Heureusement que vous êtes là pour me décrasser.

Quelle était cette chose ? Zōn se releva lentement, sabre en main.

▬ Yoyoooï.. Je ne sais pas ce que tu es, mais je sens qu'en te mettant une fessée ici même, ce cauchemar cessera..

Il jeta un bref coup d’œil à la marque sur son avant-bras, et son visage se renfrogna aussitôt. D'un mouvement de main, il jeta son sabre dans les airs, et exécuta une série de mudras rapide.


D'une main, il dégaina le sabre qui était encore dans son fourreau et pivota sur lui même, en récupérant dans sa rotation le sabre qui retombait sur lui, de l'autre.



D'un coup, une énergie similaire à celle qui s'était dégagée du cadavre lors de son ascension se répandait sur les lames jumelles du Kabuki. Elle vint épousée la forme de ses armes, comme pour étendre son tranchant. Dès lors, il corrigea sa position : son pied d'appui frotta le sol bruyamment en reculant, il abaissa l'un de ses sabres, et sur-éleva l'autre par-dessus sa tête.


▬ Yooooohoooooouh ! Tu apprendras, engeance, que le Dragon n'est qu'élu des cieux et ne s'abaisserait en aucun temps au jeu des hommes.. Il s'adressa à Nao sans bouger de la tête, le regard figé sur son adversaire. Gamin, aujourd'hui est le jour où tu me montres de quoi tu es fait !

Zōn n'avait pas espéré un tel résultat, mais sa manœuvre avait eut pour effet d'envoyer le macchabée s'encastrer dans le mur qui leur faisaient face. Ses mains se resserraient sur ses sabres, crispé par la tension de la situation, prêt à lancer une contre-offensive au moindre mouvement. Il n'allait pas faire la même erreur deux fois. En sortant de sa prison de graviers, l'engeance lui adressa quelques mots, avant que sa mâchoire ne tombe brusquement, disloquée en pleine phrase.

▬ Minsh alow..

L'insouciance de cette créature lui fit claquer la langue d'agacement. Elle se foutait ouvertement de lui.. Mais quiconque n'aurait pas la fatalité de la mort au bout de son être agirait exactement de la même façon. Et lui le premier. Garder son sang-froid aurait été bien plus avisé, mais la marque sur son avant-bras brûlait sa fierté. N'écoutant que cette dernière, il fit un pas en avant pour porter le premier assaut - qui allait être probablement suicidaire - mais fut arrêté par un geste brusque de son adversaire qui tendit le bras vers l'anneau qui se mit à vibrer à l'instant même où sa paume s'ouvrit dans sa direction. Qu'est-ce que c'était que ça, encore ?!

A la façon d'Azusa, le cadavre animé s'emparait du pouvoir du sceau et s'en accaparait l'essence. C'était palpable.. Et bien plus encore pour Zōn qui grimaçait de douleur en sentant ses stigmates lui ronger la peau ; il s'était arrêté dans son mouvement, paralysé par la douleur, et sa technique se dissipa aussi vite qu'elle n'était apparue. Dès lors, l'ensemble de la pièce se recouvrit de la même énergie qui avait prit possession de la Doctoresse et des songes du Dragon. Plus d'une centaine de pupilles s'ouvrit simultanément tout autour du Kabuki, et tous tournés vers lui, attendant que ses doutes se dissipent pour laisser place à l'élu. Mais celui-ci se faisait désirer.. Il n'y avait que Zōn, sabres en mains, qui, malgré qu'il tremblait de tout son être, ne rompait pas. Sans qu'il ne l'entende - ni même le réalise - une nouvelle présence fit son apparition, et se débarrassa des pupilles de chakra dans une attaque que même l’œil avisé de Zōn ne put suivre. Et l'énergie se dissipa.. Il se rapprocha du corps de nouveau inanimé et, d'une griffure, fit apparaître un large portail vitreux au beau milieu de la pièce.


Le nouveau venu se tourna brusquement vers le Kabuki, plongeant son regard vide dans le sien. Si une certaine tension l'écrasait, il ne ressentait aucune animosité, aucune pulsion quelconque.. Il se faisait presser par sa sérénité. Comme s'il se retrouvait face à une montagne immense, colossale, qu'il savait, avant même d'avoir essayer, infranchissable. Sans un mot, il dégaina sa propre arme, et la tendit à Zōn, fourreau en avant. Ce dernier posa ses yeux sur l'arme, les sourcils froncés par son incompréhension. Et il compris : cette entité, garante de l'Équilibre, lui donnait l'outil nécessaire pour vaincre l'ennemi. Sa marque ne lui faisait plus mal. Il était réellement temps d'en finir avec cette histoire. Un fin sourire aux lèvre, il empoigna le manche du sabre fermement. Son corps fût alors empli d'une sensation nouvelle.. Son chakra. Cette arme résonnait avec son chakra, et le.. Transformait ?

Zōn eut un profond soupir de satisfaction, suivi d'un long râle. Le guerrier masqué lui fit signe d'entrer dans le portail, s'il souhaitait continuer son affrontement qui avait débutait aux tréfonds de la Ceinture Noire. Son jeune disciple s'excita dans tous les sens, impressionné par la prestation du nouvel arrivant, et bondit dans la direction du portail, excité par ce qui était en train de se passer. Mais la main ferme de son employeur se saisit de son col, et le projeta vers l'arrière d'un mouvement vif. Il s'adressa à lui en jetant un regard par-dessus son épaule.


▬ Ne gaspille pas ton énergie en fugacité gamin ! Ne crois pas que je t'ai mobilisé aujourd'hui pour t'envoyer en pâture à mes propres démons.. Ce serait du gâchis. Va ! Et raconte ce qu'il s'est passé au clan.. Il détourna son regard vers le portail, le sourire qui se dessinait sur son visage perceptible à l'oreille. Dit leur que leur Dragon a joué son dernier acte dans cette bataille.


D'un pas, il enjamba le portail, et fut immédiatement téléporté dans un nouvel espace, laissant le cercle embrumé se fermer derrière lui. Il se retrouva dans une prairie herbeuse qui s'étendait à perte de vue, où les graminées qui y foisonnaient étaient si hautes qu'elles lui chatouillaient les cuisses. Il avait beau regarder de tous les côtés, il n'y avait rien. Il était seul, face à lui même. Le calme avant la tempête, avant l'encore où tout s'achèverait. Il le sentait.. Il n'était plus le même. On lui avait donné de quoi accomplir son dessin. Il se sentait à son tour, serein. Comme s'il venait de réaliser ce qui l'animait.. Comme si, pour la première fois, son égoïsme marquant avait laissé quelque chose de plus noble. Les prémisses de celui qui allait devenir un pilier de son clan ? Ou une simple épiphanie, frappant aux frontières de la mort ? Il eut un bref sourire, qui fut vite absorber par un air renfrogné, décidé. Et il dégaina sa nouvelle lame.


▬ C'est donc ça que ressentaient mes pairs..  Il marqua une pause, et reprit. Je pourrais presque m'y faire à mon tour, après tout.

En calant son sabre entre ses dents, il effectua une rapide série de mudras, et récupéra son arme, en en dégainant une autre de sa main libre.



Encore la même technique. Ses lames se couvrirent rapidement d'un chakra fulgurant, d'un bleu parfait. Mais quelque chose semblait différent.. Son chakra paraissait.. instable. En constant mouvement, comme s'il cherchait une forme nouvelle et que la précédente paraissait désormais obsolète. Comme si le champ des possibles s'était élargi. Zōn esquissa un sourire carnassier ; et rugit fièrement le nom complet de sa technique.




Son chakra tira vers un rouge flamboyant, et tourbillonna pour devenir de véritable flammes dévorant ses lames sans les nuire. Son ombre se propageait dans les hautes herbes, rappelant à s'y méprendre la silhouette d'un véritable démon. Il était fin prêt, pour la conclusion.

▬ MONTRE TOI, ENGEANCE !!

Rien ne venait.. Mais le Dragon était à l'affût. Campé sur sa position, les sabres - désormais enflammés - armés au cas où une contre-offensive rapide était nécessaire, son souffle rythmé par la brise qui caressait crinière et kimono, son regard balayant la zone à la recherche du moindre mouvement : Zōn était prêt. Mais jusqu'à quel point, l'était-il ?

Un bruit de craquèlement. Voilà ce qui vint briser une quiétude martiale digne de la plus fine lame du pays. Il leva les yeux et put en apercevoir la source. Le ciel était littéralement en train de se diviser dans une large fente qui ne faisait que s'agrandir petit à petit, tâchant d'un noir opaque et profond un azur jusque-là immaculé, où les nuages eux-mêmes n'osaient s'y déposer. Un rocher gargantuesque sortit de la faille , embrasé par sa vitesse et se dirigeait dangereusement vers le sol, à à peine quelques lieues de la position du Kabuki. Quiconque se serait retrouvé devant cette vision d'effroi aurait vraisemblablement pris de panique et de questionnements. Mais pourtant, Zōn souriait. Entre Azusa et son armée de mort, ses visions et ses cauchemars d'un ancien monde, l'apparition de cette étrange entité qui lui avait conféré un pouvoir nouveau.. Il ne pouvait plus être surpris par ce genre d'étrangeté. Au contraire.. Il trépignait d'impatience.



Le souffle était tel qu'il fit reculer Zōn de quelques pas et l'obligea à corriger et adapter sa posture pour ne pas être emporté par les bourrasque, tout en plaçant son avant-bras devant son visage pour se protéger les yeux. Néanmoins, même s'il avait réussi à en diminuer la quantité, les flammes persistaient autour de son sabre. Son sourire s'étira de plus belle lorsque l'air regain son calme.


Autour de lui, tout se transformait, comme si le monde s'adaptait à sa présence et imposait à tous ses résidents des réminiscences du berceau qui avait accompagné sa naissance. Berceau qui était devenu tout aussi familier que la Ceinture Noire pour le Kabuki.

Les savanes de hautes herbes avait laissées place à des dunes immenses qui devint un véritable désert à mesure que le sabre s'écoulait le long de leurs parois, des pyramides avaient finies par jaillir du sol.. Encore ce paysage où il avait pu L'apercevoir pour la première fois. Zōn prit le temps de s'émerveiller du paysage si particulier que lui offraiantt les Mers d'Ocres, une dernière fois. Mais il fut interrompu par une vision nouvelle : celle de son opposant qui, de quelques pas légers, s'était rapproché de lui, trois paires de pupilles rivées sur sa carcasse de mortel. La volonté de l'Empereur-roi avait enfin trouvé son réceptacle.

▬ Le voilà enfin.. Se murmura Zōn à lui-même, avec autant d'excitation que d'appréhension.


▬ Serviteur. Dans mon royaume, ton âme est mienne, dit simplement l'avatar d'une voix calme dénuée de toute humanité en tendant sa paume vers lui, les paupières ouvertes à leur paroxysme.

Mais rien ne se passa ; et son visage ne pouvait cacher sa surprise. Étonné lui aussi, Zōn observa consciencieusement ses avants-bras en faisant pivoter ses poignets pour pouvoir les analyser sous tous les angles possibles, et releva brusquement la tête, un fier sourire sur le visage. Il faudrait qu'il pense à remercier ce type masqué, quand l'occasion se présentera. Il essuya ses lèvres d'un revers de manche, puis pointa son sabre vers son adversaire, sans effacer son sourire.

▬ Fini les artifices.. Tu n'as plus d'emprise sur moi désormais ! Rugit-il fièrement.

Au même moment, comme si une force tapie dans les abîmes de sa psyché attendait cet instant très précis, où le Dragon ouvrait ses ailes lors du dernier affrontement, pour se manifester. Lui apparaissant comme une vision, cette silhouette qu'il avait du mal à discerner correctement - si ce n'est les cinq queues qui fouettaient l'air en s'agitant - lui apparut..



Une supplique ? Un ordre ? Une mission ? Un appel à l'aide ? Zōn ne savait pas vraiment ce qu'il en était, ni ce qu'était cette entité enfouie en lui ; tout ce qu'il savait était que lorsqu'il rouvrit les yeux, il était un homme nouveau. A l'instar de son cousin d'une autre contrée, le Dragon renaissait de ses cendres. L'avatar de l'empereur-roi avait lui aussi prit possession d'une puissance nouvelle, et avait entouré la zone des mêmes yeux sépulcraux qui avaient remplis la cave où était gardée l'ancre.


Du côté du mortel, les flammes qui entouraient ses armes, diminuées par les événements, venaient de trouver un second souffle et avaient triplées d'intensité, devenant de véritables torrents. Il ne s'était jamais senti aussi puissant. Il n'était pas seul, il le sentait.. Étrangement.

▬ Tu peux encore abandonner, Zōn. Offre moi ton corps. Aucun pays, aucun empire ne pourra nous arrêter. Mes nécropoles n’attendent que ça.

Zōn étouffa un rire, et se campa sur sa position martiale, reprenant très vite un air aussi sérieux que l'était sa détermination.


▬ Je te l'ai déjà dit, fini les artifices.. Cesse de radoter ; si tu veux ce corps, il te faudra venir le chercher ! Il esquissa un léger sourire aussi fier que provocateur, en armant une garde ouverte. Et il n'y aura aucune exception pour toi.. Alors ce sera Zōn-sama !

Sans lui répondre, si ce n'est par un regard empli de mépris, l'avatar se pencha légèrement en avant, et prit une impulsion soudaine. Il n'avait qu'eu le temps de cligner des yeux, qu'il se retrouvait déjà à portée, soulevant un pan du désert entier sous le poids de ses pas. En temps normal, Zōn se serait défendu, ou cherché à esquiver. Mais il était porté par bien plus que sa volonté, et sa puissance n'avait plus rien de semblable à ce qu'elle était à l'accoutumée. Il pouvait le faire. Ainsi, lorsque son adversaire porta son coup, prêt à le fendre en deux d'un seul mouvement, le Kabuki frappa à son tour, de toutes ses forces, porté par l'énergie qui gonflait son chakra et alimentait ses flammes, et sa volonté. Un mouvement ascendant, accompagné d'un long râle graveleux qui illustrait la force colossale qu'il réuni pour l'insuffler dans ce coup..


Les deux lames s'entrechoquèrent avec une force telle que toute la zone autour d'eux fut balayée, élevant sable et débris dans un tourbillon brouillon. Zōn avait pris le soin de décaler son corps de la trajectoire de la lame en la parant, et il avait bien fait ! Dans un rayon incalculable, le tranchant de l'avatar s'était propagé et détruit le paysage en conséquence, jusqu'à laisser un véritable gouffre dans son sillage. Le Kabuki tenait, mais pour combien de temps ? Il tremblait déjà, grimaçant pour retenir la force colossale de son adversaire qui restait impassible. Il devait agir vite.

Ainsi, en inclinant ses lames vers le bas, il laissa glisser l'arme de son adversaire sur la sienne jusqu'à sortir de l'emprise du duel, en bondissant vers l'arrière, sans lui tourner le dos une seule seconde.

▬ Voyons voir ce présent..

Avant même d'avoir regagner le sol, il fit pivoter ses sabres de droite à gauche et, emporté par leur inertie, se mit à pivoter à son tour sur lui même. Dans son mouvement, il frappa l'air trois fois de coups de lames parfaits, sans fioriture ni mouvements superflus.



Chacun des trois coups projeta une lame de chakra qui, grâce à ses nouveaux pouvoirs, se retrouvaient eux aussi enflammés. Ses pieds touchèrent enfin le sol, où il les y laissa traîner pour freiner son allure, et analyser la situation. La réaction de son adversaire face à son assaut, mais aussi la forme de ses salves, qui n'avaient plus rien de similaires.

Ses salves de feu n'avaient cessées de croître à mesure de leur avancé, jusqu'à devenir d'immenses courbes enflammées dont la taille n'avait rien à envier à la colline abrupte où trônait fièrement son clan. Zōn lui-même n'en revenait pas ; un large sourire étira ses lèvres. Non pas parce qu'il avait confiance en sa victoire, ou que son gain de puissance l'avait gonflé d'assurance, non. Il se disait simplement que, s'il avait acquis un pouvoir aussi grand, l'adversaire qui lui faisait face devait être d'autant plus fort. Cette idée le terrifiait autant qu'elle l'excitait : il trépignait d'impatience. La première fût déviée avec une facilité déconcertante - et laissa pleuvoir des gerbes de flammes sur toute la zone ; la seconde fût simplement brisée par la poigne colossale de l'avatar ; tandis que la troisième fût esquivée in extremis, la laissant exploser un des artefacts qui se trouvaient dans son dos. Était-ce un signe de faiblesse, malgré le stoïcisme de sa posture ? Ou souhaitait-il simplement lui montrer l'étendue de sa puissance et l'écart qui la séparait de la sienne, quitte à prendre des risques marquants ? Il n'en savait rien, mais son sourire s'étira de plus belle. Jamais il n'aurait pensé pouvoir combattre dans une si haute strate..


▬ Le râle de cette divinité ne saurait te protéger plus longtemps. Elle a fait son temps. Tu as fait ton choix, Élu. Je récupérerai ta carcasse. De sa main libre et légèrement brûlée, l'avatar exécuta un unique signe incantatoire. Une colonne de chakra ascendante quitta son corps. Je vais te montrer ce qu’est le chakra d’un futur Bijuu, tu mourras comme tu auras vécu. Seul et isolé de tous.

Zōn se recroquevilla sur lui même, écartant ses bras de part et d'autre de son corps, armes en mains ; prêt à bondir à tout moment. Le souffle que générait le chakra colossal de son ennemi faisaient virevolter son kimono dans un claquement perçant.

▬ Seul, tu dis ? Il laissa échappa un rire arrogant. Sache que les divinités ont créé les animaux de ce monde en leur donnant des formes différentes. Si on prend les dragons par exemple, certains sont énormes, mais ne se contentent que de fruits et de miel. Alors que d'autres sont des créatures féroces qui déciment les cités. Si le Dragon de Tsukuri appartient au deuxième groupe, celui des créatures féroces, il continuera à attaquer les Hommes jusqu'à la fin de ses jours, c'est certain. Alors la seule chance pour lui de rester en vie, c'est de s'exiler dans un endroit où les Hommes ne vont jamais, et où il ne risquera pas d'être abattu comme une bête malfaisante..

Il s'élança à pleine vitesse vers son opposant.


.. Il n'a donc d'autre choix que de vivre et mourir seul !! Rugit Zōn dans sa course.

Mais l'avatar ne l'attendait pas. Après avoir lancé son arme dans les airs, un portail apparut devant son corps, et y planta son arme jusqu'au manche. Le Kabuki ne s'arrêtait pas pour autant, serrant ses lames et sa détermination. Mais avant qu'il n'atteigne le portail et son invocateur, tous les yeux s'ouvrirent brusquement au diapason. Dans un second temps, et petit à petit, des lames sortirent des iris en s'étendant dans la direction de leur cible : le Mortel.. Le déviant ainsi de sa course.

D'un virage serré à gauche, il esquiva les premières lames entrant dans son périmètre. D'autres apparurent de nouveaux devant lui, et il n'allait pas pouvoir s'évader de la même façon. Toujours en se déplaçant latéralement - mais en diminuant sa vitesse - il se mit à faire tournoyer ses lames tout autour de lui, avec précision et élégance, afin de contrer chacune des lames qui fusaient sur lui ; en se donnant par la même occasion un appui pour diriger son prochain pas à un endroit où il pourrait parer la prochaine lame. Sa danse paraissait millimétrée.. Mais c'était sans compter sur la ferveur de son partenaire. Ce dernier accéléra leur chorégraphie. Des lames venaient maintenant d'en haut, puis du sol. Les pas de Zōn devinrent des bonds, ses bonds des vrilles, ses vrilles des acrobaties toujours plus impressionnantes. Il glissait sur les lames ennemies en tentant de se frayer un chemin.. Mais ce n'était pas assez pour s'en sortir parfaitement indemne. Ici et là, des lames se frayèrent un chemin dans sa garde pour venir trancher vêtement, qui se teintaient de rouge, et peau, où les plaies laissaient s'écouler quelques filets de sang de part et d'autre de son corps et son visage. Ça n'en finissait plus.. Et s'il continuait comme ça, le constat était sans équivoque : il allait se faire tuer.

Dans une ouverture qu'il trouva entre deux parade, il cala son sabre gauche entre ses dents en le serrant de sa mâchoire de toutes ses forces. De sa main droite, il dévia une lame qui visait sa gorge pour finir par s'enfoncer dans son épaule, et de sa main libre - en grimaçant de douleur - composa trois mudras, et rugit.




Une aura rouge, instable, l'entoura rapidement, pour venir finalement former ce qui ressemblait à une cage thoracique, tout autour de son invocateur. Toutes les lames s'entrechoquèrent avec la construction de chakra sans pouvoir la percer, certaines se brisant sous l'impact, d'autres s'y logeant simplement à la façon d'une arme de jet. Zōn haletait bruyamment, son torse gonflant et réduisant à chaque respiration qu'il prenait. Si son chakra et ses facultés physiques avaient drastiquement augmentées depuis l'apparition du Dieu-Martyr, il n'en restait pas moins humain. Il ne riait plus, ni ne souriait. Son regard était durci par sa détermination, plongé sur sa cible immobilisé par sa technique. Son sabre toujours entre ses dents, il tenta d'articuler un psaume malgré la gêne, en effectuant une longue série de mudras de sa main gauche.


▬ OHM • KA • KABI • SAN • MA • EI • SOHA • KA ! Zōn s'arrêta, figé dans un mudra particulier.Yooooyoooï ! Montre toi, Ô pourfendeur des limbes..




Très vite, le même chakra rouge qui était apparu pour former sa défense, pris une ampleur colossale et entourait déjà une large zone autour du Kabuki. Près des côtes toujours présentes, de nouveaux os apparaissaient, recouverts rapidement de tissus, jusqu'à dessiner une silhouette humaine gigantesque. Lorsque le corps chakratique fut complet, une armure se dessina de la même façon, de sa tête jusqu'aux pieds avant que d'immenses ailes n'apparaissent à leur tour en soufflant la zone d'un simple - mais puissant - battement, comme pour prévenir le monde de son arrivée. Son alter-ego était complet.


Zōn n'en revenait pas.. Il n'avait été, jusque-là, capable de ne faire apparaître que la partie supérieure du corps de Jizō. Il ne comprenait toujours pas comment il avait pu être dignitaire d'une telle puissance. Mais il n'en avait que faire, réellement. Tant qu'elle pouvait lui permettre de mettre fin à tout cela. Jusque-là agenouillé, la créature de chakra se releva lentement, dans un bruit de débris rocheux, en dégainant, à son tour, le sabre qu'il tenait à sa ceinture, composé de la même matière que l'était son être. Posté sur le front de sa créature, perché à une dizaine de mètres, le Tsukuri toisait, pour la première fois, son adversaire de haut. Il avait retrouvé son souffle. Il était désormais prêt pour la suite, et pour la puissance nouvelle que son adversaire avait gagnée. Son regard balaya les quatre artefacts restant, pendant qu'il récupérait son sabre entre ses dents - massant sa mâchoire fatiguée par l'effort.

▬ Il semble être lié à ces choses.. Voyons s'il refera la même erreur deux fois ! JIZŌ !

Zōn arma ses sabres, observant le moindre faits et gestes de son adversaire. Son alter-ego quant à lui, amena son sabre unique à son flanc gauche, se penchant légèrement vers l'avant. Mais son regard n'était pas porté sur l'avatar de l'empereur-roi, non.. Il visait l'une des sources de son pouvoir.

▬ Maintenant !! Rugit Zōn avec force.




Le colosse détendit son sabre dans un coup ascendant dans le vide, si puissant qu'il éleva un amas de pierre et de sable dans son mouvement. Comme si son tranchant se propageait, une lame de chakra rouge continuait sa route, écartant et fractionnant tout ce qu'elle croisait sur son passage, y compris les terres kazejin qui se creusaient dans un vrombissement assourdissant à mesure que le projectile gagnait du terrain. Au bout de sa mire : l'un des quatre catalyseurs restants.

Zōn quant à lui, se tenait prêt à agir de son côté, indépendamment de son alter-ego. Allait-il pouvoir stopper l'avancée de sa technique ? Zōn allait-il pouvoir rivaliser avec la puissance encore camouflée de l'avatar ? Combien de temps pouvait-il tenir comme ça ? Mais surtout, allait-il pouvoir sortir de cette affrontement gargantuesque, vivant ?!

PA Techniques utilisées: