Sommet pour le Toit du Monde Contrat de rang BOuvrir

Kobayashi Riku avait reçu l’invitation à participer à ce sommet entre les dirigeants d’Asatsuyu no Sato et la délégation étrangère arrivée aux portes du village après l’assaut des animaux titanesques. Encore blessé, et donc en récupération pour ne pas dire en convalescence, le Kobayashi n’était plus vraiment intrigué. Il avait déjà été appelé sur une mission récemment par le fils même du seigneur Izaya et cela malgré son état. Etre convié ici, pour cette importante réunion ne l’étonnait pas plus que cela. Après tout, il était un des rares qui avait gagné du galon au sein du clan après cet amer épisode. Auparavant Riku le forgeron lié aux Shashutsuki, le voilà qui était devenu le Lion Écarlate connu par tous les Tsuruki. Et pour cause, il avait risqué sa vie en première ligne lors de cet affrontement difficile avec les animaux titanesque dont ce tigre de 20m.

Il était parvenu à la salle de réunion. Après une attente plus ou moins longue, on lui permit de faire son entrée. Il fut alors transporté par deux gaillards jusqu’au fond de la salle où on le laissa s’asseoir sur un siège large lui permettant d’étaler ses jambes devant lui. Une fois ceci fait, les deux personnages, l’ayant appuyé, des non affins au chakra, s’éclipsèrent. Riku pu alors balayer son regard au niveau du théâtre de la demi-lune. Il remarqua évidemment la présence des grands personnages du clan notamment le chef de clan : Izaya en personne ainsi que son fils héritier. Uken était également là. Il avait participé à la bataille contre les prédateurs. Il y avait également d’autres personnages que le Tsuruki ne connaissait pas vraiment, mais aussi des héros avec qui le Kobayashi avait combattu  notamment le jeune Takeshi mais aussi un homme pour lequel Riku avait beaucoup d’estime : Katataka. Il se disait qu’il avait désormais rejoint les rangs Tsuruki. Peut-on manquer de citer l’Invaincu ? Le seul personnage pouvant se payer le luxe de dormir dans pareil moment. Malgré ce manque flagrant de retenue, voire d’intérêt pour ce qui se tramait, une aura de puissance colossale se dégageait de son être. Il semblait dangereux même endormi. Cet homme était une bête féroce. Il n’y avait aucun doute là-dessus.

Un peu plus tard, arriva une personne, un de ces étrangers s’étant présenté comme la lame du Kage. Mais qu’était-ce un Kage ? Ce ne fut pas la seule chose qui vint dans l’esprit du Kobayashi, autre chose frappa sa sensibilité : la posture de l’envoyé et le fait qu’il s’exprime en premier alors qu’il était justement l’étranger. Ne pouvait-il pas attendre qu’on lui donne la parole ? N’était-ce pas un signe flagrant d’estime de supériorité sur le peuple d’Asatsuyu ? Ce sommet commençait bien avec déjà une invite de sa part à le questionner au sujet de leur origine.

Riku balaya alors son regard dans la salle attendant une réaction. Tsuruki Izaya parlerait-il en personne ou laisserait-il intervenir un porte-parole ? Quelle serait la réaction de son fils ? Et d’ailleurs, en parlant de fils, si l’Invaincu était là, où diable se trouvait Tsuruki Kurogane ? Il était forcément intéressé par ce sommet où l’on ne manquerait pas d’évoquer la question des Épreuves.

Riku observait assis à l'arrière. De l'endroit où il se trouvait, il avait une large vue sur ce qui se passait. Il avait remarqué tout de suite la gêne du seigneur Izaya lorqu'il se fit couper la parole par un Shinin. Aussi curieux que cela puisse paraître, l'acte dudit Shinin n'émut guère l'assemblée. Voilà qui avait le don d'intriguer Riku d'autant plus qu'un autre Tsuruki ou plutôt un Shinryo venait offenser directement Izaya en rajoutant une couche au lieu de remettre à sa place le Shinin. N'étant pas dupe, le Kobayashi comprit parfaitement qu'un jeu de pouvoir se déroulait là sous ses yeux.  Un bras de fer qui ne disait guère son nom, si l'on préfère, une partie d'échecs. A ce petit jeu, le seigneur Izaya semblait perdant ou plutôt mal parti. Saurait-il au fil des discussions tirer son épingle du jeu et se sortir grandi de cet affrontement politique ?

Si Riku ne connaissait pas exactement tous les membres de l'assemblée, il reconnaissait aisément les illustres Tsuruki. Après son épisode désastreux avec Tsuruki Kurogane, le Kobayashi avait décidé de faire désormais plus attention avec ces nobles. Ce contact avec le fils du seigneur Izaya lui avait permis d'intégrer définitivement que les nobles étaient capricieux et peu soucieux de l'autre. Les élus n'étaient pour eux que des outils à leur disposition. Cette façon de parler d'eux, notamment la façon avec laquelle ironiquement le Shinin faisait croire que le pouvoir était aux élus était détestable. Elle permettait au moins de pouvoir comprendre une chose : les non affins au chakra étaient parfaitement conscient de leur infériorité naturelle vis à vis des élus.

Riku approuva en hochant de la tête, de là où il se trouvait, les propos de Kintaro. Certains mots étaient absents du lexique de la plupart des asatsuyujins : samouraïs, shinobis, Kage... Effectivement, tout cela ne voulait rien dire de spécial. Il était important qu'ils reçoivent des explications. Le Watanabe laissa la parole à son protégé qui n'était autre qu'Imai Takeshi. Un élu que le Kobayashi connaissait plutôt bien désormais pour avoir mordu la poussière face à l'adolescent de bien des manières. Takeshi questionna les étrangers sur le caméléon géant a bord duquel ils étaient arrivé, caméléon ayant disparu comme par magie par la suite.

Il semblait que les étrangers souhaitaient entendre plusieurs questions avant de répondre à l'ensemble. Etant donné que les élus étaient invités à intervenir... Riku leva la main, non pas comme un écolier, mais plutôt comme l'homme qu'il était souhaitant s'exprimer sans avoir quelqu'un pour l'introduire. Lorsqu'il se fit remarquer, il se racla la gorge et parla. Le timbre de sa voix était solennel mais l'on sentait un sentiment trouble en elle.

_ Qu'est-il arrivé ce jour-là ? Pourquoi toutes ces bêtes ont-elles convergé vers le village ? Était-ce la faute de l'Invaincu ? Si c'est le cas pourquoi aurait-il réagi ainsi ? Ou y avait-il une autre raison ? J'avoue ne plus trop savoir à quoi penser de cette désastreuse journée. Nous avons perdu bon nombre d'élus et je pense que c'était évitable d'autant plus que vous auriez pu, si j'ai bien saisi, nous prêter main forte depuis le début. Alors pourquoi nous tester de la sorte étrangers et ensuite se présenter en de potentiels alliés ?

Riku était las. Cela faisait deux bonnes semaines qu'il se questionnait sur l'origine de ce cataclysme qui avait failli emporter Asatsuyu. Lorsque le tigre colossal fut tué voir l'Invaincu au dessus de l'animal comme si de rien n'était était troublant. De même que cette image, cette vision que tous avaient ressenti avant l'arrivée des animaux. Puis ces étrangers eux-mêmes avaient avoué n'avoir rien fait à la demande de leur Kage. Et ce Kage, s'il avait bien saisi n'était autre que l'Invaincu... Autant poser les questions franchement et espérer des réponses tout aussi franches de la part des étrangers.

Riku fut fort étonné d’entendre ce qu’il entendait. Était-il possible que ces étrangers aient du bijuuseki en quantité telle qu’ils en gaspilleraient pour en faire des armes et des armures ? Incroyable. Repensant à son lionceau qu’il avait laissé chez lui, le Kobayashi imagina quel carnage avait dû être réalisé dans le pays de l’émissaire pour arriver à ce moyen. Pourtant, aussi curieux que cela puisse paraître, elle avait un animal, un compagnon affin au chakra. Voilà une véritable énigme qu’il faudrait résoudre. Pourtant la réponse fut apportée par l’émissaire en question après qu’elle eut évoqué les points liés à la géopolitique. Quelque chose, du côté d’un pays limitrophe au leur, a libéré une quantité infinie de bijuuseki dans le continent.

*Après un carnage évidemment.* avait noté mentalement le Kobayashi. L’émissaire n’avait-elle pas dit que les Mille crocs avaient été ravagés ?

Riku se répéta mentalement les informations qu’il venait d’entendre. Au nord le Toit du monde, le pays d’origine de l’émissaire. A l’ouest Shéol Exhumé, au sud le Puits de Lazare, A l’est le pays du Feu ? Kusa au beau milieu, un pays fertile mais le plus faible technologiquement parlant du continent. Une proie évidente même pour ceux qui s’approcheraient en affichant des intentions plus que louables. Une chose dans le discours de l’émissaire fit tilt dans l’esprit du Kobayashi. Elle avait parlé de faire de Kusa un empire. Rien que ça… Pourquoi ne pas s’occuper de faire de son propre pays un empire ? Peut-être était-ce la démarche qu’elle initiait en ce jour ? Son regard se porta sur l’Invaincu… Si jamais ce qu’avait raconté l’émissaire était vrai, alors tant qu’il serait intéressé par Kusa, personne, pas même le Toit du monde, ne viendrait embêter Kusa.

Le discours de l’émissaire ne sembla pas totalement pertinent aux yeux du Kobayashi. Que cachait-elle ? Tout ce qui était présenté à l’assemblée était trop beau pour être vrai. Ces étrangers allaient leur apprendre leurs secrets, les appuyer à se mettre à niveau technologiquement parlant puis les appuyer à devenir un empire, mais à quel prix ? Que souhaitait réellement obtenir le Toit du monde ? Telle était la question.

Le fait que l’émissaire s’intéresse par la suite du régime politique en place à Asatsuyu troubla le Kobayashi. Il n’allait cependant pas réagir sur ce point, laissant les nobles se déchirer entre eux sur la question.

Takeshi intervint par la suite en affirmant devant l’émissaire qu’il nous faudrait mettre nos différents de côté et affronter ensemble le monde extérieur. Les paroles du jeune homme étaient bien belles, mais aux yeux du Kobayashi, il manquait encore quelque chose. Penser que le village puisse s’unir là, durant cette assemblée était utopique. L’une des factions devait finir par dominer les autres. Cette faction ne pouvait être que les Tsuruki.

_ Je crois qu’il ne faut pas non plus minimiser notre exploit… Nous avons géré avec un minimum de complication la charge des animaux sauvages. Notre véritable problème fut les bêtes géantes disposant de chakra et doués de raison dont évidemment le tigre de 20m et cette mante religieuse… Nous allons nous améliorer. Ce n’est qu’avec les épreuves que l’on endure, que l’on parvient à devenir meilleur, plus fort. Encore faut-il laisser du temps au temps.

Une courte pause puis il poursuivit :

_ Asatsuyu no Sato recevra de l’aide pour son développement technologique, du bijuuseki j’imagine mais également des connaissances sur le monde qui nous entoure ainsi que des relations commerciales équitables avec le Toit du monde. Mais en échange, qu’attend concrètement le Toit du monde mis à part l’allié puissant que nous pourrions devenir dans un futur plus ou moins proche ? Quels sont les besoins du Toit du monde ? Cette question était à l’intention de l’émissaire bien entendu. Riku ne croyait pas à la bonté pour la simple bonté. Forcément le Toit du monde attendait quelque chose de concret, de précis. Il était temps que la chose soit exprimée au lieu que l'émissaire tourne autour du pot.

_ Evidemment, Asatsuyu, à mon humble avis, dans toutes ses tendances, est déjà prêt à accepter la main tendue par le Toit du monde. Autrement, nous n'aurions pas eu cette auguste assemblée et les émissaires auraient été reçus séparément. Riku préféra parler ainsi afin qu'éventuellement les divisions au sein d'Asatsuyu ne soient davantage étalées au yeux des étrangers. Ce n'était pas le lieu ni le moment d'après lui. Le linge sale se lave en famille.

Le Kobayashi ne dit rien sur la volonté du Toit du monde de façonner le régime politique d'Asatsuyu no sato. A ses yeux, c'était de l'ingérence pure et simple. Cela dit, il ne prononça pas un mot sur ce point.

Le sommet était parti en couilles comme on dit. Alors qu’il était encore plongé dans ses pensées tandis que son esprit lui rapportait tout ce qui se disait, le Kobayashi releva la tête. Il vit Takeshi faire tout un raffut en réponse aux propos du Shinryo. Qu’avait donc à s’exciter ainsi l’Imai ? C’était une affaire de nobles. Que ce soit les Shinryo ou les Tsuruki qui dirigent, quelle différence ? Pour Riku, aucune. Il était plutôt lié aux Shashutsuki, des nobles ayant juré allégeance aux Tsuruki. Mais à ce stade, même si les Shashutsuki venaient à être éradiqués jusqu’au dernier, Riku pouvait s’en sortir sans eux.

_ Takeshi… Takeshi… Un peu de retenue s’il te plaît… Tu gâches la sérénité de ce sommet. Avait lâché Riku à haute voix. Il regrettait amèrement d’être quasi immobilisé. Autrement il se serait levé lui aussi et aurait forcé le petit crack à se calmer.

_ Seigneur Gentoki, je vous prie de ne pas répondre à ces propos et de surseoir à tout propos dépassant le cadre de ce sommet. Je vous le rappelle, nous sommes face à des étrangers et autant que je sache, le linge sale se lave en famille…

Oh ! Riku devait avoir perdu les boules depuis que la puissance du feu était montée en lui. Oui ce devait être cela. Pourquoi se permettait-il de parler directement à ce noble ? Peut-être parce que le contexte le lui permettait ? Non seulement le Shinryo avait prêté le flanc, mais en tant que participant à ce sommet, Riku, visiblement, avait le droit de s’exprimer comme tout un chacun. A ce moment-là, le Kobayashi compris le silence et le tempérament calme du seigneur Izaya. De tous ceux qui étaient présents à ce sommet au final, jusqu’à présent, lui était Katataka étaient les plus sereins, les plus réfléchis. S’étant tournés vers ce dernier justement, Riku reporta son attention vers l’émissaire. Il avait eu l’occasion de réfléchir un peu à tout ce qu’elle avait proposé. Il était dur de croire à tout ce qu’elle pouvait affirmer car quelques zones d’ombres existaient tout de même dans son discours. Le problème, c’était qu’à priori personne dans cette salle ne pouvait apporter un élément concret permettant de dire si oui ou non ses propos étaient véridiques.

_ Matsuda san… Si j’avais été valide, je vous aurai demandé de prouver ce que vous dites en vous faisant subir une technique de mon cru là, maintenant. Mais ce sommet a subi assez de remous pour ne pas en rajouter… J’ai du mal à croire que vous disposiez de quantité de soldats lambda capables de massacrer à eux seuls deux ou trois tigres tel que celui que nous avons abattu. Cela ne fait pas de vous une menteuse, entendons-nous bien… Mais le doute subsiste quand même. Je vous demande de vous mettre à notre place juste deux secondes et d’imaginer le choc qui est le nôtre et le choix cornélien que vous nous proposer : vous croire sur parole ou suivre notre logique ou notre instinct et peut-être prendre le risque de ne pas vous suivre.

S’étant tourné vers le seigneur Izaya, Riku poursuivit :

_ Si l’émissaire n’exige pas de réponse immédiate d’Asatsuyu no sato, je suggère que la décision d’alliance soit reportée après les Épreuves. Le Toit du monde y participera et si j’ai bien compris pas nécessairement aux côtés de l’Invaincu. Si le Toit du monde est aussi puissant qu’il le dit, il devrait pouvoir faire face plus aisément que les élus asatsuyujins durant les Épreuves. Le seigneur Kurogane, dont l’absence à ce sommet m’étonne, a prévu quelques petits détails qui ne manqueront pas d’ajouter de l’intérêt aux jeux.

Une courte pause et Riku poursuivit :

_ Si la décision doit être donnée aujourd’hui alors je suggère au village d’accepter la proposition du Toit du monde. Cela dit, la décision de maintenir un Triumvirat ou non, à mon sens, devrait être la seule décision du village, pas une décision suggérée ou imposée même par un futur allié. Si ce n’est que mon avis, la marche du monde indique qu’un élu, noble ou pas, parviendra un jour ou l’autre à régner seul sur ce village voire ce pays… Un jour. On ne peut arrêter le destin ni la marche du temps. Mais pour l’heure, à mon humble avis, il serait contre-productif d’en placer un à la tête. Il me semble que la noblesse sait encore bien des choses que les simples élus ignorent. C’est pourquoi je pense que l’entente entre les trois factions du village devrait demeurer si elle permet de garder l’unité de celui-ci. Et quelles que soient les dissensions, il me semble que le village est un minimum uni. Autrement, je me répète, ce conseil n'aurait pas été tenu en présence de tous et les élus affiliés aux différentes factions ne se seraient pas naturellement unis pour faire face aux animaux.

Et en termes de connaissances, Riku en avait appris pas mal aujourd’hui. Si la bête des Kenchikuka et des Tsuruki était l’Invaincu… Alors ces derniers avaient fait face au chakra depuis plus longtemps qu’ils ne le laissaient penser. Par ailleurs, il n’avait pas oublié. Cette menace mentionnée par l’émissaire.

_ En cas d’acceptation de l’alliance, je demande au seigneur Izaya, de nous permettre, Katataka et moi et si Takeshi le souhaite également, d’accompagner les Kodama et les émissaires du Toit du monde chez eux afin d’en apprendre plus sur le monde.

Puis s’étant tourné vers la Matsuda il demanda l’air intrigué…

_ Une dernière question Matsuda San… Qu’entendez-vous par la vie souterraine ?

Non il avait bien entendu, cette menace à peine voilée tout aussi importante que celles des empires frappant à la porte du pays.

Riku écoutait après avoir longuement parlé. Il remarqua le regard noir que lui jetait Takeshi. Cela dit, mis à part ce regard, il semblait que Takeshi se calma. Il ne jeta pas de l'huile sur le feu comme on dit. De l'autre côté le seigneur Gentoki non plus ne sembla pas relever les propos de l'Imai. La cacophonie commençait à s'installer tandis que Katataka posait ses questions et faisait quelques remarques. Dans le fond, Riku trouva que l'Aoki n'avait pas tord. Cependant, de prime abord, il risquait de voir sa proposition à l'eau avant même d'être étudiée dans la mesure où il suggérait le maintien du triumvirat en guise de conseil, sans pouvoir décisionnel, et un seul leader à la tête du village. Ce que ne goûta pas le Kobayashi, ce fut l'attente de validation de l'idée de Katataka par l'émissaire. Non... Il n'appartenait pas, à ses yeux, que l'émissaire dicte sa loi. Elle ne devait donner que des conseils.

Alors que le bruit se faisait de plus en plus assourdissant et la salle de moins en moins sereine, des pas lourds se firent entendre, résonnant dans la pièce et commençant à installer un sérieux doute dans le cœur de beaucoup. Tous les regards se tournèrent vers la porte et le regard de Riku de même. Les portes s'ouvrirent avec fracas augmentant le rythme cardiaque de la plupart des gens dans la pièce. Au début, il sembla à Riku qu'il ne distinguait rien précisément. Puis il remarqua un pelage puis des yeux, mais surtout une armure d'un métal rare. Sourcils froncés, il observait la bête : un lion puissant et d'une taille importante largement supérieure à celle des lions adultes. La taille de ce lion qui marchait en direction du seigneur Izaya était similaire à celle du Grand Chasseur... C'est là que la lumière se fit. Ce lion... C'était le lion de Watanabe Dodo. Riku essaya de le chercher des yeux, en vain. Il finit par comprendre ce qu'il devait comprendre. Autant il avait pour âme liée un lion de la même portée que ce lion, autant Izaya était l'âme-liée de ce lion gigantesque apte à la parole... Quels progrès avaient pu accomplir ces deux-à pour en arriver à ce stade ? En comparaison, son lion, Essamaye de son nom, ne parlait pas encore. De plus il n'était pas aussi grand que celui-ci. Riku serra le poing. Ce lion avait su obtenir le silence nécessaire pour qu'Izaya puisse s'exprimer et être écouté par tous. Mieux, il replaçait Izaya au centre des débats.

Tandis que la politique reprenait ses droits, Riku écoutait d'une oreille distraite, observant surtout ce lion avec une pointe de jalousie mais également de curiosité. Qu'était-ce ce métal ? Et pourquoi ce lion était-il plus costaud que le sien ? Le Kobayashi écouta à peine la prise de pouvoir officielle d'Izaya. Il devenait l'unique leader d'Asatsuyu no Sato et acceptait d'être conseillé par celui-là qui viendrait du Toit du monde en compagnie de la garnison qui se tiendrait dans le village. Ayant compris que le vent avait tourné, Bô Takeshi s'assura une place en parvenant à devenir un conseiller d'Izaya et avoir les mains libres pour mater la rébellion dans la Ceinture noire. Et enfin, Gentoki obtiendrait un nouveau duel judiciaire et Imai Takeshi défendrait Tsuruki Izaya...

Alors que tout se passait pour le mieux et que l'affaire semblait entendue. L'émissaire crut bon de faire une démonstration concrète de ses pouvoirs là, maintenant, en présence de tous les civils, mais après que le lion monstrueux soit parti. L'émissaire avait fait tomber son armure lourde, puis avait enchaîné avec un vague de chakra dévastatrice envoyant presque valser tous les individus présents dans la salle. Alors que Riku, encore surpris par le déchaînement de puissance qu'il ressentait pleinement, l'émissaire fit apparaître des dragons éthérés. Ceux ci fusèrent sur une unique cible. Ce fut un bâillement et le réveil d'un autre monstre qui sauva certainement les asatsuyujins de ce déchaînement de puissance inattendu et surtout inopportun. Les bras devant son buste et sa tête, Riku avait remarqué la parade de l'Invaincu. Parade sans effort qui entraîna un des dragons éthérés vers le plafond détruisant au passage totalement celui-ci tandis que les autres dragons éthérés invoqués par la Matsuda  détruisaient de part en part le théâtre de la demi-lune. L'Invaincu vociféra... Riku demeurait abasourdit par tant de puissance.

*La connasse ne mentait pas...* Pensa t-il choqué. Et pourtant, au lieu que ce soit la peur ou la crainte qui le gagne, Riku était plutôt gagné par l'espérance. Si jamais cette femme en tant qu'élue était parvenue à ce niveau de puissance et que n'importe quel soldat lambda du Toit du monde était capable de pareilles prouesses, alors sans aucun doute, lui aussi parviendrait à ce résultat. Alors que les gens étaient encore abasourdis par ce qui venait de se passer et qu'ils reprenaient leurs esprits marqués au fer rouge par cette pure démonstration de puissance : Riku compris deux choses : Asatsuyu ferait pâle figure durant les jeux, mais les élus asatsuyujins apprenaient vite. Bientôt ils deviendraient eux aussi des monstres de puissance. Alors que Takeshi posait une question plus que pertinente pour les élus, Riku lui éclatait de rire ! On venait de lui ouvrir les yeux sur une limite à atteindre, lui qui avait déjà fait face au tigre colossal. L'avenir est plein de promesses ! Son rire finit par s'arrêter de lui-même alors que l'aura de l'Invaincu lui rappela qui demeurait le boss.