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    [Contrat/B] La Cour du Déclin Empty [Contrat/B] La Cour du Déclin

    Message par Le Conteur Jeu 14 Mai - 0:31

    La Cour du Déclin Contrat de rang BOuvrir
    De plus en plus souvent, la Cour de l’Ascension est prise de spasme, signe d’une activité souterraine. Quelque chose se trame sous les pieds des scientifiques et tout porte à croire que c’est en lien avec la récente découverte d’une antichambre sous la bibliothèque du clan. Certes, le monolithe et ses secrets ont disparu à cause d’un esprit zélé, mais en est-ce réellement fini ? La place circulaire est ornée de nombreux sceaux archaïques. Des traces d’usures, sur ses côtés, ont été récemment découvertes. Les premières déductions portent à croire que cette plateforme peut être bougé. Un casse-tête qui ne restera pas inviolé bien longtemps. Élucidez les mécanismes qui la compose.
    Objectifs
    Les objectifs pour cette mission sont cachés.

    Précisions
    ⬩ Risque de combat (rang C).
    ⬩ L'ennemi peut utiliser du chakra (rang B).
    ⬩ Pour deux à trois joueurs.
    ⬩ Fiche Technique demandée.
    ⬩ Le Narrateur passera à chaque tour.
    ⬩ Délai de 72h maximum par réponse.

    Alors que l’extrême majorité des scientifiques s’affairaient à percer les mystères des données graphiques accumulées jusqu’alors, le sol de la Cour se mit à vrombir. Ce tremblement n’avait rien de comparable à une quelconque sorte de séisme. C’était plus profond, mécanique, rien de naturel. Les rouages du Grand Temple décidèrent, pour une obscure raison, de s’actionner tandis que l’intérêt général du clan Kodama se trouvait ailleurs. La plateforme tourna sur elle-même, un quart de rotation dans le sens anti-horaire.

    La Forêt Blanche se mit à suppurer, de manière lente, une texture pâteuse blanche. À première vue, ce n’était que de la sève.

    Quand le chat n’est pas là, les souris dansent. Un parasite profita, à sa façon,  du manque d’intérêt pour ce site. @Akemi Ren, répondant désormais au sobriquet de Quilin, quitta sa tanière pour revenir sur l’endroit qui fut l’une des raisons principales de son emprisonnement. Voilé par un masque, capuchonné derrière une ample tunique, son identité se voulait masquée. Lorsque son pied pénétra le dit lieu, de nombreux souvenirs de cette soirée rejaillirent. Plusieurs semaines s’étaient écoulées depuis la visite du Lieutenant céleste de Kusa. Les événements ne furent jamais aussi frais. C’était comme s’il venait de tout revivre, à l’instant t. La vision du cerf, la perte de ses "camarades" et enfin le sceau de soumission. Si ses propos comme ses actes étaient muselés, ses pensées fourmillaient. Il était devenu sa propre prison, triste destin pour un scientifique que de se voir interdire la possibilité d’échanger sur certains sujets sensibles.

    De plus, sur la pléthore de scientifiques à la disposition des Onmyouji actuels, deux seuls connaissaient l’existence de cette plateforme. Et parmi ces deux brillants cerveaux, si il existait un esprit susceptible d’actionner le dispositif, c’était bien ce parasite venant des souterrains.

    De son côté, @Seiki revenait de son entraînement quotidien. L’épéiste n’était pas de ceux qui se mélangeait avec la plèbe, quand bien même celle-ci s’avérait avoir un pied dans l’érudition. Ce descendant de Sekigaku Rakka avait sa propre vision du monde. Singulière, proche du pessimisme. Il eut vent des nombreuses rumeurs qui circulaient : le langage oublié, la place du monolithe qui pourrait se déplacer, cela s’apparentait à des inepties. L’Homme avait, après tout, toujours ressenti la nécessité de s’agripper à des rêves illusoires. Alors que le chemin de l’âme-liée croisa celui du Karasu, les deux élus purent se rendre compte que quelque chose d’étrange se tramait. Une aura mystique voila l’horizon. Alors que le soleil voguait très haut dans les cieux, un aquilon balaya la zone. Une sensation dérangeante, étrange, enveloppa la Cour de l’Ascension. Un petit homme au lourd barda glissa sa tête de derrière un arbre. Un petit rire s’échappa de sa position avant qu’il ne chercha à s’enfuir plus profondément dans la Sylve.

    Le vrombissement reprit de plus belle. La surface tourna encore une fois d’un quart de rotation dans le sens anti-horaire. La sève coulait de plus en plus.
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    [Contrat/B] La Cour du Déclin Empty Re: [Contrat/B] La Cour du Déclin

    Message par Morrigan Jeu 14 Mai - 21:41

    - Seiriu : Ah non ! Petit Qilin tu n’y vas pas ! C’est trop dangereux, ton masque et tes habits ne te protégeront pas des Kodama !

    - Byakku : La gamine a raison. Tu as beau te croire fort avec ton chakra et ta pierre, tu n’en restes pas moins une poussière comparée à l’ensemble des érudits. Renonce à ton obsession, retrouve la raison, l’Hypogée a besoin de toi.

    - Suzaku : Je comprends ton désir ardent d’en savoir plus, d’obéir à ton intuition et tes envies de revanches… Mais tu es encore trop faible, entends nos avertissements. Tu n’es pas prêt pour ce contrat, tu cours à ta perte…

    - Genbu : Laissez-le les gars… Il est fou et obsédé, tel un fanatique nous ne pouvons pas le ramener sur le bon chemin. Nous l’avons perdu quand il a cédé à l’appel de sa substance rouge. Ce n’est désormais qu’une ombre errant dans un monde qui n’est pas le sien…


    Un silence pesant s’installa. Ironiquement, ses quelques paroles avaient paralysé l’impétueux fugitif. Immobile, son cœur souffrait en silence. La culpabilité et les remords l’enchaînaient à ses gens, à ces tunnels. Il les aimait, c’était sa nouvelle famille, sa nouvelle demeure et pourtant, il ne pouvait pas leur partager ses véritables intentions, les détails de sa mission divine, de sa destinée, le sceau de l’Ombre l’en empêchait… Il devait sans cesse rester dans le flou, le mensonge, l’évitement. Avec cette technique, les autorités du clan l’avaient condamné à une vie d’isolement, d’incompréhension et de tourments. Malgré tous les efforts de ses nouveaux camarades, de cette nouvelle vie pleine de liberté et de puissance, il ne pouvait développer de vraies attaches sincères et sans secret. Cette nuit-là le hantait sans cesse, ces visions, ces déchirements, ces deuils le torturaient constamment, sans que jamais il ne puisse soulager sa conscience. En vérité, il n’avait jamais quitté sa geôle, elle avait seulement changé de forme…

    - Je sais tout cela. Mais je n’ai pas le choix. Mon destin m’y oblige. Je ne vous demande pas de me suivre, de me croire, seulement de me faire confiance. Je reviendrai, je sauverai ses terres ravagées et jamais mes démons ne me détournerons de ma voie. Genbu, ne soit pas si dure avec moi, j’ai fait bon nombre d’erreurs certes, cependant toujours avec de bonnes intentions. A très vite mes amis.

    Toute cette tirade fut dite à visage découvert, masque en main et larme à l’œil. Même s’il essayait de rassurer ses proches, son cœur savait qu’il y avait de grande chance que tout ceci lui soit fatale. Mais alors pourquoi continuer sur cette voie ? La réponse était simple, le fameux « Bijuuseki ». En effet, en mettant sa vie en danger, en cherchant le frisson du souffle glacé de la mort, l’ancien Kodama comblait péniblement le manque. Il aimerait tellement savourer de nouveau à ce délice, à ce lent et chaleureux contact entre le sang cristallisé et sa peau, ses veines, son cœur… Malheureusement, y succomber maintenant mettrait en péril sa mission. Perdre la raison, être happé par l’euphorie et un sentiment illusoire de puissance, tout ceci brouillerait sa conscience et sa clairvoyance. Or, il allait en avoir besoin pour comprendre le fonctionnement de la plateforme secrète. Tremblant, luttant contre ses quelques bouffées de chaleur et cette boule qui le consumait lentement de l’intérieur, Karasu quitta le groupe, se dissimula de nouveau et très vite, échappa à la bienveillance des souterrains, pour s’exposer aux menaces invisibles de la surface.

    Sans attirer l’attention, d’une allure pressée mais raisonnable, l’homme tatoué se dépêcha de rejoindre les savants présents sur la Cour de l’Ascension. Là, au détour d’une conversation, il confirma ce que ses amis lui avaient soufflé. Son ancien Clan avait dépêché une mission de déchiffrage des runes du feu monolithe. Était-il prêt à faire un nouveau pari, à défier les fils de la destinée ? Après tout, il pouvait partager à ses lettrés, ses notes prisent lors de l’événement de la nuit maudite… Cependant, si ces travaux n’étaient qu’une énième manipulation, un faux-semblant, un piège, révéler ces sigils signeraient la fin de sa couverture. Non, il était trop prématuré, trop dangereux, ou alors il faudrait un stratagème bien réfléchi… Trop tard donc… Espérons qu’avec leurs données, ils arriveront à leur but quand même, pensa-t-il…

    Après un certain temps, une fois les banalités dites, la socialisation acquise et les informations prises, l’homme masqué inspecta la place. C’était la première fois qu’il retournait sur ces lieux emplis de fantômes. Son esprit et son âme entrèrent en résonance rejouant les scènes du passé tel un spectacle obscur. Devant ses yeux, les spectres de ses anciens camarades, de son maître défunt, de son nouveau rival, jouèrent la même tragédie. Celle qui surgissait dans ses songes pour lui rappeler sa faiblesse, son inaction et ses fautes. Il était comme figé, impuissant, emporté par ses douloureuses réminiscences. Soudain, les vents se levèrent, formèrent un tourbillon chaotique et violent, tourmentèrent à chaque seconde de plus, un peu plus son âme. Cette dernière prise par ce maelström élémentaire hurlait de détresse. Les vents, jusqu’alors ses alliées, le harcelaient et le punissaient de sa décision. Il n’aurait pas dû revenir en ces lieux. Tous ceux qui d’ordinaire accompagnaient sa vie avec sympathie et tempérance, les « murmures du vents », les troglodytes, et même son chakra, commençaient une révolte fracassante. Hallucinations visuelles, auditives et corps en proie à une crise de manque brutale, il était très difficile pour le raisonné archiviste de paraître sain d’esprit et comme un homme de confiance. La souffrance de ces assauts, ne trouvant pour source que son cerveau meurtri et malade, allait-il finir par le rendre inapte ? Incapable d’agir et de retrouver des informations sur son « Maître » ?

    Puisant dans ses ressources, se remémorant ses ancres affectives et spirituelles, il essaya tant bien que mal de soumettre ses forces intrusives et de retrouver le contrôle. Par chance, la plateforme qu’il avait déjà vu en action répondit à sa torpeur : un tremblement, puis une rotation singulière. Il jeta des regards apeurés, les autres avaient-ils étaient témoins de cela ? C’était terriblement risqué et dangereux. De plus, les souvenirs de la dernière fois étaient trop flous pour développer une certitude, alors deux hypothèses naquirent. Soit l’ascenseur se mettait en mouvement, soit il venait d’être scellé ou bloquer intentionnellement pour nous empêcher de découvrir le Grand Temple. Trouvant la force de briser la prison que ses instincts avaient matérialisée, il chercha le moindre indice, le moindre changement. En commençant par l’emplacement de l’ancien obélisque, puis pour finir en étudiant les contours de la plaque semblant pouvoir tourner, peut-être que des sigles, des indices l’aiderait à comprendre. Il notait tout ce qu’il trouvait, un réflexe qu’il n’avait pas perdu malgré sa déchéance. Son professionnalisme, son assiduité et son dévouement fut remarqué par les rares témoins. Même une carte austère avait été établie.

    Malheureusement, tout ceci ne lui apportait que des questions supplémentaires, rien de concret… Seul, il était quelque peu démuni, son génie n’était pas suffisant pour percer de tels secrets. Dame Fortune fit alors bien les choses, car voilà qu’un jeune éphèbe se dirigeait vers le lieu d’étude. Visage fermé, sérieux, il s’agissait encore d’un de ces Shosei commandé par la raison et ses valeurs intransigeantes… Il lui rappela son ancienne identité, l’hypocrisie en moins. Une brise nostalgique souffla, comme pour signaler que la tempête s’était momentanément tut. Il était peut-être le compagnon idéal qui l’aiderait à parfaire sa destinée. L’esprit du troglodyte fut envahi de projection positive, d’amitié fantasmé, de joie et de félicité. Avait-il le droit d’avoir un tel rêve, au vu de toutes ses erreurs passées ?

    S’approchant de l’inconnu, il fit une révérence digne de la noblesse et entama les présentations avec une voix chaleureuse et amicale.

    - Jeune homme, je suis Karasu, humble serviteur du Clan Kodama. Je mettrais mon nom, mon honneur à percer les secrets qui entourent ces lieux. Sachez aussi que j’ai assisté à un événement étrange, il y a peu, le sol s’est déplacé, une rotation en sens antihoraire…

    Soudain, l’air et l’ambiance changèrent. Un vent froid et violent balaya les deux scientifiques. Une mauvaise intuition frappa l’homme tatoué, par réflexe, il observa les environs et vit ce qu’il prit d’abord pour un mirage. Et pourtant, il s’agissait bien de la réalité, un homme bien chargé semblait les épier. Aussitôt, il donna les notes du jour concernant la cour à son camarade : les changements notables avec l’avant destruction du monolithe et la transcription exacte de la faible rotation. C’était bien maigre, mais c’était un début. Sans chercher à comprendre, Karasu se mit en marche. Amorçant une avancée à pas déterminé et lorsque le petit être se mit à vouloir fuir, il entama une course-poursuite. Au fil des mètres, un autre phénomène semblait se distinguer. Immédiatement, il fit part de son observations à ses anciens confrères.

    - DE LA SÈVE ÉTRANGE COULE PAR ICI ! PEUT-ETRE EST-CE LIE AUX TREMBLEMENTS ! PENSEZ A FAIRE DES PRÉLÈVEMENTS ET A SURVEILLER CELA ! IDEM POUR LA COUR, DES PHÉNOMÈNES ÉTRANGES SONT A L’ŒUVRE !

    Ce message était destiné aux autres savants présents, ceux qui n’avaient rien remarquer. Trop occupé à satisfaire leur désir d’auto-congratulation et leur envie de se faire flatter. Son jeune camarade était libre de ses choix, Karasu agissait par pur instinct, guidé par les fils d’Eole qui lui instiguait que cette chasse ne pouvait être que bénéfique. Il usa de son chakra, rare était les occasions pour cela. Chargeant ses membres inférieurs, il s’élança en un bond vers l’avant, dix mètres furent avalés sans peine, c’était déjà cela de gagné. Bien sûr, il ne put arriver à la hauteur de cet étrange personnage. Cependant, il avait la certitude qu’il était sur la bonne voie, ses amis l’accompagnait après tout, ensemble, rien ne pouvait l’arrêter.

    Gardant des atouts dans sa manche, faisant confiance à son collègue pour faire les bons choix, tout ceci n’était qu’un moyen pour comprendre ce qui se passait dans le domaine Kodama. Cet être énigmatique devait avoir des réponses. Il fallait absolument établir le contact. C’était la résolution du moment dans le cœur du Qilin.

    Résumé:
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    Message par Sekigaku Seiki Sam 16 Mai - 16:21


    Du jour au lendemain, le mystère se fracture pour laisser l'opportunité aux faibles têtes de s'y engouffrer. Les scientifiques ont toujours couvé ce désir de la trouvaille, de la découverte ahurissante. À l'instar d'une carcasse charnue au milieu d'une horde de hyènes, tous se sont jetés sur la disparition du Monolithe, quitte à en oublier leur rôle : celui de la Conservation. Le temps passe, et j'assiste à des comportements insensés, jetant le monde aux flammes du chaos. Le clan Shinnin arrache ses propres tripes en condamnant tout un pan de sa population à l'indigence, et au fantôme de la contamination. Le clan Tsukuri pactise avec un ennemi venu de l'au-delà, que l'on ne connait ni de Koubai ni de Rakka. Le clan Kodama peine à garder ses Érudits en laisse, tandis que l'ère semble leur donner davantage de jouets avec lesquels s'amuser. Triste époque. Aujourd'hui, c'est à moi de m'amuser. De rejoindre l'échiquier d'Asatsuyu pour tenter de tirer mon épingle du jeu. Par un heureux hasard de circonstance, je suis aux premières loges de ce qui pourrait s'apparenter au point de non-retour de notre civilisation. Outre cette sève blanche, en une myriade de points d'accroche, telle la Peste ayant autrefois abattu la Cité-État de mes ancêtres, un individu masqué m'offre une information cruciale : le sol sur lequel était bâti le feu Monolithe a légèrement pivoté. Ainsi, l'erreur des Érudits n'était pas sans conséquence. Un mécanisme avait bien eu lieu. Et cela ne me surprendrait pas d'apprendre que l’éruption de cette sève blanche coïncide avec le phénomène mécanique.

    Le scientifique sans-visage beugle, aboie, ordonne. Ses injonctions polluent la Forêt Blanche d'une autorité non légitime. Face à ses tentatives de briser la glace, je reste muet. Les présentations ne doivent être réservées qu'aux plus proches compagnons, à défaut de propager cette maladie qu'est l'hypocrisie. Mieux vaut ne pas connaître les âmes errantes qui nous entourent que d'être touché par leur fâcheux trépas, souvent trop précoce.

    Mon compagnon expansif trouve soudain chaussure à son pieds – un nouveau but à son existence. Dans son viseur, une silhouette recroquevillée, penchant sous le poids d'un barda, à moitié dissimulé derrière l'écorce blanchâtre d'un arbre centenaire. Dès sa trouvaille, le zélote fonce. Sans relâche. Avec la volonté pure et sans faille d'empêcher la présence de fuir pour... quoi ? Son initiative me laisse de marbre. Face à cette chasse à l'homme, mon sang-froid ne m'indique qu'une seule mesure nécessaire : rejoindre la Cour du Monolithe afin d'étudier son sol.

    Résumé. Fidèle à son crédo solitaire, Seiki fait faux bond à Ren et rejoint la Cour de l'Ascension. (désolééééé)
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    Message par Le Conteur Mar 19 Mai - 18:57

    Si le Corbeau se sentait être entouré par une cohorte hétéroclite de gens de science, cette information ne devenait vérité que dans son esprit. L’hallucination visuelle prit fin. Une nouvelle vision du lieu s’offrit au corbeau de malheur : vide. Exemptée de toute âmes, à l’exception du Sekigaku. Ses constatations tombèrent dans l’écueil auditif du maître d’arme. Le masqué s’engouffra dans la Sylve qui ne retenait plus ses larmes immaculées, sous l’indifférence la plus totale du Shosei qui s’en alla en direction du chemin opposé : la stèle circulaire.

    Entouré d’arbres, bien qu’il n’eut avalé qu’une poignée de mètres, le voyeur s’était volatilisé. N’était-ce finalement que la Destinée qui s’amusait au dépend de cette âme esseulée ? La question aurait eu le mérite d’être posée. Le phénomène, si peu naturel, ne cessait de s’accélérer. À l’instar d’un poison circulant dans le sang d’un animal, le liquide blanchâtre parasitait la végétation ambiante. Un effet boule de neige. Cette contamination prenait en ampleur. À une dizaine de mètres de l’Akemi, une ombre, ou plutôt une forme humanoïde, fusa d’un arbre à un autre. Il venait de retrouver la piste de sa proie, mais pour la rejoindre il devait s’enfoncer encore un peu plus.

    Seul face à ce que fut jadis la stèle du Monolithe, Seiki ne trouva qu’une plâtrée de sceaux taillés à même le sol. Voilà ce pourquoi tant de scientifiques se creusaient les méninges, dans l’Atelier, en ce moment même. On prêtait à ces formes convexes un intérêt plus profond que celui de simple représentation artistique, une sorte de langage ancien et oublié. Sous ses yeux, devant ses pieds, la place prit vie pour la troisième fois : un autre déplacement d’un quart de cercle dans le sens anti-horaire. Un esprit éclairé se serait rendu compte que cette fois-ci, ce ne fut pas la dernière rangée de rune qui pivota, mais la cinquième. De plus, autour de la surface plane, plusieurs données se répétaient. Une mécanique muette s’articulait face à l’héritier du Grand Érudit.


    « ⵔⵙⵕⵚⵁⵀⴱⴲ »

    Voilà actuellement ce que tu vois, Seiki. Vous pouvez prendre en compte que le centre, à savoir l’endroit frappé par le "٠" est l’ancien emplacement du monolithe. Cette place/plateforme a un rayon de dix mètres. Bon courage.

    déclin
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    [Contrat/B] La Cour du Déclin Empty Re: [Contrat/B] La Cour du Déclin

    Message par Morrigan Jeu 21 Mai - 17:24

    La solitude, de son souffle glacé vint soumettre l’impétueux érudit. Sans recours et berné par ses espoirs, les êtres illusoires disparurent sans avertissement, en silence. Karasu ne pouvait compter sur personne, même l’inconnu s’était détourné de lui. Ses élans furent ainsi soldés par l’échec et la déception. La nature agonisante, quant à elle, suait sans relâche de son pu toxique. Le cri sourd des arbres torturait l’esprit fragile, lui rappelant à quel point son existence était insignifiante comparée à ses vestiges vivants du passé. Les vents en panique, eux, dansaient avec vigueur et démesure. Fouettant les troncs, les branches et les bosquets avec virulence, l’harmonie de ce lieu était bouleversée. Même son chakra, ou plutôt ce qu’il percevait comme l’héritage du Patriarche, hurlait devant ce spectacle atroce. Tout son être rentrait en résonance avec la Forêt Blanche. Bientôt, assailli par tant de signaux, ses pensées se bercèrent dans une douce confusion.

    Quoi faire ? Par où aller ? Qu’elles étaient les priorités ? Comment satisfaire le bien commun et son désir égoïste ? Sans réponse, il restait là, hagard, à regarder l’entité boisée en souffrance, la cour lointaine prenne de promesse et les ombres flottantes dues aux caresses d’Eole et de ses fils. La simple vision de ce triptyque, de ces trois possibilités, le laissait en plein dilemme insoluble. Il le sentait, tout était lié, si l’un tombait, les autres suivraient.

    Alors, luttant contre le manque et la torpeur qui le rongeaient, il se concentra. Sa préférence était claire, il s’agissait des mouvements étranges de l’ascenseur antique, c’était sa destinée. Le trentenaire devait retourner dans ce Grand Temple à tout prix. Le venin, lui, pouvait attendre. Aucun prélèvement sain ne pouvait se faire et sans connaissances précises sur la Sylve et sur ses toxines, les chances de compréhension de la Corneille était quasi-nulle. Lucide, il considéra que le sort de ce lieu résidait dans les mains des autres Kodama. Il fallait donc espérer que ceux-ci aient vent de ce phénomène. Enfin, quant au petit homme étrange à l’immense barda, il était si vif, si rapide, que réussir à le rattraper avec un tel retard tiendrait du miracle. Fallait-il donc renoncer à cette poursuite ? Même si cela signifiait perdre de précieuses informations ?

    Alors qu’il ne s’était passé que quelques secondes depuis son entrée dans la forêt, des spasmes prirent vie dans le corps du troglodyte. L’appel du sang cristallisé, une crise s’annonçait. Pourtant, ce n’était pas le moment. Essayant de se contenir, de résister à l’envie de s’octroyer une petite piqûre salvatrice, l’homme masqué se focalisa sur une idée. Était-ce de la paranoïa ou du bon sens, Karasu ne pouvait distinguer les deux. Son état voilait ses idées, le limitant ou le confrontant à des associations douteuses, difficilement compréhensible pour un être ayant toutes ses capacités et un mental sain. En effet, confronté à un homme d’une telle vélocité, un doute surgit. Et si tout ceci n’était qu’un piège, un stratagème pour le tenir éloigné de son destin ? Cet Enigma était peut-être un serviteur de l’Ombre, un de ses valets ayant pour but d’éloigner le fugitif de son véritable « maître ». Ou pire encore, un serviteur de Rakka, qui souhaitait condamner l’homme tatoué, par le poison de l’étendue sacrée ou par un assaut éclair, bien à l’abri des regards indiscrets. Il en frémit, des sueurs froides vinrent accompagner ses réflexions. La dépendance se faisait de plus en plus sentir.
    Pourtant, même s’il acquit la certitude que tout ceci n’était qu’un traquenard contre sa personne, Karasu se persuada qu’il fallait jouer le jeu. Prendre peur, mettre en danger le Shosei, ou pire encore rater une opportunité de comprendre le monde, n’était définitivement pas acceptable. Il fallait prendre des risques pour ses croyances. Peu à peu, le brun retrouva détermination et vigueur, peu importe les obstacles que ses ennemis mettront, il arrivera à ses fins. Bien décidé à accomplir son dessein et de rejoindre le Grand Temple, il se laissa une marge de manœuvre. Une barrière mentale pleine d’objectif afin de cadrer ses actions. La chasse pouvait continuer, mais sous quelques conditions tenues secrètes. Usant d'un senbon afin de défaire une couture de sa cape, laissant pendre ainsi une ficelle, il créa un fil d’Ariane précaire en plantant l’une des extrémités dans le sol grâce à son aiguille métallique. Cette astuce provenait d’un conte pour enfant, c’était un moyen pour réchapper facilement à un dédale. Après tout, on ne sait pas l’effet qu’ont ses écoulements sur le sens de l’homme, ni même les capacités de ce fuyard. La prudence était nécessaire. Cependant, même s'il était couvert dessous cet ample habit, c'était un choix qui fragilisera peut-être sa couverture. Ce sacrifice était il nécessaire ?

    Soudain, une silhouette se mit en mouvement non loin de lui. Sans attendre, par pur instinct, l’homme à l’esprit troublé avança de sa plus superbe charge. Il fallait avaler au plus vite les mètres qui les séparaient, en évitant avec soin les obstacles et en traçant une ligne droite efficace et sûre, comme on l’avait entraîné à le faire. Les exercices de renforcement de ses amis des souterrains montraient là toute leur efficacité. S’enfoncer ainsi, dans un bois se noyant dans ses propres impuretés, n’était pas idéal. Agir vite et promptement, c’était l’essentiel de sa tâche à venir. Dans son esprit, commençait un compte à rebours. Il était hors de question que tout ceci s’éternise et lui fasse défaut. Au cas où, mentalement, il se mit en condition pour charger une seconde fois. C’était l’ultime solution afin de parvenir à attraper ce gnome insaisissable.

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    Message par Sekigaku Seiki Lun 25 Mai - 19:48


    Ainsi, la Cour du feu Monolithe a bougé – pour qu'une myriade de symboles antiques apparaissent autour de la structure déchue, rangées sur les rails de cercles concentriques. Je ne suis pas le premier à avoir fouler cette énigme, et ne serai pas le dernier non plus. Des Érudits griffonnent déjà leurs calepins à la recherche d'une réponse viable à ce pavé jeté à la mare. Si le Monolithe déchu est au centre de ce spectacle, l'on peut dessiner six paires de runes différentes, jumelées sur un même axe de symétrie. Les deux dernières rangées ont déjà pivoté. Qu'en sera-t-il pour les quatre premières ? À entendre maugréer les scientifiques dans leur transe introspective, il semblerait que le dernier symbole ait pivoté deux fois d'un quart de tour ; et l'avant-dernier, une seule fois. Toujours dans le sens anti-horaire. Serait-ce un compte à rebours ? Des indications mystiques trônent sur le flanc de la Cour – vides de sens, car je ne le comprends pas. J'y entrevois la possibilité d'interagir avec ce puzzle géant, hélas, le langage m'est inconnu. La logique me déblaie néanmoins le chemin. Huit symboles, pour six paires de runes. Ça ne peut être un mode d'emploi. Aucun motif ne correspond aux trois déplacements de tantôt. Et, du fait de leur présence tout autour du cercle, ça ne peut être non plus des commandes. Peut-être une fausse piste ? Mais alors, que cherchent à résoudre les zélotes du clan Kodama ? Résorber cet excès de sève, ou ouvrir les valves pour zieuter ce qu'il se cache derrière ce sceau gigantesque ? J'ai trop de retard sur mes confrères. Je ne peux que leur apporter ma confiance, et me préparer au pire. Car ces idiots pourraient très bien condamner la Forêt Blanche.

    Résumé. Seiki ne comprend pas (et moi non plus d'ailleurs :sadaharu:). Pour éviter de faire une erreur, il analyse en silence, et laisse les autres faire. Il a comprit que l'énigme a un lien avec la sève, donc il reste très vigilant.
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    Message par Le Conteur Mar 26 Mai - 18:44

    Sous le regard lympathique du maître d’arme,  la cinquième rangée, après plusieurs secondes d’introspection, pivota dans le sens anti-horaire. Un quart de cercle vint sceller la structure qui éructa d’un filet de poussière. La forme ٤ s’aligna parfaitement derrière ٦. Le mécanisme reprit de plus belle, toutes les runes, exceptées les cinquièmes et sixièmes, se mirent à tournoyer à l’unisson. Dans ce ballet muet, l’hériter de Rakka put discerner de nombreux autres rassemblements de données : ⵔⵙⵕⵚⵁⵀⴱⴲ ; ⵙⵕⵚⵁⵀⴱⴲ ; ⵔⵙⵕⵚⵁⵀⴱ. Mais celui qui revenait le plus restait « ⵙⵕⵚⵁⵀⴱ ». Après avoir fait plusieurs rotations complètes, les autres runes s’alignèrent pour ne former qu’une colonne. Les indications convexes précédentes disparurent. Il n’y eut plus aucune indication visible. Pour l’heure, les érudits ne prirent pas la peine de toucher la plateforme de leurs mains ou d’une quelconque autre partie de leur corps. Ils se contentaient tous d’être de simples spectateurs.

    ⬩ ⬩ ⬩

    Les crocs de la Destinée se refermèrent sur la Corneille des souterrains. Enhardi par l’idée de revenir au plus près du Grand Temple, les muscles de son corps s’actionnèrent. Une puissante charge le propulsa encore plus profondément dans la Forêt Blanche qui dépérissait à vue d’œil. Aussi loin que les légendes remontaient, nul n’avait jamais été en mesure de comprendre pourquoi les tribus nommaient cette endroit la Forêt Blanche. Cette signification antique avait disparu au travers des âges précédant l’avènement de la Rosée du Matin. Bénis ou maudit, Ren se trouvait face à la Vérité.

    Ce n’était pas un, ni deux, ni trois corps blanchâtres qui s’arrachaient de leurs chrysalides. Non. Une armée d’humanoïdes se forma sous ses yeux. La Sylve ne pleurait ni ne saignait cette substance pâteuse. Ce liquide contenait la vie. Cette sève était le matériaux formant cette armée. Il était cerné. Ces apôtres de la Nature naissaient tout autour de lui. Le fils d’Arianne tomba au sol, il fut sectionné plus loin derrière lui. L’homme au bardas avait disparu, il n’eut chassé qu’un fantôme.

    Le sol gronda faiblement. La roche à ses côtés sautilla sur elle même. L’obsolescence activée, les incarnations de la sylve fusèrent à vitesse humaine dans une direction unique. À l’image d’un rouleau compresseur, la collision avec toutes ces âmes avides de destruction ne pouvait qu’être fatale. À l’image d’une lame de fond, l’assaut couvrait une grande distance. Depuis le cœur de la forêt, ce tsunami avalait toutes formes de vie sur son passage. La faune était engloutie alors que la flore survivait de manière miraculeuse à cette cohorte. Le Corbeau était pris en tenaille. Fuir, si il en était capable, ne l’amènerait que face à d’autres formes de vies inconnues.

    @Akemi Ren des techniques sont plus que conseillées pour survivre à la collision. @Sekigaku Seiki Voilà ce que tu peux voir désormais :

    déclin2
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    Message par Morrigan Mer 27 Mai - 17:58

    Un piège, tout ceci n’était qu’un traquenard, pur et simple. Son instinct le lui criait, tout comme sa raison, mais il était dans l’incapacité de se contenir. Telle une bête enragée, avide de connaissances et de réponses, le corps de l’érudit agissait indépendamment de toute logique. Malgré les signaux évidents, les risques supposés, le savant s’enfonçait dans la pénombre offerte par le feuillage dense des arbres albâtre. Que lui réservait cette ombre volatile, assez habile pour se jouer de sa vitesse et de ses réflexes. Cet individu était un être aux compétences hors normes, un adversaire terrifiant. C’était la conviction qui animait le cœur du trentenaire tout au long de son avancée, de sa course-poursuite. Il n’avait pas spécialement peur, il redoutait seulement l’emprise de sa curiosité et de sa soif d’aventure.

    Devant ses yeux, prenant le maximum de recul sur sa vie présente, une vérité éclata. Jamais auparavant il ne se serait comporté comme cela. Le sang cristallin, les divers traumatismes de sa vie de mercenaires et sa loyauté à son nouveau destin, tous l’avaient amené dans des sentiers périlleux et absurdes. Foncer ainsi dans une forêt subissant un mal inconnu, suivre une personnalité aux compétences semblant bien au-dessus des siennes, abandonner ce pour quoi il était venu pour un simple caprice, non, il était véritablement en perdition. Sa dépendance et son trouble intérieur allaient lui coûter sa vie. Il s’était peut-être fourvoyé sur son chemin, il aurait dû écouter ses amis, ses proches. Une pointe de regret germa dans son âme. Il se rappela alors Sadaharu, sa rigueur et son tempérament, si seulement ils avaient pu échanger leur rôle, lui aurait compris et agit bien mieux pour le Clan. Étrangement, sa loyauté aux Kodama revint à la surface, son ressentiment se voila de déni, sa nostalgie et son envie de retrouver un foyer emplirent sa poitrine. Cependant, l’heure n’était pas à cela, il ne fallait pas se laisser emporter par le sentimentalisme.



    Une fois son élan arrivé à bout de souffle, Karasu comprit qu’il avait poursuivi une véritable chimère, un fantasme impossible à saisir. La trame maléfique et l’embuscade prirent alors vie. Des géants sylvains, des entités blanchâtres sortirent, une foule sans visage et semblant animée par un écho ancestral. Aucune volonté propre ne se dégageait, c’était comme s’il s’agissait de l’Avatar de la Sylve, une représentation de ses désirs, insaisissables pour les Hommes. Par réflexe, la Corneille se prépara à combattre, ou à fuir, vu leur nombre. Néanmoins, devant cette marée humanoïde, tout pas en arrière n’était qu’une seconde gagnée sur l’horloge de la mort. C’était donc futile. Lorsqu’ils se mirent en mouvement, la pression et la panique sautèrent au cou de l’élu. Ses yeux aguerris cherchaient une solution, une issue. Heureusement, il avait déjà eu affaire à une aventure semblable dans l’Hypogée, fort de cette expérience, il savait que la vitesse de réaction et d’action, étaient capitales.

    Là, un oiseau au plumage noir de jais s’envola pour éviter la vague impétueuse. Une pie, un corbeau ou une corneille ? Peu importe, ce signe du destin, c’est ainsi qu’il l’interpréta, lui permit de voir clair dans ce chaos ambiant : il fallait aller vers les hauteurs de la forêt pour survivre.  En un temps-record, son pied droit se chargea de chakra spécifique, les vents s’y mêlèrent et se préparèrent à agir. De manière presque synchrone, ses appuis, plus globalement, se gorgèrent d’énergie commune. Pour parfaire, les préparations, sa main gauche arracha au corps tatoué sa parure, sa solide cape noire, sans l’abîmer. Son regard était déterminé, prêt à en découdre avec la destinée. Il refusait cette mort, il avait encore beaucoup de choses à faire. Sa rage de vivre était à son summum.

    Ni une ni deux, la nouvelle charge fut enclenchée. D’un pas très rapide, il se rua vers le rocher le plus éloigné, à environ six mètres. L’angle était parfait, l’objectif était clair, précis et atteignable. Le sol fut martelé avec force, la vitesse augmenta jusqu’à atteindre son paroxysme. C’est à ce moment-là que la roche se dévoila sous ses pieds. Du fait de son élan et son agilité, il put aisément grimper sur ce tremplin naturel, pour ensuite sauter et libérer le chakra élémentaire. Cette poussée mineure aida le mercenaire à gagner quelques précieux centimètres. Ne touchant plus la terre ferme, il se laissa entraîner par son impulsion. Bientôt, il arriva à destination, usant de son textile pour s’accrocher à une branche solide et épaisse, ses pieds, dirigés en avant, heurtèrent le tronc du centenaire. Le choc fut impressionnant, mais l’arbre était sauf. Après une petite bascule, il s’assit sur la branche dénuée de liquide, haut perché, il se pensait en sécurité, était-ce seulement vrai ?

    En ayant vu le processus de création de ces êtres et leur quantité, il comprit rapidement que la sève agissait au nom d’une volonté très ancienne et qu’il valait mieux prendre ses distances avec. Juché sur sa branche, il essayait d’éviter tout contact avec cette substance. De plus, il pensa au village, une telle nasse, provenant de l’intérieur, c’était un danger digne des événements passés. Mais que faisaient l’Ombre et ses lieutenants ? Ils devaient connaître ce phénomène, sinon ils ne seraient pas dignes de leur rôle. Quel était leur intérêt ? Quelles seront leurs actions futures et présentes ? Quel comportement adopter ? Seul, Karasu était inutile. Informer ses anciens collègues ? Et si c’était contre la volonté de la « main invisible » … Non, il valait mieux rester sage et discret, observer et retourner vers le Grand Temple. Le sort de la surface ne le concernait plus, il était un troglodyte désormais. Tant bien que mal, il essayait de se convaincre de cette réalité.

    Résumé:
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    Message par Sekigaku Seiki Jeu 28 Mai - 13:30


    La plateforme se tord dans tous les sens et redistribue ses cartes. Le chaos initial laisse place à une colonne ordonnée, dressée sur un même axe familier. Naturellement, je zieute les indications qui pullulent autour de la Cour du Monolithe – et remets le doigt sur le fameux symbole ⵀ sur lequel semble s'être aligné le schéma. En fin de compte, cela pourrait être un mode d'emploi. Mais alors, quelle est la suite de l'opération ? En recoupant toutes les séries de symboles, qui se prélassent en dehors du cercle, six parmi les huit reviennent à chaque fois : ⵙⵕⵚⵁⵀⴱ. Six symboles, pour sept runes différentes, en comptant la marque inscrite sur l'ancienne position du Monolithe. Ça ne peut donc être que des étapes que prendra la Cour. Néanmoins, si nous sommes actuellement à l'étape ⵀ, qu'en est-il des autres ? D'où venons-nous ? Où nous dirigeons-nous ? Et surtout : doit-on s'y diriger ? Le chaos de tantôt présentait un axe de symétrie légèrement désaxé, avec un angle d'une trentaine de degrés. Ce motif pourrait correspondre au symbole ⵁ. Et les motifs précédents, respectivement ⵕ et ⵚ, pourraient représenter les divers déplacements anti-horaires ayant fustigé la place. De ce fait, peut-on s'attendre à voir apparaître le symbole ⴱ ?

    J'ai envie d'essayer. Ce qui provoque cette émergence de sève blanche se cache dessous – et les Érudits du clan Kodama doivent s'en occuper. En s'appropriant la Forêt Blanche, les descendants de la Dynastie Sekigaku, mes ancêtres, ont accepté des droits, comme des devoirs. En tant que lointain héritier des Hommes des Bois, je dois assumer ma destinée, et affronter ce mal insidieux qui se prélasse sous nos pieds.

    Il faut arracher le mal à la racine.

    Je pose un pied sur la plateforme, et me dirige en son centre. La serrure est certainement cette rune unique, que cachait le Monolithe depuis tout ce temps. Mais que pourrait être la clé ? D'une impulsion de chakra, j'arrache mon âme de mon ventre ; et brandis mon arme spirituelle sous les yeux ébahis de mes collègues circonspects. Eux s'affairent encore à griffer des hypothèses loufoques, comme je l'ai déjà trop fait aujourd'hui. Tout ce mécanisme a attendu la destruction du Monolithe pour voir le jour. Ainsi, j'imposerai un nouveau Monolithe à cette plateforme mouvante. Empoignant mon arme à deux mains, pile au dessus de la rune centrale, j'inspire une ultime fois.

    « Vous autres – appelez des renforts. »

    Et tente d'empaler la marque en y faisant pénétrer mon arme de toutes mes forces.

    Les symboles ⵀ et ⴱ me viennent en tête. Je dois faire pivoter la Cour d'un quart de tour complet. Mais comment réaliser cet exploit ? La pointe de mon arme greffée à la plateforme, mon chakra directement relié à la constellation de runes sous mes pieds, j'y injecte mon chakra, mon âme, ma force, ma volonté.

    « Tourne ! »

    Résumé. Seiki rejoint la rune centrale, y enfonce son arme, et ordonne à la Cour de pivoter. Il pense que cela va provoquer une libération totale de ce qui est en train de faire apparaître la sève blanche, donc se prépare au pire.
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    Message par Le Conteur Dim 31 Mai - 0:35

    La notice sous forme d’inscriptions convexes, suite au retour du puzzle à sa position initiale, avaient disparu. Il fallait désormais les retenir de tête, au prix d’un effort mental. L’héritier de Rakka, las de se terrer dans l’oisiveté des hypothèses, décida de prendre sa destinée en main. Son corps s’aventura sur la plateforme que de nombreux avaient déjà foulé auparavant. Pourtant, cette fois-ci, la sensation se voulait différente. Il ressentait les animations auxquelles était en proie le sol pavé. Expulsant de son propre corps une arme éthérée, le maître fit ce qu’il savait faire de mieux : il pénétra la structure de son excroissance ferreuse. Et contre toute attente, la lame s’y enfonça sans rencontrer de gêne. La rune ٠ s’illumina d’un rouge vermillon. De par son lien intime avec son arme, son âme se connecta à ce casse-tête spirituel. Cette chose était vivante, ou du moins, se nourrissait de chakra.

    Le Sekigaku chercha à faire tourner, de toute ses forces, la clé dans la serrure. Malheureusement, l’épée ne bougea pas. Il sentait une opposition, comme si le puzzle ne lui permettait pas : il n’était pas encore complété. La serrure vampirisa une partie de son énergie pour cet acte louable. La rune ٢ se mut d’un huitième de cercle dans le sens anti-horaire et s’illumina en rouge. Les deux premières étapes venaient d’être réalisées. Il fallait continuer sur cette lancée.

    ⬩ ⬩ ⬩

    Le souffle rauque, Ren venait tout juste d’atterrir sur la branche. La situation s’envenimait de seconde en seconde. Cette avalanche d’albâtre inondait l’horizon, la végétation se parait d’un voile immaculé tandis que la faune fuyait. Le corbeau qui venait de lui montrer la voie passa au dessus de la masse informe. Penser que cette vague n’était qu’un amas hétéroclite d’anticorps dénués de conscience, voilà la plus grande erreur des deux oiseaux de mauvais augure. Une main s’enroula autour du corps de l’oiseau. L’humanoïde s’était projeté depuis la lame de fond pour s’enquérir de ce fugitif aussitôt assimilé.

    Son hardiesse venait de sceller son sort. Cette charge n’était pas moyen de replis pertinent face à une telle situation. Réduire l’impact d’une quelconque façon, voilà ce qui aurait pu le sauver de cette funeste fin. Un adieu sans cérémonie, perdu dans cette forêt sacrée, sans adieu, sans ses proches. Nul n’aurait voulu d’une telle fin. Mais à vivre sans craindre la mort, on meurt sans avoir vécu. Une main s’enroula autour de sa cheville. Depuis la branche où il stationnait, une larme de ce liquide nacré venait de donner la vie à son bourreau. La carcasse blanchâtre tira son prisonnier vers le reste de ses congénères.

    Le tsunami le percuta de plein fouet. Son corps fut avalé par la cohorte silencieuse. Bien que le premier choc était en mesure de broyer une bonne partie de des os, le pire n’était pas encore passé. Dans ce genre de mouvement de foule, la mortalité résidait dans le nombre de corps qui passaient sur celui de l’Akemi... Et nombreux furent les soldats qui passèrent sur la carcasse. Les corps difformes broyèrent l’ensemble de son corps, sa vitalité accrue lui permit uniquement de souffrir et de mourir à petit feu. Ses cris étaient couverts par sa gorge constamment maintenue au sol. Ses propres cottes s’enfoncèrent peu à peu dans sa chair. Il aurait été plus simple pour lui de mourir brûler plutôt que subir une telle torture. Son pied droit fut arraché. Sa jambe gauche ne tarda pas à suivre. Son avant bras gauche disparu. Tout son bras droit se vit manger. Un énorme pied, écrasa son visage.

    Un voile opaque couvrit sa vue.

    Son ouïe resta fonctionnelle, quelque seconde encore, avant de perdre sa fonction à son tour. Un canevas noir. Le néant. Le silence. Le vide. Était-ce donc ça, la mort ? La disparition pure et dure d’une entité ? Aucun paradis. Aucun enfer. Encore de purgatoire. Un monde composé de Rien. Dans son propre royaume, le Déchu eut une visite. Déchirant la trame de la réalité, une ombre noirâtre s’offrit sa vie. Il l’a reconnu tout de suite. C’était un adieu. Tous deux le savaient. Privé de conscience, une main s’appuya sur son épaule. Une accolade, après cette aventure si rythmée, était la moindre des choses. Quelques secondes après, ce fut un halo lumineux qui perça les ténèbres de ce trou noir. La silhouette lui fit également ses adieux. Il comprit : sa conscience l’abandonnait. Chaque secondes passées étaient un pas de plus vers sa tombe.

    L’horizon se peupla des personnes qu’ils avaient rencontré. Toutes celles l’ayant marqué de près comme de loin. Toutes ces âmes se liguaient derrière un émissaire. Akemi Ren. Ou du moins son doppelganger. Ce clone se rapprocha des deux avatars. Un signe de tête pour les saluer, il prit l’originel dans ses bras. Un murmure fut lâché dans le creux de ses oreilles. « Merci pour cette aventure. Nous veillerons sur toi. » Immobile, incapable de la moindre parole ou du moindre mouvement, le clone prit les initiatives. Avec la rigueur qui caractérisait l’Akemi, il prit en main la cohorte et décida de partir. Loin d’ici. Tous l’abandonnèrent. Il resta seul.

    Un rire, sinistre, résonna au loin.
    Il somnola.

    Ses paupières s’ouvrirent. L’astre solaire lui brûla légèrement la rétine. L’herbe pleine de vitalité était taché par un liquide noirâtre. Le corps de cette nouvelle personne n’avait rien de comparable à celui du précédent. Ses bras comme ses jambes, d’un blanc laiteux, juraient avec le reste du corps de l’homme. Il n’avait aucun contrôle de ses membres. Allongé et immobile, l’homme venait tout juste de s’éveiller d’un stase longue de plusieurs années.

    « UN HOMME À TERRE ! VENEZ À SA RESCOUSSE ! »

    Un masque brisé se trouvait à ses côtés. Feu Ren n’était plus. Aucun souvenir de cette ancienne vie ne hantait la carcasse. Son corps brisé, inutilisable, avait été mystérieusement remplacer. Même son visage déchiré offrait une nouvelle lueur d’espoir à l’être derrière ce physique décharné. Si le nouveau-né s’intéressait à ce qui se trouver autour de lui, il aurait pu voir une escouade de plusieurs scientifiques qui accouraient vers lui. Un corbeau, dont le plumage était tacheté de blanc, quitta le plan terrestre pour s’envoler dans les cieux. Aucune armée ne foulait ce sol.

    Un murmure le héla. Il provenait depuis son intérieur. Il put sentir une bien étrange connexion. À l’image d’une abeille, son âme rejoignit une ruche fourmillant de vie. Le murmura continuait à le héler, pourtant, il ne comprit rien. À deux reprises, deux brûlures purent être ressenties : le sceau et la protection avaient fait leur temps.

    @Sekigaku Seiki tu t’es connecté à la plateforme. Celle-ci se nourrit de ton chakra : la connexion avec la rune t’a consumé l’équivalent d’une technique de rang C. Tout déplacement d’un huitième de cercle dans le sens anti horaire dépense l’équivalent d’une technique de rang D. Tu as ainsi dépensé une D et une C pour l’instant.

    @Akemi Ren Bien joué, Akemi Ren est mort. ??? a vu le jour. Tu es libre d’adopter un nouveau nom et un nouvel avatar n’ayant rien à voir avec Akemi Ren. Tu n’as plus aucun souvenir de ta vie précédente, mais tes proche te reconnaîtront – sauf si tu décides de changer d’avatar. Pour l’heure, tu n’as aucune idée de savoir comment redevenir celui que tu as été ou si c’est même possible. C’est cette substance qui s’est mêlée à ton organisme qui t’a remodelé selon Son envie. La protection offerte par le cervidé n’est plus effective : elle t’a permis de garder une individualité. Le sceau de silence a d’ailleurs été briser : tes actes ne sont plus muselés. Tu restes un élu, mais tu n’as plus aucun contrôle de ton pouvoir ou de tes nouveaux membres. Pour faire simple, ton chakra n’as plus aucun lien avec l’Usuzumi. Tu pourras chercher à retisser ce lien au fil des rp. Il se peut aussi que ton chakra mute et que tu obtiennes une nouvelle bénédiction. Le reroll complet de ton personnage est aussi possible : il sera gratuit. Si tu as besoin d’éclaircissements, je suis disponible sur Discord.
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    Message par Sekigaku Seiki Dim 31 Mai - 13:03


    Ça bouge. Ça réagit avec ma présence. Ça accepte mon chakra. Qu'importe le mécanisme latent qui domine la plateforme de la Cour, il semble que j'ai mis le doigt sur l'un de ses mécanismes, sous les regards médusés de mes compagnons scientifiques. Comment établir des conjectures si les conditions initiales ne font que changer ? Certains rouspètent déjà, tandis que leurs hypothèses deviennent caduques, à cause de mon action déraisonnée. Ils comprendront. Je sais que l'activation de ce complexe doit être accomplie. Quitte à ce que la Forêt Blanche soit noyée sous une invasion de sève blanche, au potentiel encore inconnu.

    « Mais arrêtez bon sang, vous allez faire une grosse bêtise ! »

    L'Érudit beugle – agite ses bras atrophiés d’un gymnastique maladroite.

    « Permettez-moi de remettre en question votre instinct. »

    Exit la passivité de mon entourage ; j'empoigne mon arme de plus bel et concentre une quantité admirable de chakra en son sein. Ma lame brille. De mille feux. Mais, ainsi greffée au cœur de la Cour, seul un fin filet de lumière arrive à s'échapper de la prison tellurique. Pourtant, je persiste à insuffler de l'énergie au système sous mes pieds.

    C灯台 Tōdai ⬩ PhareComplexeMaken

    L'utilisateur concentre tout son chakra dans sa lame personnelle afin de la faire briller. Cet afflux d'énergie permet de chasser les ténèbres dans un cône devant l'arme, sur une portée moyenne, imposant une gêne modérée pour tous ceux pris dans le faisceau de lumière. En contrepartie, l'utilisateur ne peut utiliser aucune autre technique.


    « À tous les affins au chakra : donnez-moi votre énergie. »

    Des maîtres des sceaux ont la prétentieuse capacité de pouvoir confier leur chakra directement à une entité, via une logique de réserve et de libération d'énergie. S'ils en sont véritablement capable, cela accélèrerait mon entreprise. Je doute qu'il puisse y avoir plus d'une clé d'interaction avec la plateforme – et je préfère ne pas risquer l'investissement de chakra dans le sens contraire de mon projet. Il suffira d'attendre. D'être patient. Et d'observer les changements.

    « Les autres, ne mettez pas un pied sur ces cercles concentriques. »
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    Message par Morrigan Lun 1 Juin - 17:23


    Ainsi s’achève mon histoire… Hubris, passions et tourments, finalement mon existence s’achève sans éclat ni saveur. J’étais et je demeurerais à jamais qu’un pâle souvenir, qu’une succession d’échecs, qu’une éternelle déception. Mon identité sera oubliée dans les affres du temps, mes œuvres inachevées attribuées à d’autres et ma destinée soufflée par le caprice du Destin. Mon ultime salut réside désormais dans l’attente de la Mort et de son étreinte salvatrice. Je ne suis plus que son esclave, dénué de toute ambition et de toute once de volonté. Avec tristesse et mélancolie, j’accepte ce sort fatidique.

    Tandis que mon corps se disloque et mon esprit s’effondre, le voile de la nuit éternelle commence à me couvrir, mes sens se bercent dans une dense brume, mon passé et mon avenir se confondent. En douceur, je m’enfonce dans un rêve apaisant, est-ce là, le dernier présent de Dame Fortune ? Un baiser de Morphée et ses tendres illusions…

    Toutefois, les retrouvailles sont cruelles. Je les aime tant, nous étions destinés à tant de choses. Nuit et Clarté, ombre et lumière, je veux les étreindre, les garder près de moi, ne plus les quitter. Mon âme hurle ce désir égoïste. Elle ne veut pas se priver de leur présence rassurante, ils sont tout pour elle… Mais cela est impossible, je l’ai bien compris. Sans ménagement, ils me sont enlevés dans un adieu abrupt. Impuissant, je peux voir tous les êtres ayant partagé leur vie avec la mienne, s’arracher à moi et prendre leur indépendance. Peu à peu, je suis vidé de tout souvenir, de toute émotion, il ne reste plus que ma conscience pure et clairvoyante.

    Devant mes yeux, la foule aux mille visages commence à s’évaporer. Des larmes coulent. La solitude m’assaille et le néant me torture. Faible comme je suis, je ne supporte déjà plus ce sentiment pesant. Pourtant, peut-être que c’est cela l’après-vie ? Mon châtiment perpétuel pour mes pêchés passés… Un vide permanent, un écho lointain de votre vie qui vous tiraille les entrailles et les pensées. Quelle atrocité, sans fuite possible, seule la folie pourrait m’aider à supporter cet avenir.

    Me pensant seul, abattu, écroulé sur le sol et le visage déformé par mes sanglots, une entité étrange surgit alors de la pénombre. Tel un ange, elle me prend dans ses bras et me réconforte. Je me laisse aller tel un enfant, ce contact est si réaliste, si chaleureux, si intense. La première idée qui me vient est simple, il s’agit de l’incarnation de ma mère. Toutefois, ses cheveux bruns appartiennent à une autre, j’en suis sûr. Une fois l’étreinte finie, nous prenons du recul pour se sourire et s’admirer, ce visage ne m’est pas inconnu.

    - Ren, ne t’inquiète pas, je vais prendre ton relais. Attends mon retour, je t’en prie. Ta vie n’a pas été veine, chasse ta peine et embrasse ta colère. Il veille sur toi, il m’a envoyé pour pourchasser ceux qui ont causé ta perte.

    Ces doux traits et cette gentillesse dans la voix, l’ancien mortel, que je suis, les reconnais sans peine. Il s’agit d’une voisine étrange, une prêtresse morte en couche, il y a longtemps, et qui passait de longs moments à jouer et à partager le savoir du « Culte » avec moi enfant. Entre deux gâteaux et tasses de thé, la femme essayait d’insuffler la foi en moi.

    - Ren, ne pose pas de questions inutiles, les réponses te seront données avec le temps. Sois patient. Profite de cet instant pour me laisser un héritage, un souffle, une volonté. Puise en toi la force de me donner vie, j’accomplirais ton désir. C’est la mission qu’Il m’a donnée.

    Sa main se pose sur ma joue, chasse les perles liquides et je ne peux m’empêcher de sourire. Mon esprit cartésien venait de prendre un sacré coup. Alors ainsi, ce « Culte » avait raison ? Quelle ironie… Sachant qu’il s’agissait de mes derniers mots, je pris le temps d’y penser et d’ordonner mon verbe. Il était temps de passer le témoin.

    - Serviteur du Divin, détruit ce monde qui n’est que mensonge. Abats tes ailes vengeresses sur cet univers et renverse l’ordre établi. L’humanité doit connaître le chaos, la souffrance et la perdition, comme moi dans ma courte existence. Repends les pêchés et pousse les Hommes à leur perte. Ce n’est que dans la torpeur que les plus grands jailliront et que tu pourras y trouver des compagnons. Affine ta lame destructrice et dépasse les plus grands.

    - Yes, my lord. Cependant, tu fais une erreur, je ne sers pas le Divin...

    […]

    Un voile opalescent, une caresse légère et douce qui endort les sens, ce cocon onirique, elle ne voulait pas le quitter. Blottie et lovée dans les bras de Morphée, la brune laissait flotter son esprit, côtoyant les lents remous des songes et leurs tendres murmures. Esclave de ses envies, le visage serein, elle se complaisait dans le mensonge, loin des tumultes de la réalité. C’était comme si tout son être demeurait dans un plan à part, dépourvu de souffrances et d’angoisses. A ses yeux, il s’agissait des Elysées, du palais du Divin. Son corps, endurci par les entraînements, se laissait bercer par le contact apaisant de l’herbe fraîche, par le chuchotis de le flore environnante et par l’odeur envoûtante de la Sylve. Pourtant, son sommeil, jadis profond, commençait lentement à se déchirer, la Vérité rattrapait peu à peu la quarantenaire.

    La première sensation de sa nouvelle chair fut l’incandescence de la chaleur estivale. Couvrant l’entièreté de son enveloppe charnelle, cette atmosphère pesante devenait de plus en plus désagréable, inconfortable, et les fines paupières n’arrivaient plus à supporter cette intensité. C’est alors que cherchant à couvrir son visage par son bras, l’inconnue ressentit un blocage surprenant. Elle était incapable de bouger. Sa carcasse était inerte et endormie. C’était comme si son esprit était revenu du monde des songes, mais que son corps y demeurait encore. Le malaise qui se dégageait d’un tel écart était terriblement effrayant. De son point de vue de profane, son esprit se trouvait dans une prison immuable. Cette entrave et cette impuissance, l’élue ne la supportait pas, paniquant et se débattant mentalement, elle ouvrit les yeux pour affronter le soleil et enfin constater son état.

    Après une agression notoire et un temps d’adaptation à l’intense luminosité, son regard se perdit sur son environnement. Des érudits, semblent-ils, une forêt blanche et rouge, un corbeau au plumage étrange, rien de plus, rien de moins. La femme au cœur dur, ne comprit pas la situation. Perdue, immobile et la mémoire confuse, une certitude s’imposa : tout ceci ne pouvait être que l’œuvre d’un « Yokai ». L’un de ses êtres vils et malins qui s’amusaient aux dépens de l’Humanité. Elle se rappelait certains cantiques, mais aussi de runes et de talismans anciens, qui selon les légendes pouvaient se prémunir de leur sorcellerie. Cherchant dans ses souvenirs, la litanie la plus efficace, son cœur se calma un instant et accepta le sort éphémère. En effet, ses croyances spirituelles l’aidèrent à reprendre le contrôle, à ne pas céder à la peur et à l’emprise des esprits mauvais. Non, fort de son caractère discipliné, elle commença des exercices de respiration, entre sophrologie et méditation. Puis, une fois prête, elle murmura des paroles inintelligibles pour tout non-initié.





    - In den Abendhimmel steigen
    Heute Nacht die Zauberweisen,
    Wildes Volk und Liliths Art,
    Lauernd Winde heimlich fahrt.

    Lasst uns zu den Feuern streifen,
    Raunend nach den Sternen greifen,
    Gutes und auch böses Wort
    Tragen wir heut fort und fort.

    In den Weiden werden unsere Träume klingen
    Und die Winde werden unsre Lieder singen.
    Lasst uns mit den Funken übers Feuer springen,
    In der Walpurgisnacht!


    Tandis que les mots sacrés s’enchaînaient, l’âme pure se manifesta et démarra une transe antique avec les éléments. De ses yeux indigo, elle put admirer la valse mystique et illusoire. Les vents, les lumières, la Sylve, et tout ce qui existait dans ce bois, se mariait et s’unissait dans un rite dont le sens était inconnu. Était cela la clef pour échapper aux démons et aux engeances de l’ennemi ? Ne faire qu’un avec la nature, se confondre avec elle, se nourrir de sa force ? Les ambitions martiales de la maître d’armes rentraient en conflit avec une telle vision. Son désir de domination, de puissances et de conflits avait du mal à concevoir un monde harmonieux, basé sur le partage et la communion. Son aura guettait le sang et les batailles, alors comment soumettre cette envie pour parvenir à coexister avec l’univers ? C’était peut-être là, le but de l’existence de cette âme isolée, ne devenir plus qu’un avec le monde.

    Et tandis que des Kodama venaient à sa rencontre, elle feignit l’inconscience pour mieux se concentrer sur ses sensations inédites. En effet, en son être, une voix étouffée essayait de la contacter. Malgré ses tentatives de concentration, en éludant un à un chacun de ses sens, aucun son intelligible n’arriva jusqu’à elle. Peut-être était-ce la faute de ces curieux ? Timide, le murmure ne devait éclore que dans la solitude. Confuse, elle essayait de forcer son esprit à retrouver la piste de ce son sourd. Mais plus elle essayait de le rattrapait, plus il prenait ses distances. C’est là que deux brûlures surgirent, intenses mais courtes. Au vu de la surprise et de la violence, elle dut ouvrir les yeux et abandonner sa quête. C’est là qu’elle vit un visage posé sur le sien. Comment réagir ? Fallait-il se montrer naturelle ? Ou bien jouer un personnage sociable et aimable ? Que dire sans se retrouver tourmenter par mille questions ? De toute façon, elle n’avait aucune réponse à donner… Jouer la carte de l’amnésie et de l’empathie était peut-être sa voie de salut. Aussitôt sa décision prise, son visage neutre prit un aspect apaisant, chaleureux, maternelle. Un sourire sympathique, des yeux francs et une voix enjôleuse, tout était prêt pour charmer ses preux sauveurs.



    - Par le Seigneur vous voilà ! Par pitié, aidez-moi. Je suis paralysée, mon corps ne me répond plus, je ne sais pas pourquoi…

    Des fausses larmes perlaient ses yeux, savoir pleurer sur commande était un grand atout contre les faibles mâles. Faignant la joie, alors qu’elle était agacée par leur présence, elle se para de ses plus beaux habits de victimes. Il fallait bien flatter l’ego de ces sauveurs.



    - Je ne sais comment vous remerciez, Je… Je me nomme Morrigan et vous ?

    Ce nom fut prononcé dans un long soupir, comme si en le prononçant, elle renonçait à une part de son âme. Ce souffle avait emporté une partie d’elle, de son identité. A présent, elle ressentait un manque, un vide dans sa poitrine. Se découvrir et échanger avec les autres humains furent alors immédiatement perçus comme un danger, une menace ne disant pas son nom. Il allait donc falloir se passer très rapidement de leur aide, retrouver sous peu le contrôle de son corps. Cet absolu résonnait étrangement en elle, mais elle était déterminée et têtue, ce signe important, elle l’ignora allègrement.
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    Message par Le Conteur Jeu 4 Juin - 11:33

    L’arme brilla de mille feux. La plateforme entière luisait suite à la technique de l’affin. Les photons étaient captés et aussitôt assimilés, un spectacle visuel prodigieux. On aurait pu croire que la plateforme cherchait à s’exprimer, il n’en était rien. Plus elle avalait plus de chakra que nécessaire et plus ses mécanismes devenaient retors. L’offrande du Sekigaku permit à la rune ٥ d’exécuter un mouvement d’un quart de cercle dans le sens anti-horaire. Et contrairement à la fois précédente, elle ne s’illumina pas.

    Sur la vingtaine de scientifiques présents, seule une infime minorité était versée dans l’art des sceaux. Ou du moins, seule une partie de ces élus était à même de transmettre leur chakra. Les consciences obtus ne voulaient pas rentrer dans le jeu du maître d’arme. Ils ne souhaitent jouer avec leur propre vie, encore plus si cela avait un quelconque rapport avec l’arrivée de cette sève.

    Une main s’apposa contre la plateforme. L’ancien cobaye venait d’y injecter une partie de son énergie naturelle. Les reflets bleutés de sa chevelure ne trompaient personne. C’était Abarai Masauji. Pousser par l’hardiesse de son camarade Shosei, sa curiosité prit le dessus sur son rôle de chercheur. Et comme il s’y attendait, la rune exécuta un déplacement d’un huitième de cercle dans le même sens avant de s’illuminer. Son visage affichait un petit rictus. Il cachait sa main devenue noire dans l’un des pans de sa tunique.

    « Les rotations ont un rapport avec les runes concentriques. N’usons pas de notre chakra inutilement. Il serait préférable d’en donner la juste mesure. Messieurs, nous allons être en mesure de percer les secrets sous nos pieds. Suivons les pas de cet homme ! »

    Au loin, dans les profondeurs de la Forêt Blanche, le sol tremblait.

    ⬩ ⬩ ⬩

    « Yok’ c’est une femme ! Dépêchons nous. »

    Le groupe de scientifiques, composé de trois hommes et d’une femme, arriva finalement au niveau de l’homme qu’ils avaient vu au loin. La femme s’agenouilla au niveau de Morrigan. Les trois mercenaires dégainèrent leurs armes, il fallait se protéger.

    « Respire Morrigan. Nous allons te porter, mais d’abord je dois vérifier si tu n’as pas de blessure.
    — Fais vite Tsuka, ils peuvent revenir à tout moment.
    — Kô à raison, plus vite on se barre d’ici, plus vite on pourra rendre compte de de qu’il c’est passé.
    — On sera bientôt à l’abri, au côté du clan. »


    Les œillades s’enchaînaient. Morrigan, la Sylve, Morrigan, la Sylve. Une profonde humanité habitait ce groupe, ils risquaient leur vie pour sauver autrui. Tout ce que le clan Kodama incarnait depuis ses débuts : le sacrifice de soi. Rakka pourrait en être fier. Les mains de Tsuka balayèrent les courbes de la femme paralysée. Aucune tache de sang, ni blessure n’apparut.

    Deux des trois hommes soulevèrent hors du sol la jeune femme. Il n’était pas venu le temps des paroles. La femme ouvrait le groupe, le troisième homme le fermait. Une tactique simpliste mais diablement efficace dans ce genre de situation précaire. Peu à peu, le souffle de la vie revenait habiter les nouveaux membres du péché de la colère. Son corps redémarrait, il reprenait vie après cette longue stase. Le groupe cherchait à rejoindre une place forte du clan : la Cour du Destin. Là-bas, ils seraient sous la protection d’autres érudits.  

    « Morri...gan... »

    Le murmure reprit. Cette voix intérieure l’appelait. La pécheresse pouvait sentir son âme être liée à une masse informe. Une sorte de ruche où des milliers d’âmes allaient et venaient. Une supra conscience. Cette chose était liée aux anticorps albâtres. Elle était bien plus que cela. Cette ruche était enterrée à plusieurs centaines de mètres sous ses pas et était gigantesque.

    Runes activées : 3/7
    Sève : 3 tours avant nouvelle vague.
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    Message par Sekigaku Seiki Jeu 4 Juin - 12:04


    Je commence à cerner la quantité de chakra que l'Homme doit insuffler à la Machine. La plateforme demande un tribut similaire pour toutes ses marques ; et ce sera ce gravier de chakra lancé à l'horizon qui orientera les symboles sur un même schéma. Grâce à mon zèle d'offrande, comme la correction de l'alchimiste aux cheveux bleus qui vient de me rejoindre, la logique du mécanisme se dévoile à nos yeux.

    « Les deux runes ont repris leur place originelle avant de s'allumer. »

    Je m'attaque la quatrième rune ; et désire y insuffler une quantité dérisoire de chakra dans la matrice pour mettre mon plan à exécution. Si la rune s'éveille, je laisserai mon acolyte en faire de même pour la suivante, et ainsi de suite. Cette étape est nôtre. Néanmoins, dans mes souvenirs, ce ٣ n'était pas aligné sur un axe pré-existant. Il faudrait que j'offre le quart de l'énergie de ma précédente technique pour la dévier subrepticement.

    « Si mes souvenirs sont bons, la cinquième rune doit être pivotée d'un quart de cercle, plus d'un chouïa supplémentaire – le même "chouïa" que je vais tenter de donner à celle-ci. Occupez-vous-en. »

    Ne reste plus qu'à essayer d'imposer ce chouïa imprécis au système. Peut-être ma seule présence suffira à faire réagir la rune ? Je me concentre sur ma lame, sur mon chakra interne, sur mon lien avec la plateforme, et agi.

    Résumé. Les trois premières runes ont repris leur position initiale, alors Seiki veut faire pareil avec le reste pour les allumer. Il se souvient d'un axe s'apparentant à un seizième de quart de tour pour la quatrième rune ٣, alors il souhaite insuffler l'équivalent d'une technique de rang E (soit un quart de rang C). Si ça fonctionne, la rune suivante devra être alimentée d'une C et d'une E afin de reprendre son ancienne position. Les Érudits peuvent rappeler la position de base, si jamais. Seiki laisse la cinquième rune aux mains de Masauji si la quatrième arrive à s'allumer.
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    Message par Morrigan Jeu 4 Juin - 18:06

    Immobile, le succube était pris au piège dans sa propre enveloppe charnelle. Ses sensations étaient feutrées, parsemées de vide et de brume. Dans son esprit fécond, de nombreuses questions et inquiétudes germaient. Où était-elle précisément ? Comment avait-elle atterri ici ? Que lui était-elle arrivée ? Quelle était sa mission ? Et le but de son existence ? Comment pouvait-elle connaître ce nom, sans savoir son passé ? Comment expliquer la coexistence de ses connaissances et de son amnésie partielle ? D’où venait cette colère sourde, cette soif de sang ? Pouvait-elle faire confiance à ses gens ? A l’humanité ?

    Perdue et confuse, elle laissa les inconnus parler et agir. Devenue silencieuse, elle observait le groupe, analysait la menace, les forces en présence, ses possibilités et ses limites actuelles. Ce n’était que de saints paladins. Guidés par leur morale pieuse, se dispersant pour protéger les fragiles et soignant les corps meurtris, ils faisaient rempart à tout danger. Préparés et aguerris, ils formèrent des renforts et un rempart sûrs. Rassurée par ce portrait rapide, la quarantenaire se mit à la recherche d’un moyen pour les corrompre, les convertir. Ces cœurs purs semblaient si savoureux, ils n’attendaient que le baiser du Premier Pêcheur. Leur détermination et leur loyauté à leurs idéaux allaient les amener à embrasser le vice. La servante infernale en était persuadée.

    Élevée vers les cieux et quittant le doux tapis herbeux, la brune aux formes angéliques se laissa faire tel un poupon. Deux hommes s’attelaient à transporter son corps inerte. Bien que bienveillant, ce geste fut ressenti comme une humiliation par la guerrière. Dépendre d’autres pour survivre, quelle décadence. Les caprices du Destin avaient fait d’elle un pantin, une frêle femme digne de ses mères sans ambitions ni gloire. Quel rôle pathétique. Tout ceci éveillait une colère profonde. Comme si cette dernière n’attendait qu’un prétexte pour exploser. Le trajet commença sans peine, une routine s’était même installée. Quelques mètres furent avalés, sans que rien ne se passe de notoire. Pourtant, sans même comprendre pourquoi, la chair et les membres de la combattante furent la proie de frissons, puis de picotements et pour finir par d’intenses brûlures internes et illusoires.

    La douleur et les crispations engendrées par ses sensations furent telles que le corps du chevalier de la colère se mit à trembler, à bouger frénétiquement, à être transi de spasmes et de mouvements erratiques. La violence de ces gestes fit lâcher l’emprise des deux hommes. Tombant au sol, son visage était déformé par ce réveil brutal et son enveloppe était mue d’un séisme fort impressionnant. Ce spectacle inquiétant ne dura que quelques secondes, mais il ne laissa personne indifférent, une atmosphère pesante s’imposait aux consciences des Kodama. Quant à Morrigan, cette expérience fut salvatrice. Avec peine et engourdissement, elle put se relever seule, dignement. Refusant toute aide, sa fierté la conduisit à tomber quelques fois, du fait de ses jambes encore tremblantes. Finalement, une âme charitable lui imposa une béquille humaine. Il s’agissait de l’homme le plus massif.

    Ce contact forcé et paternalisant, la femme de caractère ne le supportait pas. Mais ses vêtements étaient emplis d’objets inconnus et désuets, rien donc pour punir cet insolent. A cause de cela, elle dut se contenter de sourire, de paraître aimable et reconnaissante. Elle haïssait agir ainsi, l’hypocrisie n’était pas dans ses habitudes. Franche du collier et parfois cassante, son tempérament de feu blessait souvent les hommes trop aventureux… Cependant la chance accompagnait ce groupe, désarmée et chancelante, la Terrible était inoffensive.



    - Mer-Merci, mon brave inconnu. Heureusement que vous êtes là. Oh ! Mais dites-moi, vous avez de la poigne. Cela me ferait presque rougir, car après tout… Comment ne pas perdre la tête, serrée par des bras audacieux… Hihihi

    Un sourire charmeur, des yeux enjôleurs, et un rire final empli de séduction. La maître d’armes usait de ses atouts physiques pour assoir sa sûreté. Toutefois, la Sylve semblait, à y bien regarder, étrange et mystérieuse, ce décor fit frissonner la guerrière. Il ne fallait pas rester ici. Cette conviction résonna dans sa chair sans en comprendre la source. Puisant dans ses forces et aidée de l’Ours viril, elle reprit la marche, dépassant la statique Tsuka et essayant d’entraîner le groupe loin de cet endroit. Son leadership venait d’éclore de nouveau. Jouer les ingénues et les nymphes fragiles, ce n’était définitivement pas sa personnalité.



    - Je pense que nous devrions accélérer le pas. Ne vous inquiétez pas, encore quelques instants et je pourrais suivre une marche plus soutenue. Il me faut du temps et un peu d’aide. J’espère que vous serez là pour ça beau brun.

    Un clin d’œil, une caresse sur la joue et un visage innocent, cette diablesse voulait se jouer du cœur du massif érudit. Néanmoins, cet acte n’était pas anodin, tester le groupe, ses liens, sa tolérance et ses limites, son entente et sa cohésion, mais aussi ses capacités d’adaptation, ses connaissances et son rôle dans cette partie de la Forêt Blanche. Et puis, pousser ses innocents à succomber aux appels des vices, colorer leurs âmes de ténèbres.




    - En revanche, je suis un peu ignorante sur les dangers qui circulent en ce bois mystique. Ma mémoire me fait tant défaut… Vous avez dit « ils » tout à l’heure ? Que savez-vous exactement ? Puis-je vous être utile ? Ou peut-être suis-je un poids pour vous, un boulet qui vous empêche d’accomplir vos travaux… Je suis désolé… Je vous prie de me pardonner… Je ne devrais pas vous ralentir ainsi…

    Des sanglots semblant honnêtes et une tristesse intense se dégageaient du jeu d’acteur de la démone. Vu de l’extérieur, cette femme était en proie à un traumatisme, à un comportement chamboulé par une expérience particulièrement douloureuse. Pourtant, tout ceci n’était qu’une manipulation supplémentaire, attendrir et baisser la garde de ces mercenaires était une garantie pour l’avenir.

    Soudain, dans un rare silence, un soupir vint effleurer le cœur de la dame. Son nom, quelqu’un venait d’intimer son prénom. Qui était-ce ? Ou plutôt, qu’est-ce que c’était ? D’où provenait cet échos lointain et pourtant si proche ? Cependant, ce chuchotis intime ne vint pas seul. Avec lui, une conscience bien plus étendue, plus dense et collective. Elle eut alors le sentiment d’appartenir à un groupe, à un ensemble. Son être profond était lié à une « ruche », à un immense collectif grouillant dans la terre. Ce vécu n’était pas spécialement dérangeant ou gênant. En vérité, il était même grisant, réconfortant et puissant. Le pêché de la colère se sentait soutenu, confirmer dans son rôle « d’élu ». Plus qu’une divinité à l’enveloppe mortelle, Morrigan était la représentante des Enfers et de la volonté de la Terre. Sa renaissance était la confirmation de cette croyance, peu à peu, la pécheresse se considérait comme une prophète. Bientôt, elle devra guider les ouailles, c’était sa destinée.

    Étrangement, elle voulut toucher le sol, les arbres, les buissons, tout son environnement. Néanmoins, elle se retint, il fallait préserver son image et ne pas effrayer les impies. Cela attendra, peut-être qu’au détour d’une pause, d’une chute simulée ou d’une autre occasion, elle satisfera sa curiosité…
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    Message par Le Conteur Ven 5 Juin - 17:20

    Le maître d’arme, imperturbable, s’évertuait à crocheter la plateforme. Il faisait fi des non réactions de la part de ses homologues préférant l’hypocrisie des hypothèses. L’action, voilà ce qui mettait le monde en mouvement et permettait à l’Homme d’évoluer. Rester statique, contemplatif face situation donnée c’était en quelque sorte devenir le spectateur de sa propre vie. L’héritier de Rakka et l’aimant à énergie naturelle se lançaient à deux dans cette nouvelle entreprise. C’était ça, de toute manière, l’Histoire. Une minorité réussissait là où le reste échouait. Après moult sacrifices, la majorité récoltait les profits.

    Bien que la plateforme accueillit le don du Sekigaku, la quatrième rune ne s’illumina pas. Masauji restait perplexe. Il tenta d’insuffler son chakra, comme indiqué par son camarade. La rune répéta le même mouvement pour atteindre le huitième de déplacement. Toujours rien. Lui aussi pensait que ce puzzle devait simplement revenir à sa position initiale. Ils avaient visiblement eu faux. Mais alors que faire ? Tant de portes à moitiés ouvertes les attendaient. Tant de choix, tant de probables échecs. Ils avaient beau se creuser les méninges, le frère de Kiku nageait en plein brouillard. L’érudit se releva, perdu dans ses pensées, il fit quelques pas en retrait du groupe.

    De nombreux Shosei parlaient entre eux et marquaient le sol de leurs hypothèses. L’Abarai revu les cercles concentriques : ⵔⵙⵕⵚⵁⵀⴱⴲ. Ce n’était pas qu’une gravure. Ce n’était pas un texte, cela ne correspondait pas non plus aux runes. Une indication ? Mais dans quel but ? Guider ou tromper ? 8 cercles pour 7 runes. Ces choses étaient un mode d’emploi. Ça ne pouvait en être autrement.  Mais alors... Pourquoi il existait des versions où certains cercles n’existaient tout simplement pas ? Le cobaye se mordit la lèvre à en saigner, il réfléchissait.

    Au plus profond de sa conscience, les cercles s’emmêlaient. Tantôt 8, tantôt 7 avec le début ou la fin en moins... 6 cercles revenaient le plus souvent. Une concordance pouvait être établit. Un éclair de génie ou de lucidité le saisit.

    « Et si... »

    Le scientifique revint dans la course. Une idée en tête, sa main s’apposa contre la plateforme. L’énergie naturelle tout autour de lui était captée avant d’être proposée en pâture. Il venait d’offrir assez de chakra pour ajouter un déplacement d’un quart de cercle en plus de ceux précédents. La sclérotique de son œil gauche se teinta de noire tandis que son iris devenait or. Il avait vu juste. La rune s’illumina.

    « Écoutez moi ! Huit runes. Ces cercles correspondent à la plateforme où nous nous trouvons. Le premier cercle n’est rien d’autre que la plateforme en elle même. Le deuxième, c’est la rune centrale, la serrure que cachait le monolithe. Si mes analyses sont justes – et c’est ce que je crois – nous devons faire concorder les runes restantes avec les cercles restants. Il manque la barre verticale et la barre horizontale et enfin... J’avoue ne pas comprendre ce point. »

    Le mutisme des érudits se brisa suite à cette hypothèse. Elle avait le mérite de se raccorder à la vérité, mais l’était-elle ? Les gens de science avaient vu le maître d’arme buter contre la serrure. Elle était bloquée. Le dernier cercle consistait peut être à tout simplement à ouvrir ou fermer la plateforme à l’aide de cette épée-clé ?

    ⬩ ⬩ ⬩

    Le comportement de la rescapée était pour le moins étrange. Entre spasmes, tentatives de séduction et amnésie, cela avait de quoi amuser l’escouade de scientifique. Tous je jetèrent un regard et en conclurent à l’unisson que ce n’était que le choc. Si la situation n’était pas si catastrophique, ils en auraient rit à gorge déployée. Mais ce contexte ne le permettait pas. Le massif rejeta les avances de la guerrière avec l’arme la plus perfide qui fut : l’ignorance. Il avait vu ses camarades être avalé par cette masse informe, cette sève. Les plaisirs charnels passeraient après son deuil.

    Le péché de la colère arrivait de mieux en mieux à utiliser son corps. Ses fonctionnalités physiques revenaient. Elle ne tanguait plus quand elle marchait et était même en mesure de courir au côté de ces nouveaux parangons de vertu.

    « Le choc t’a peut être fait oublier... La forêt suinte d’une sève étrange. Nous pensons que c’est une sorte de parasite ou de plante carnivore. Cette chose se nourrit de la faune, nous y compris, et ne touche pas à la végétation d’où elle provient. La sève apparaît des arbres puis et est absorbée par la terre. Déclara Tsuka.  
    — Inutile de pleurer. Ressaisis toi. Tu vis alors que d’autres sont morts. Nous avons perdu des compagnons, faisons leur honneur en restant en vie. Appuya Kô.
    — Nous arrivons à la Cour du Monolithe, regardez devant vous ! » Lâcha Yok.

    L’orée de la sylve montrait le bout de son nez. La végétation recommençait à suinter cette sève blanche si particulière. Dans leurs dos, à plusieurs centaines de mètres en arrière, au cœur de la Forêt Blanche, quelque chose de nombreux arrivait à grands pas. Une nouvelle vague. Fort heureusement, tous ensembles, les élus pouvaient espérer trouver un moyen d’endiguer cette seconde vague.

    Les rescapés atteignent la Cour de l’Ascension. Runes activées : 4/7. 2 tours avant nouvelle vague.
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    Message par Morrigan Sam 6 Juin - 20:56

    Alors que le Succube tentait de séduire, de manipuler et de se jouer des cœurs humains, censés être faibles et naïfs, il échoua lamentablement. Avait-il perdu de sa superbe ? Ou bien était-ce l’âme des Mortels qui s’était endurcie ? Sceptique, la belle brune perdit de son éclat, de sa folie. A mesure que ses échecs se cumulaient, son visage devenait sombre et ténébreux. Alors qu’elle n’était que candeur et douceur jusqu’à présent, la réaction de ce groupe, la fit plonger dans les abysses de sa colère. Lentement, son corps se mua pour devenir l’incarnation de la Furie, elle-même. L’indigo de ces yeux était devenu dur et froid, sondant les âmes et les jugeant avec sévérité. Croiser ce regard perçant était synonyme de frisson et d’intimidation. Les lèvres se raidirent pour effacer son sourire et ne laisser plus aucune once de sympathie. Quant aux mains, qui semblaient douces et propices aux caresses, elles se crispèrent et formèrent des poings solides et vengeurs.

    Si seulement la situation était en sa faveur, elle aurait pu trancher ces carotides arrogantes, extraire ces yeux rieurs, arracher ces têtes prétentieuses, bref savourer la joie d’ôter la vie. Ce sentiment lui manquait tant, sans lui, Morrigan n’était qu’une frêle parmi les frêles, une femme dénuée de passion. Pourtant, sa raison lui hurlait de ne pas céder à ses sirènes. Seule, elle ne pouvait rien faire. Elle avait besoin de ces individus. Contenant son ire avec peine, elle mima une chute pour venir frapper la terre avec violence. La douleur, qui se propagea dans sa main droite et dans son bras, lui fit un bien fou. Tout son être jouissait de cette sensation retrouvée. Elle était en vie, elle en était sûre à présent. Après tout, souffrir était l’assurance d’exister. Profitant de cette position agenouillée, elle tenta d’entrer en contact avec cette fameuse « ruche » qui l’avait tant troublée précédemment. Malheureusement pour elle, on vint à son aide et on la redressa promptement. Sa tentative de communion avait été avortée par ses paladins lettrés. Encore une fois, ces hommes et cette femme représentaient un obstacle à l’épanouissement de la quarantenaire.

    Silencieuse et furieuse, elle reprit la course d’un pas déterminé. Canalisant sa rage dans ses appuis, changeant ses intenses émotions en énergie pure, le péché de la Colère commençait à imposer une cadence rapide à l’escorte. Face à cette initiative et à ce rythme effréné, le groupe se contenta de se resserrer et de suivre l’inconnue. Aucun reproche ne fut évoqué à haute voix. Obligée de subir la compagnie de ses Kodama, elle écouta leur réponse avec beaucoup de mépris et de dédain. Ses ignorants pleuraient leurs amis perdus, n’avait-il pas conscience que Mort était une déesse bienveillante ? Étaient-ils des serviteurs de Vie ? A cette pensée, le sang de la guerrière ne fit qu’un tour. Bouillonnant comme jamais, elle désirait les frapper, goûter à leur sang, entendre leurs suppliques et leurs cris de douleur… Son coup-de-poing et sa ruée en avant, n’étaient pas suffisants pour la libérer de son péché. Et alors que la Cour du Monolithe était visible, le Titan mineur dû trouver un moyen d’évacuer son ressentiment. Ainsi, pour ne pas attaquer ses camarades du moment, Morrigan se décida à prendre la parole. Cherchant dans son verbe et dans la rhétorique un moyen d’évacuer sa frustration et ses troubles.



    - Bien, maintenant que nous sortons de la Sylve, nous allons y voir plus clair. Selon vos propos, nous savons que la Flore attaque et qu’il y a de grande chance que son offensive se répète, vu que la sève coule toujours. J’espère que vous avez établi un plan d’action ? Que vous avez trouvé un moyen d’endiguer ce mécanisme étrange ? Que vous avez envisagé qu’il ne s’agisse pas d’un agent extérieur, mais d’un procédé de défense ? Que vous avez une idée du champ d’application d’une telle menace, le village entier ou seulement la Forêt Blanche ? Bref, que vous avez fait votre travail d’érudit. Comme vous l’avez dit, nous n’avons pas de temps à perdre. Les morts sont morts, à nous de ne pas reproduire les mêmes erreurs.

    Son ton était cinglant et volontairement cassant. Elle ne prenait plus de gants et ne cherchait plus à se confondre dans une fausse identité. La servante de Mort se montrait sous son vrai jour, austère et brutale. Etant donné que son charme ne faisait pas effet, il n’était plus nécessaire de se contenir et de se conformer aux conventions sociales. C’est ainsi que son visage le plus inquiétant fut dévoilé. Sa colère était perceptible, presque tangible, froide et affûtée.

    Alors qu’ils quittèrent la douce pénombre du bois sacré, la lumière provenant de la Cour aveugla momentanément la maître d’armes. Une partie d’elle-même voulut alors se ruer vers le rassemblement d’érudits présent en ces terres, les secouer et les mobiliser contre cette menace sylvestre. Cependant, était-ce bien raisonnable ? Avec ses maigres connaissances, elle ne pouvait apporter que panique et doute. Rien qui, dans l’instant, lui serait profitable. La logique la poussa alors à parler et à guider ses sauveurs.



    - Hâtons-nous de rejoindre ces observateurs. Peut-être ont-ils des connaissances autour de cette Sève. D’ailleurs, si l’un de vous quatre n’a pas de dons, il serait judicieux d’aller informer les hauts gradés. Nous devons trouver du renfort si la menace est si pressante et si importante. De plus, il va vraiment falloir établir un recensement des forces en présence, si nous devons lutter.

    N’attendant aucune réaction, elle se retourna et dirigea son entourage vers le groupe de contemplateur. En avant-garde, elle brisa leur conversation pour imposer le sujet de la Sève. A ces yeux, peu importait la raison de leur passivité, ils étaient coupables d’avance. Il fallait agir. Or la vision de ses êtres discutant et en pleine contemplation passive, raviva l’ire de la femme.



    - Vous ! Je ne sais pas ce que vous faites et ça m’est égale. La Forêt se rebelle. Une sève tueuse de chair suinte et nous menace. Des morts sont à déplorer. Que savez-vous ? Que se passe-t-il dans ce lieu ? Nous n’avons pas le luxe du temps, alors soyez bref, concis et direct. Nous devons trouver une solution à nos problèmes dans les plus brefs délais.

    Sa voix était intentionnellement autoritaire et imposante, Morrigan désirait imposer une cadence, une discussion animée et productive. Secouer l’arbre pour récolter les fruits, voilà l’intention de l’intimidante chevalière.
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    Message par Sekigaku Seiki Mer 10 Juin - 12:24


    Son entreprise avait été un échec. Persuadé de pouvoir résoudre cette énigme en deux temps trois mouvements, et porté ses confrères sur le chemin de la victoire, la dure réalité revint au galop. La rune ne s'était pas allumée. Par chance, l'élu était accompagné par un Érudit et alchimiste d'importance, n'ayant pas volé ses années de pratique passées au sein de l'Atelier ; et d'une énième proposition, arriva à mettre le doigt sur le noeud du problème.

    Il fallait suivre les indications externes.

    Analysant une dernière fois jusqu'où ils avaient pu avancer au travers du puzzle, Sekigaku Seiki finit par dodeliner de la tête en devinant les prochaines étapes à réaliser. Il ne restait plus que trois runes à allumer ; et les clés de voûte de cette opération étaient les symboles , et , dans cet ordre précis. Ainsi, la prochaine rune « ١ » était déjà au bon emplacement. Mais peut-être fallait-il faire pivoter la plateforme à 180° pour donner le signal ?

    « Voyons voir si ton plan fonctionne... »

    Offrant sa confiance à l'alchimiste, et serein en la quantité de chakra qu'il pouvait déverser dans son épée, et donc dans le réseau souterrain, Seiki insuffla une charge majeure d'énergie dans le système, via deux assauts modérés successifs, afin d'enchaîner deux quarts de tour, et donc revenir au même endroit, espérant la résolution.

    Cゴーストブレード Gōsutoburēdo ⬩ Lame fantômeSimpleMakenBukijutsu

    L'utilisateur insuffle du chakra dans son arme personnelle pour la recouvrir d'un revêtement spécial, lui permettant de la camoufler des regards des autres. Elle ne devient pas invisible, mais il est plus dur de deviner où la lame s'arrête.


    Cゴーストブレード Gōsutoburēdo ⬩ Lame fantômeSimpleMakenBukijutsu

    L'utilisateur insuffle du chakra dans son arme personnelle pour la recouvrir d'un revêtement spécial, lui permettant de la camoufler des regards des autres. Elle ne devient pas invisible, mais il est plus dur de deviner où la lame s'arrête.


    Si la marque s'allumait, alors l'alchimiste avait raison. L'élu, toujours connecté à la machine, s'apprêtait ainsi à déverser une troisième fois la même quantité d'énergie, afin d’interagir avec la rune suivante, et la faire pivoter d'un simple quart de tour, rejoignant l'horizon. Si tout se passait bien, il ne resterait plus que la dernière rune à analyser.

    Cゴーストブレード Gōsutoburēdo ⬩ Lame fantômeSimpleMakenBukijutsu

    L'utilisateur insuffle du chakra dans son arme personnelle pour la recouvrir d'un revêtement spécial, lui permettant de la camoufler des regards des autres. Elle ne devient pas invisible, mais il est plus dur de deviner où la lame s'arrête.


    Résumé. Seiki utilise deux techniques de rang C pour faire deux quarts de tour (180°), et que la rune revienne à sa position initiale. Si elle s'allume, c'est que l'alchimiste a raison, et donc il enchaine avec une technique de rang C pour faire un quart de tour (90°) comme le demande la marque . Ainsi concentré, il se fiche – pour l'instant – de Morrigan. Il touche bientôt au but.
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    Message par Le Conteur Sam 13 Juin - 20:56

    Ils lui avaient sauvé la vie et elle se permettait d’exprimer des reproches à haute voix. La bienséance aurait voulu qu’elle garde tout cela pour elle. Cette prise de parole eut le mérite d’agacer une bonne partie du groupe. Pour qui se prenait elle ? Une illustre inconnue, inférieure dans la hiérarchie clanique, voilà ce qu’elle était. Le groupe ne pipa pas mot. Miséricordieux, tous mirent ça sur le compte du choc. Ils ne prirent pas la peinte d’expliquer qu’elle n’était pas à la tête de leur escouade. Se placer devant et instaurer un rythme ne faisait pas d’un quidam un chef respecté pour autant. C’était une parasite. La compassion de ces âmes esseulées ne voulut pas le lui exprimer – ou lui faire comprendre. Comme seule réponse, elle ne reçut qu’une brise caressant son visage. Ils se contentèrent de faire ce qu’ils savaient faire le mieux : passer outre et mener à bien leur mission.

    L’escouade ne répondait, de toute manière, pas à son commandement. Quelqu’un d’autre tirait les ficelles. Les survivants rejoignirent les érudits à deux doigt de percer le mystère du Monolithe. Nul ne réagit aux propos du péché de la colère. Un scientifique, à plusieurs mètres de distance, se permit même de lever son index, sans lui jeter le moindre regard, pour lui intimer de se taire. Elle dérangeait une scène bien plus importante que ses jérémiades.

    « Nous avons réussis ! s’écria un érudit.
    — Bravo messieurs ! Une entreprise dangereuse mais elle a été mener à bien. Répliqua un vieillard.
    — Vite, répétez votre premier geste, ouvrez ce qui se cache en dessous ! » Ne put se contenir un jeune érudit.

    Exultation et cacophonie s’emparèrent de la cohorte. Les regards des scientifiques pétillaient. Les deux runes s’étaient illuminées, comme attendu. Seiki et Masauji avaient vu juste. Ces deux élus venaient de leur offrir un enseignement pour le futur. Eux, scientifiques émérites, ne devaient plus se terrer derrière des idées sans chercher à les exprimer. Cette hégémonie rythmant le quotidien de nombreux chercheurs devait prendre fin. Parmi toutes les idées qui germaient dans leurs crânes bien rempli, la crainte du blasphème n’avait plus de raison d’être. La plateforme vrombit une première fois : le verrou sauta. La résistance qui empêchait la lame du Sekigaku de pivoter disparut.

    L’horizon se drapa d’un voile d’albâtre. La Sylve recrachait une nouvelle salve de globule blanc. L’armée prenait en étaux les quelques élus restants. La Cour de l’Ascension était assiégée. Une confrontation risquait d’éclater, à moins que cette plateforme n’eut un lien avec toute cette histoire...
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    Message par Morrigan Lun 15 Juin - 10:40

    Ignorée, encore et toujours… Son existence n’en avait que le nom. En réalité, elle demeurait un fantôme sans emprise sur le monde présent. En effet, aucun autre individu ne prit la peine de répondre, de réagir ou de suivre ses « conseils ». Étaient-ils tous suicidaires ? Ou était-ce la misogynie qui les guidait ? Ou alors c’était peut-être « elle » le problème ? Une telle idée lui sembla stupide, et pourtant… Bientôt, le doute s’installa durablement en elle. Bouleversée et en pleine crise identitaire, la nouvelle née ne faisait plus attention à son environnement, aux runes et elle ne vit même pas l’index insolent. Yeux rivés vers les cieux, corps tremblant de rage et le souffle coupé par la violence de sa furie, Morrigan était de nouveau esclave de son tempérament instable, de son manque de compréhension de la logique humaine et des règles sociales qui régissaient ce monde. Perdue et confuse, elle préféra se couper de cet univers chaotique et sans aucun sens.

    S’asseyant près de l’étrange plateforme, tentant de tout refouler, le succube décida de fermer les yeux et de renoncer à la compréhension de la ferveur collective. A quoi bon chercher à comprendre leurs actions et leurs réflexions, si le péché de la colère n’était qu’une chimère, un fantasme sans aucune consistance. L’ire, anciennement dirigée vers son entourage, contre leur incompétence présumée, changea de cible. Peu à peu, ce fut sa propre vie qui fut maudite, ainsi que sa faiblesse, sa position de subalterne, son ignorance, son amnésie, sa rage lancinante et persistante. Bref toutes les émotions qui transitaient dans son corps. Cette introspection douloureuse, ne laissa pas la quarantenaire sans séquelle. Ses pensées s’étaient changées en un amas violent et destructeur, qui rongeaient petit à petit son âme.

    Plus le temps passait, plus l’élue s’enfonçait dans des abysses obscurs. La rage et la haine emplirent son être et détruisirent son ego, ses espoirs et ses ambitions. Elle n’était personne et elle allait le rester. La mort était si douce, pourquoi la vie lui fut offerte une nouvelle fois. Elle haïssait son destin. Ce dernier était si cruel et n’apportait que souffrance. Après tout, depuis qu’elle avait ouvert ses yeux dans cette Sylve, rien de bon ne lui était arrivé. Finalement, la mélancolie et une once de désespoir se mêlèrent à sa fureur. Ce mélange explosif, pouvait conduire à de nombreuses extrémités. C’est pourquoi, connaissant les limites de sa psyché, la combattante eut un réflexe surprenant.

    Attrapant un senbon qui traînait dans ses poches, elle se mit à attaquer. A lâcher sa fureur s’exprimer, à faire couler le sang tant convoité, à étouffer les cris de douleur de sa proie, bref l’aiguille fut plantée, déchirant muscle et chair. Entre son cou et sa nuque, un trou se creusait. Ses gestes répétés soulagèrent l’impétueuse. Souffrir était pour elle, un moyen de garder la tête sur les épaules, de ne pas se laisser emporter par les ténèbres. Une fois son automutilation achevée, elle rouvrit les yeux, une armée entourait les érudits. Par réflexe, elle se releva, cherchant à dégainer une arme inexistante. Impuissante, elle ne pouvait qu’observer. Et cette fois-ci, elle ne dirait rien. Peut-être que le silence était la voie de son salut ? Faire un tel vœu pourrait-il lui permettre de trouver sa place ici-bas ?

    Observant ses compagnons de fortunes, elle essaya de déterminer le meilleur placement, la meilleure stratégie face à un menace en surnombre. Parcourant sa mémoire fragile, elle cherchait dans ses lectures passées une ruse ou un stratagème pour renverser l’équilibre des forces. Toutefois, rien ne vint. Peut-être plus par défaitisme que par réel manque de connaissance… En effet, elle savait que quoiqu’elle dise, fasse, sa présence sera mise de côté et réduite à néant. C’est alors qu’un sentiment passé lui revint à l’esprit. Se pressant de poser la main au sol, elle essaya de rentrer en contact avec la « ruche », peut-être que cette étrange connexion allait lui offrir une solution, une voie de sortie.
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    Message par Sekigaku Seiki Mer 17 Juin - 17:21


    Par une savante union des cerveaux, l'énigme avait ainsi été déjouée. En chœur, les runes brillaient toutes de mille feux, positionnées à des endroits parfaitement arbitraires par le génie d'une ancienne civilisation responsable de tout ce chaos. Là, sous les pieds de l'héritier Sekigaku, se trouvait-elle une prison jusqu'alors hermétique, ou l'émergence massive de cette sève blanchâtre n'était autre qu'un mécanisme de défense pour neutraliser les étrangers par la force ? Seiki ne savait pas vraiment. Mais, pris par le torrent de ses émotions, enivré par le sentiment d'accomplissement que lui faisaient miroiter ces runes allumées, il désira poursuivre sa quête – en compagnie de l'alchimiste aux cheveux bleus l'ayant tant aidé pour effleurer cette victoire.

    « J'ai une idée. »

    Encore une autre. Mais peut-être pas la meilleure de toutes.

    Connecté au réseau par le biais de son arme chakratique, l'élu avait l'impression de pouvoir interagir avec ces cercles, cette porte, ce verrou, de sa pleine volonté. S'il n'avait pas réussi à faire pivoter sa lame, ni dans le sens horaire, ni dans le sens anti-horaire, le bon positionnement des runes avait-il débloqué cette possibilité ? En son for intérieure, le béni était convaincu que cette plateforme, aux délimitations bien précises, pouvait monter jusqu'aux cieux – ou, au contraire, descendre jusqu'en enfer. Après avoir jeté un dernier regard à son partenaire de malice, et contemplé la vague d'entités fonçant en direction de la Cour, Seiki pria ses ancêtres de lui donner raison.

    Ou la mort allait le cueillir dans une poignée de secondes.

    « VOUS TOUS, REJOIGNEZ-MOI SUR CE PARTERRE DE RUNES ! »

    Le guerrier attendit juste assez de temps pour qu'un maximum de volontaires se regroupent autour de lui, sur la plateforme présumée aux nombreuses runes. Puis, retenant son souffle, il essaya de faire pivoter sa lame pour interagir à nouveau avec le système violé. Tandis que la vague allait les percuter dans cinq... quatre... trois...

    Résumé. Seiki demande à tout le monde de le rejoindre sur le parterre de runes, puis fait pivoter sa lame dans la "serrure". Il pense que ça va débloquer quelque chose, et les sauver du mécanisme de défense : la sève blanche.
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    Message par Le Conteur Jeu 18 Juin - 11:38

    La vague de proto humain blanchâtre apparaissait à l’horizon. On pouvait désormais les discerner sans problème. La Horde ne répercutait aucun son. Aucun cris, aucun bruit de pas, rien. Le vide absolu. La marrée salée déversait son contenu sur la Cour du Déclin dans le plus grand des silences. Ce n’était plus qu’une question de seconde avant l’impact. L’escouade de Kodama qui venait de sauver Morrigan encerclèrent les nombreux érudits. Un Zulu se plaça à chaque point cardinal. Ils composèrent tous de nombreux mudrâs mais se rendirent compte – trop tard – qu’ils n’avaient plus le temps.

    Au contact de sa main contre le sol, le péché de la colère se rendit enfin compte que la ruche et ces vagues d’albâtre partageaient la même signature chakratique. Ils possédaient la même identité. Fantôme parmi les fantômes, la présence de Morrigan n’intéressait personne. Ses frasques n’aidaient pas à se faire apprécier, de toute manière. Les esprits se focalisèrent sur l’entreprise qui se déroulait sous leur yeux. Sous l’injonction du maître d’armes, ils s’installèrent sur la dalle luminescente. Sekigaku et Abaraï, deux lignées de scientifiques, mettaient fin, dès aujourd’hui, à plusieurs années d’omissions volontaire.

    Quelques centimètres séparaient les deux armées. La bataille allait être inégale. Alors que les mains des globules blancs effleuraient la future carcasses des scientifiques, Seiki tourna son arme dans le sens anti-horaire et comme il l’avait deviné auparavant : elle pivota. En apparence, rien ne se passa. Le maître d’arme fut le seul à ressentir l’avalanche du pouvoir émanant de l’infrastructure. La plateforme vrombit. L’armée n’existait plus. Elle avait disparu. Instantanément évaporée. Son existence révélait du mythe ou de l’illusion. Ils venaient d’échapper à une mort certaine ou pire encore ...

    Les érudits s’empoignèrent vigoureusement. Peu étaient habitués à vivre de pareilles situations. Après le tremblement interne, une secousse prit la dalle ornée. Elle se déplaçait, on pouvait le ressentir, un mécanisme la tirait vers le bas, dans les profondeurs de l’Hypogée. Une centaine de mètre les séparaient du sol. Au loin, une porte d’obsidienne, tout aussi grande, scellait l’entrée d’un domaine sacré. Ils arrivèrent dans une salle entièrement décorée où aucune aspérité rocheuse ne pouvait être perçue. Les parois polies, les torches enflammées, la propreté du lieu, tout mettait en lumière un entretien minutieux de cet endroit.

    « Mais qu’est-ce que ... » lâcha Masauji.

    La dalle reçut une petite secousse, elle venait de s’encastrer dans le sol, dans un périmètre façonné à cet effet. Il y eut du jeu, d’où la secousse. Cet endroit était un stade comme un autre, avec cette information en tête, on pouvait – hypothétiquement – continuer cette ascension inversée. De son côté, Morrigan eut la dérangeante sensation d’avoir déjà vécu ce moment. Elle connaissait ce lieu, mais ne pouvait expliquer comment. Toutes ces inscriptions, cette porte scellée en obsidienne, cet ascenseur. Elle était déjà venue ici.

    Félicitations, vous venez de pénétrer le parvis du Grand Temple. Vous avez carte blanche pour agir selon vos souhaits. La porte est scellée. La plateforme semble pouvoir s’enfoncer plus profondément. Vous devez faire un choix !
    Morrigan
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    Message par Morrigan Jeu 18 Juin - 20:53



    Telle une marionnette sans vie, la nouvelle née observa en silence l’œuvre de Destin. Les lèvres closes et le visage éteint, elle se prépara à l’assaut albâtre, au baiser de Mort. L’élue attendait cette délivrance avec impatience, rien de ce monde inconnu ne l’appelait à rester. Pour elle, cette vie sans saveur et solitaire, n’était qu’un fardeau de plus. L’appel de la tombe, lui, ne pouvait que la combler, la soulager. Après tout, tel un mirage, son existence n’avait eu aucun impact. Si parler était prohibé, si agir était à restreindre, si sa présence était un fardeau, alors à quoi bon lutter pour survivre. Résignée, son corps s’abandonna à son sort mortifère, sans espoir et sans crainte. Debout, face à l’assurance de mourir, un sourire de délivrance illumina son visage morne.

    Pourtant, une nouvelle fois, l’action des autres Kodama, empêcha la brune de satisfaire ses élans mélodramatiques. Inexorablement, tous s’enfoncèrent dans les abysses de l’Hypogée. Une sensation étrange étreint alors le cœur de la quarantenaire. Son muscle cardiaque se comprima, hurla, déchira ses entrailles. La douleur fut si intense que sa vue se troubla, que son corps vacilla, c’était comme si sa nouvelle chair essayait de lui transmettre un message. Muette, sachant l’indifférence qu’on lui réserverait, elle tût la souffrance qui l’assaillait. Avec difficulté, elle parvint à rester stoïque et à laisser seule son âme se consumer. Sans le vouloir, elle venait d’atteindre un nouveau stade de vie. Plus puissant que sa rage destructrice, que sa fureur intempestive, que son désir ardent de faire couler du sang, son être se perdit dans une ire sourde et refoulée. Comme si, ses multiples obstacles la conduisaient à renoncer à son tempérament, pour ne laisser place qu’à une arme à retardement. Frustrée, catalysant ses pires vices, ses lames deviendraient son seul moyen d’expression. Vide et silencieuse au quotidien, tempétueuse et cataclysmique à l’heure du combat. Ce revirement n’était pas facile, mais il était quelque peu capital. Pour progresser dans cet univers, des sacrifices devaient être faits.

    Hésitant à se trancher la langue, afin de rendre éternel son silence, elle retint son envie suicidaire pour mieux se concentrer sur sa torpeur. Faire face à ses troubles, les dominer, les refouler, pour mieux les libérer contre « l’ennemi », voilà sa seule issue. Le péché de la colère se concentra alors en premier lieu, sur sa précédente révélation, son pressentiment concernant une « ruche » souterraine correspondant étrangement à ses êtres sylvains, tout de blanc vêtu. Elle se sentait liée à ses avatars de la Sylve, comment et pourquoi, elle n’avait pour le moment aucune explication. Juste une certitude, la clef de sa résurrection se trouvait dans ses apparitions éphémères. Puis, une fois ce bilan établi, Morrigan se lança à l’assaut de sa sensation brutale et sans commune mesure. Pourquoi ce sentiment de déjà vu ? Pourquoi une telle peur la parcourait dans cette immense structure mystérieuse ? D’où provenait ce sentiment si violent, dévorant son être et la laissant aussi faible qu’un enfant ? L’incompréhension régnait, ainsi que la terreur. Effroi avait trouvé une nouvelle victime.

    Paralysée et à l’agonie, la guerrière ne pouvait agir. Ses pensées confuses l’entraînaient dans des domaines inconnus. Incapable de réagir ou de prendre une décision, elle demeurait à présent une carcasse sans volonté. Mystérieusement, ses jambes supportaient encore son poids et l’empêchaient de perdre la face ? Mais pour encore combien de temps ce zombie allait pouvoir leurrer ses accompagnants ? Contenir sa douleur, rester muette, restreindre toute folie et toute once de rage, cela demandait un effort considérable… La Titan Mineure en avait-elle seulement les ressources ?

    Soudain, un murmure, un chuchotis à peine perceptible. Était-ce là même voix feutrée que dans les bois ? Non, ici, c’était différent. Il s’agissait de quatre voix à l’unisson, tournoyant et tourmenta le succube. Si bien qu’un cri jailli avec vigueur de cette bourrasque personnifiée. Surprise, l’érudit chuta au sol et tenta vainement de parer ces souffles infernaux. Se jouant de sa parade, les fils d’Eole, pénétrèrent son nez et sa bouche et la firent suffoquer. Abasourdie et impuissante, l’incarnation de Colère, subissait le courroux de Titan Mineurs déjà accroché à ce corps. Entre rejet et acceptation, de nombreux spasmes survinrent, puis un calme mystérieux. Les vents, avaient-ils fini de faire de cette fille des Hommes, une interprète du champ divin ? Désormais, elle était « complète ».

    Patiente, restant sur la plateforme, elle était incapable de prendre un décision. Se diviser, rester grouper, continuer ou abandonner, son cerveau n'était plus en état de fonctionner. Le pantin des Titans venait d'être brisé.
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