Mon poing se serrer encore plus, me retournant face au Scribe, je revenais sur mes pas pour lui faire face. Relâchant la tension dans mon poing, j'empoigna fortement le Scribe au col pour lui dire ces quelques mots droit dans les yeux :

"Comment vous ouvrir les yeux ! Est-ce que Bo Takeshi supprime les gens qui se soucient et aident les autres ici bas ? Pour qui se prend-il pour dire qui doit vivre ou mourir ? Où était-il lors de la contamination ? Si vous vivez aujourd'hui, ce n'est pas grâce à lui mais bien grâce à Seijaku ! Fait ton rapport à la Triade, mais le jour où le retour de flamme arrivera de la part du Shinryo, tu ne seras pas dans le bon camp mon ami. J'espère que ton esprit ce sera éclairci d'ici là... Merci quand même..."

Relâchant le col du Scribe, je mis ma main sur son torse afin d'arranger son col comme pour m'excuser du geste précédent. Puis je m'éloignais un instant afin de réfléchir. Je savais que je ne pouvais compter sur le Scribe désormais, il était à la botte de ce Bo Takeshi. Même s'il lui obéissait, il nous avait fourni des informations importantes. Il devait également comprendre notre état d'esprit. Je ne savais que faire désormais. Que voulais faire mes deux compagnons. Bien évidemment que mes sentiments prenaient le dessus sur tout cela. La situation devenait critique pour tout le monde. Je me mis alors à discuter avec mes deux acolytes :

"Si nous sommes traqué par des mercenaires, nous n'avons pas le temps d'attendre les renforts. Nous devons expliquer au gens la réelle situation afin qu'une entraide pour la survie soit mise en place. De plus, rien ne dit que tes renfort Kishi aboutisse. Le clan Tsukuri ne se mouillera pas pour faire face à un chef de clan. Et il ne laissera pas entrer des renforts en ces lieux qui pourrait lui donner encore plus de fil à retordre. Agissons avec nos propre forces pour l'instant. Allons au nord expliquer ce qu'il se passe réellement afin de récupérer des vivres à distribuer aux gens du Sud-est en complication."

Allaient-ils me suivre ? J'allais devoir expliquer au personnes du Nord d'aider les autres pour la survie du village. De se rallier de notre côté afin de récupérer notre liberté. De son côté Seijaku ne faiblissait pas à faire face. Je me devais de le suivre. Il m'avait donner quelques directives à suivre. Je devais me mettre en marche. Bo Takeshi était en train de laisser mourir ces personnes, qu'elles soient contaminées ou non. Cette histoire me prenait trop à cœur. Le Shinryo avait déclenché une guerre et nous devions trouvé une armée, des gens acceptant de se rallier à la ceinture noire.

Je pris la direction du nord afin de voir les premiers fermiers pour leur expliquer la situation. Je restais constamment sur mes gardes prêt à esquiver depuis les mots du Scribe. Nous faire oublier ? Pour qui se prenait-il ? Après une bonne poignée de minutes, je pu faire face à quelques villageois de la ceinture. Apercevant une pierre, je me mis à monter dessus afin de faire passer un message. Juste avant cela, je jeta un regard à mon compère Mifune pour lui dire :

"Protèges mes arrières tu veux bien ?"

Gonflant mes poumons, je pris la parole en plein milieu tel un homme faisant une audience :

"Je suis Shitamuki Hyozan de la cité noire ! J'étais un Gyuusha. Mais au vu des agissements de notre Triade qui n'est plus, des agissements de ce Bo Takeshi et suivant la déclaration de guerre de Shinryo Seijaku, l'homme qui vous a toujours aidé, l'homme qui a stoppé la contamination pour vous faire vivre, l'homme que vous connaissez tous de toute manière, vous demande de nous rejoindre et de s'entraider pour la survie. Bo Takeshi vous laisse moisir ici, envoyant petit à petit comme des déchets les personnes contaminées, brûlant vif des personnes, pendant publiquement des êtres vivant. Voulez-vous suivre ce genre d'homme ? J'ai également suivi mon cœur et je l'ai donné à Seijaku. Il nous a rendu plus fort, il nous à donné une indépendance. Il vous a tous aider quand vous étiez dans le besoin directement et indirectement... Aujourd'hui, il a besoin de votre aide ! Il a besoin que vous lui rendez la pareil, tous ensemble. Nous serons là pour vous protéger et nous serons là le jour où on mangera tous le gâteau ensemble, lorsqu'on sera libéré de tout ce fléau. Notre survie en dépend. Devenons qu'un ! Devenons le renouveau ! Devenons la cité noire ! C'est pourquoi je vous demande dans un premier temps de partager vos vivres avec vos frères au Sud Est de la ceinture noire dans le besoin. L'union fait la force ! Comme autrefois, La Triade était unie de plusieurs personnes. Aujourd'hui un seul homme dicte les lois tel un dictateur. Seijaku a besoin de vous ! Nous avons besoin de vous !!!!"

Je venais de faire une énorme audience tout en parlant fort et lentement. Mon élocution publique faisait sortir les gens de chez eux, d'autres ouvraient les fenêtres pour écouter. Le silence de la ceinture commençait petit à petit à s'étouffer laissant les gens parler entre eux. Certain criant "POUR LA CITE NOIRE !" ou encore "POUR SEIJAKU", "POUR NOTRE SAUVEUR", "POUR HYOZAN"... Mon discours avait bel et bien touché une bonne majorité des gens. Il y avait certainement des personnes dans le lot encore indécis, ou certainement d'autres croyant plutôt Bo Takeshi. Je venais d'éveiller les cerveaux des gens du Nord. En tant qu'Ex gyousha, j'avais assez d'impact. Parlant également du grand Seijaku, les gens pouvait facilement se faire une opinion sur la situation. J'attendais maintenant les réactions des gens. Descendant de la pierre, je regardais à droite à gauche. Cela semblait devenir le réveil de la ceinture noire. Je restais désormais sur mes gardes. J'irai voir par la suite les personnes voulant partager un peu de leur vivre. J'espérais que des gens se rallie à notre cause et qu'ils comprennent ce qui se passait réellement désormais...

Trop peu de temps avait séparé la rencontre entre le scribe et les trois élus, de leur campagne haletante vers le nord. Les renforts de Tomohiro Kishi n'avaient pas encore été alertés, et pourtant, le manipulateur de glace s'évertuait à démarrer les hostilités, d'un ton gorgé d'entrain, clivant par essence. Après avoir essayé de convaincre l'homme de lettres, l'ex-Gyousha redirigea son attention vers « le peuple », cette masse informe, impersonnelle, facile à plier, facile à gouverner. Du moins, c'est ce que le ton du diplomate laissait ressentir.

Certes, Seijaku de la Ceinture Noire avait sauvé la banlieue des affres de la Doctoresse, et était la cible de certaines rumeurs. Mais il était la cible de nombreuses rumeurs. L'on dressait parfois un portrait élogieux de lui, tel le sauveur que mérite le peuple. L'on salissait parfois son image, mentionnant les pertes gratuites qu'il avait commis sur cette fameuse place. Rien n'était vrai. Rien n'était faux. Tout était là, en plein milieu, quelque part entre la vérité et le mensonge. Le peuple en avait entendu des milliers de versions, au point de ne plus pouvoir en être indifférent. Tout le monde avait son avis, forgé depuis des jours, alors que la quarantaine les privait de leurs crève-temps habituels.

Sans surprise, Bō Takeshi avait hérité du même traitement. Certains approuvaient ses mesures, dignes du meneur que mérité le clan Shinnin, à la hauteur de la crise qu'il était en train de gérer. D'autres s'offusquaient de leur condition inhumaine, pensant que le simple fait d'être contaminé ne représentait pas une justification suffisante. Mais tout le monde était dans le même bateau. Ou plutôt, dans la même zone de quarantaine. Certains s'en sortaient simplement mieux que d'autres et, sans l'urgence de la survie, n'avaient pas besoin de tenir ce sujet à cœur. Comme une majorité d'éleveurs et de fermiers de la zone nord, que l'émotion avait lassé.

Pourtant, Shitamuki Hyozan jouait son plus beau rôle, ce jour-là. Le plus truculent. Le moins nuancé. Acculé dans ses derniers retranchements, le porte-banneret de la Cité Noire fit vibrer ses cordes vocales pour tendre la main aux petits gens. Ou les mépriser. Seijaku est grand. Seijaku vous sauvera. L'indépendance de la Ceinture Noire. Devenir la Cité Noire. Devenir l'erreur. Devenir l'indigence. Devenir l'ennemi de la Triade. Devenir la cible de Bō Takeshi. Ce dictateur. Ce fou. Ce danger. L'indépendance, oui. La liberté. Celle de l'après-vie. Par le silence de la mort.

« J'emmerde la Cité Noire ! »


Les deux voix, aux deux extrêmes de la zone, s'étaient trouvées un terrain de mésentente. D'un simple regard, l'on pouvait discerner leurs silhouettes sur leurs toits respectifs, séparées par des centaines de mètre.

« T'as un problème, fosse à purin ? Tu veux qu'on se la donne ? Va faire ton caïd ailleurs ! »


« Mais bien sûr ! Des chasseurs et des opprimés ! Tenir tête à un clan fondateurs ! »


« Bravo l'indépendance ! T'es un grand génie mon garçon ! »


D'innombrables présences se greffèrent au débat, silencieuses. Tout le monde avait un avis, en effet. Et il ressemblait beaucoup à ceux des deux porte-paroles, malgré eux.

Je laissais agir tel une viande à feu doux dans sa poêle. Après mon discours, j'écoutais les gens autour de moi. Je savais que ça éveillerai des conflits. Je pouvais même être pris pour cible. Sans attendre je fis quelques mudras afin de faire tomber de la neige sur la zone. Cette neige me permettrait alors de cerner tous ce qu'il se passerait ici afin d'avoir une longueur d'avance. C'était une détection par la neige.

Une neige fine commençait à tomber sur les lieux autour de moi me permettant de capter tout ce qu'il se passerait. Je ne pourrait être pris par surprise. Je savais que certains ne seraient pas de mon côté. Une bataille verbale s'installa entre deux villageois de la ceinture situé chacun sur l'un des toits. J'écoutais ce que chacun avait à dire. Des paroles contres des paroles. Ils ne comprenaient pas.

Faisant un mudra de nouveau je formais alors deux boules de neige dans mes mains afin de les lancer sur les 2 se criant dessus. Je ne voulais pas faire de favoritisme dans un tel moment.

Chaque boule de neige frappa les deux assaillants de la parole stoppant net leur blabla dans la course. Il n'y avait aucun dégâts dans ces boules de neige, c'était simplement un avertissement. Je pris directement la parole après cela toujours pour que tout le monde puisse entendre :

"Voyez cela comme un avertissement de ma part. Ce que vous venez de faire c'est ce que je ne veux surtout pas voir ici. Nous ne devons pas nous auto détruire au contraire. J'ai dis que je vous protégerai ! J'ai dis que nous devions nous entraider. Pour le moment je me fiche que vous soyez du côté de Bo Takeshi ou de la cité noire, pour l'instant on est tous dans le même bateau. Nous devons nous aider dans ce genre de situation, sinon quand arrivera-t-on à unir une faction, un village ? Jamais nous ne grandirons si nous nous serrons pas les coudes dans ce genre de moment. Laissons nos conflits et nos affiliations de côté. Je comprends que certains puissent avoir peur, mais nous devons nous faire confiance. Pour l'instant, je vous demande de me rejoindre afin d'aider toutes les personnes en difficulté ici dans la ceinture noire. Par la suite, vous pourrez alors faire votre choix. Rejoindre celui qui aujourd'hui devant vous, vous prête main forte et vous aide dans cette galère, ou rejoindre celui qui vous taxe et vous laisse mourir ici..."

J'étais revenu un peu plus diplomate maintenant que les gens étaient prêt à m'écouter. J'étais parvenu à éveiller les esprits dans la ceinture. Il allait falloir que très peu de temps pour que l'information circule. Shitamuki Hyozan essayant d'unir la ceinture noire dans un même bateau afin de créer une entraide à grande portée. Regardant mon ami Kishi, je fis une signe de la tête afin de lui montrer que je n'étais pas devenu fou. La situation devait se calmer. Je pris une dernière fois la parole :

"Votre attention à tous ! Le sud-est de la ceinture ont besoin de quelques vivres pour ne pas sombrer. Je vous demande à tous de faire l'effort et d'établir une vision de partage en ces lieux. La cité noire vous aidera et vous protégera. J'en profite également pour dire que je ne tolérai pas les fouteurs de troubles dans ces circonstances. Écoutons-nous les uns les autres ! Devenons plus fort ensemble ! L'union fait la force ! Tout ceux qui veulent aider à partager leur vivre venez face à nous ! Si vous étiez à leur place, vous aimeriez certainement que quelqu'un au grand cœur vous offre de quoi manger. Soyez ces personnes !"

Je devais leur montrer que je ne pourrai tolérer que des conflits éclatent désormais. Il fallait montrer que la cité noire était là pour aider. Les gens suivront plus facilement la cité noire. Les esprits s'étaient rapidement calmer. Je ne savais si certains tenteraient le diable mais cela serait vouer à l'echec. J'avais ma part du travail en tant que businessman. C'était maintenant au tour de mon ami Kishi d'établir la protection militaire pour le rationnement. Mifune quand à lui semblait me faire un geste pour partir en direction d'autres endroits afin de scruter les environs. Il faisait une ronde dans la ceinture noire. Je restais tout de même sur mes gardes, j'avais été clément sur ce coup, mais je ne le serais certainement pas deux fois dans ce genre de situation. J'avais instauré un bon climat, un climat d'entraide et de partage, d'unification de nos forces, j'espérais que les gens ici bas comprennent également ce qui était le plus judicieux en cette situation délicate.